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HISTOIRE NATURELLE

DES

ANIMAUX SANS VERTÉBRES,.

DE L'IMPRIMERIE pAser LANOE,

RUE DE LA HARPE, 176.

{

L225\ HISTOIRE NATURELLE

ANIMAUX SANS VERTÈBRES,

PRÉSENTANT

LES CARACTÈRES GÉNÉRAUX ET PARTICULIERS DE CE ANIMAUX, LEUR DISTRIBUTION, LEURS CLASSES, LEURS FAMILLES, LEURS GENRES, ET LA CITATION DES PRIN- CIPALES ESPÈCES QUI S'Y RAPPORTENT;

PET. PRECEDEE

D'UNE InTroDucrTiox offrant la Détermination des caractères essentiels de l’Animai , sa distinction du végétal et des autres corps naturels, enfin , l'Exposition des Principes fondamentaux de la Zoologie.

Par M. ze Cuevazrer DE LAMARCK,

Membre de l’Académie Royale des Sciences, de la Légion d'Honneur, et de plusieurs Sociétés savantes de l’Europe ; Professeur de Zoologie au Muséum d'Histoire naturelle,

Nihil extrà ere observatione notum,

TOME SECOND.

JUL 27 1988 PARIS, X UBRaREs

VERDIÈRE, LIBRAIRE, QUAI DES AUGUSTINS "N° 27,

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Mars. 1810.

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HISTOIRE NATURELLE

DES

ANIMAUX SANS VERTÈBRES.

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CLASSE SECONDE.

LES POLYPES. (Polypi.)

F | D. ER gélatineux, à corps allongé, contractile, n'ayant aucun autre viscère intérieur qu'un canal alimen-

taire , à une seule ouverture. Bouche distincte, terminale, soit munie de cils mou-

vans, soit ‘entourée ‘de tentacules ou de lobes en rayons.

Aucun organe particulier connu pour le sentiment, la respiration , la fécondation.

Reproduction par des gemmes tantôt extérieurs , tan- tôt internes , quelquefois amoncelés.

La plupart adhèrent les uns aux autres, communiquent ensemble ; et forment des animaux composés.

T'ome II. ea:

2 ANIMAUX

Animalia gelatinosa , oblonga ; corpore contractili ; interaneis nullis extrù canalem alimentarium unifo- um.

Os distinctum , terminale , vel ciliis motatorüs præ-

ditum , vel tentaculis aut lobis radiantibus cinctum.

Organa specialia sensüs , respirationis , fecundatio-

rusque nulla aut ignota.

Reproductio gemmis modd externis, modd internis , interdum acervatis.

Pleraque , ex individuis pluribus simul cohærenti- bus , animalia composita sistunt.

OBSERVATIONS.

Les Polypes, circonscrits d’après les caractères qui viennent d’être exposés, paraissent nous offrir une des plus grandes classes du règne animal ; c'est du moins l'une des plus curieuses dans l'état d'organisation et les produits singuliers des animaux qui la composent ; l'une des plus nombreuses et des plus diversifiées en espèces; enfin, c'est, après les infusoires, celle qui comprend les ani- maux les plus simples en organisation et par suite les plus imparfaits.

En effet, en suivant l’ordre indiqué par la connexion des rapports qu’offrent entr’eux les animaux, et remon- tant l'échelle animale depuis ceux de ces êtres qui sont les plus imparfaits, après les infusoires, on arrive néces-

sairement aux Polypes, c'est-à-dire, à cette belle et

SANS VERTÈBRES. 3

grande classe du règne animal, qui forme la seconde division des animaux apathiques.

On a vu dans les infusoires des animalcules infiniment petits, frêles , presque sans consistance , sans forme par- ticulière à leur classe, sans organe spécial intérieur , cons- tant et déterminable , enfin, sans bouche et par suite sans organe particulier pour la digestion.

Ici, dans les polypes, l'imperfection et la simplicité de l’organisation, quoique très-éminentes encore, sont moins grandes que dans les infusoires ; l’organisation a fait évidemment quelques progrès dans sa composition ; et déjà la nature a obtenu une forme constamment régu- lière pour les animaux de cette classe , ainsi qu'un organe particulier intérieur et très-déterminable , qui est devenu nécessaire à leur existence.

Tous les polypes effectivement, sont munis d’un or- gane spécial pour la digestion, c’est-à-dire , d’un sac ali- mentaire propre à recevoir, contenir et digérer les ma- tières dont ils se nourrissent, et d’une bouche qui est l’en- trée ou l'ouverture de ce sac et qui sert à-la-fois d'angs. Or, cet organe digestif, ici encore fort imparfait, ne manque nulle part dans les polypes , et, dorénavant, on le retrouvera dans tous les animaux des classes suivantes, avec plus moins de complication ou de perfectionne- ment , selon le système d'organisation dont il fera partie.

Que l’on se représente un petit corps allongé, gélati- neux, transparent , ayant à son extrémité supérieure une ouverture (une bouche) garnie, soit de cils mouvans, soit d’un organe cilié et rotatoire , soit de tentacules ou lobes en rayoné , Cétte ouverture étant l'unique orifice au dehors

4 ANIMAUX

d’un tube intérieur ; que l’on se figure ensuite que, sauf les gemmes qui sont quelquefois ramassés et contenus dans une poche ou dans une vessie séparable, entre ce tube destiné à la digestion des alimens et la peau même de la- nimal, il ny a, dans toute la longueur de ce corps, au- cun organe spécial distinct, soit pour le sentiment , soit pour la respiration, soit pour la fécondation, mais seu- lement un tissu cellulaire dans lequel se meuvent avec lenteur les fluides nourriciers ; et alors on aura l’idée d’un polype.

Cette idée que nous nous sommes formée du polype, a pris sa source dans la connaissance que nous avons des Rydres ; or, ceux-ci sont des polypes dont l'organisation, bien des fois examinée, ne laisse aucun doute sur son caractère. Depuis, un grand nombre des animaux qui ha- bitent ce corps particulier auquel on a donné le nom de polypier , ayant paru analogues aux hydres, on les a gé- néralement considérés comme des polypes.

Que, par méprise et par des apparences externes, l’on aît rangé, parmi les polypes, des animaux dont l’organi- sation intérieure s'éloignerait par une composition plus grande de celle que je viens d'indiquer ; on sent assez que cela est possible, et qu’alors il suflira de reconnaître et de bien constater ‘cette organisation, pour reporter ces animaux au rang qu'ils doivent occuper dans l'échelle. Là, sans doute, des rapports avec les 4voisinans confir- meront le rang qui leur appartent.

Cela a déjà eu lieu à l'égard de bien des animaux que l'on rapportait les uns aux infusoires , les autres aux po- lypes , les autres aux radiaires , les autres encore aux

SANS VERTÈBRES. 5

vers , et il est probable qu’à ces égards tous les redres- semens nécessaires ne sont pas terminés. À l’aide de ces moyens, tout rentrera dans l’ordre, et notre distribution des animaux se perfectionnera de plus en plus.

A la vérité, quoique les efforts pour opérer de nou- velles rectifications dans la méthode naturelle soient fort avantageux à la science, ils sont à craindre lorsqu'ils sont exécutés sur des animaux très-petits, gélatineux , transpa- rens, et dans lesquels il est très-diflicile de distinguer clairement ce qui s’v trouve. La raison de ce danger pro- vient de ce que bien des naturalistes, s'étant persuadés qu’il n'y a aucun ordre graduel de composition parmi les dif- férentes organisations des animaux , croient pouvoir re- trouver à-peu-près partout la même composition orga- nique. Or , les petits animaux dont je viens de parler peu- vent leur offrir, dans des linéoles, des points plus obs- curs , en un mot, dans des parties à peine distinctes, un champ favorable à des aéterminations hasardées , à des attributions de fonctions qui ne s'étayent que sur des sup- positions d’analogie. Il est donc prudent de ne point ad- meltre précipitamment, comme positives, les détermi- nations qu’ils peuvent alors présenter.

Après avoir exposé qui paraît caractériser essentiel- lement les polypes, je crois devoir ajouter encore les considérations suivantes, parce qu’elles sont propres ales faire entièrement

Effectivement Si, pour compléter l’idée quel on doit se former d’un polype, l’on se représente en outre , que le petit corps vivant dont j'ai parlé est, en général, tel- lement régénératif dans ses parties que, coupé eu diver-

6 ANIMAUX

ses portions , chacune d'elles pourra continuer de vivre en restant dans l’eau, reprendra la forme et la taille de l'individa dont elle provient, eten constituera un particu- lier; on sentira que ce fait observé montre que tous les points du corps en question jouissent d'une vie indépen- dante , et que conséquemment l’organisation de ce corps doit être extrêmement simple.

En effet, lesac alimentaire, constituant une seconde sur- face absorbante, n’est ici qu’auxiliaire pour fournir la nu- trition à tous les points vivans, les polypes avoisinant de très - près des animaux (les infusoires) qui ne vivent que par l'absorption de leur surface extérieure. Ainsi, la por- tion séparée de leur corps pourra vivre d'abord à la ma- nière des infusoires, et rétablir, en se développant, la se- conde surface absorbante qui appartient à leur nature. Une organisation plus compliquée ne saurait certainement remplir ces conditions.

, Enfin, une dernière considération achevera de faire connaître les animaux dont il s’agit : elle consiste dans un fait singulier dont on ne trouve guère d'exemple dans le règne animal que parmi eux , et qui s’observe effective- ment dans le plus grand nombre de ces animaux. Plusieurs polypes de la mème espèce adhèrent les uns aux autres, soit par des appendices latéraux, soit par leur extrémité postérieure ; communiquent entr'eux par ces moyens; digèrent en commun les matières nutritives dont chacun d'eux s’est emparé; en un mot, participent à une vie commune , sans cesser de jouir d’une vie indé- pendante dans tous les points de leur corps. Ils forment donc véritablement des animaux composés. | Voyez l'In-

SANS VERTÈBRES. 7

troduction , p. 66. } Lorsque je traiterai des polypes à polypier , je donnerai quelques détails sur certains de ces animaux composés.

Ainsi , quoique les polypes soient, après les infu- soires , les animaux les plus simples et les plus imparfaits de la nature , ils ont déjà des organes particuliers et des facultés dont les infusoires, en général, ne jouissent pas ; puisqu'ils peuvent digérer des alimens , qu'ils ontun or- gane spécial pour cette fonction, et qu ‘ils peuvent former des animaux composés.

Quelles que soient les variations grandeur, de forme , de proportion de parties , de nudité ou d'appen- dices externes , que l’on puisse observer parmi les po- lypes ; il n’en est pas moins vrai pour moi, que le corps gélatineux ; allongé, et presque toujours régulier des vrais polypes , n’offre intérieurement aucun autre organe , pour une fonction particulière ; qu’un canal alimentaire simple eu composé , n'ayant qu'une seule ouverture au-dehors, quiest la bouche, On pourra:supposer dans ce corps tout ce que l’on voudra, et comme je l’ai dit , les attributions

arbitraires seront alors d'autant plus à l'abri des contesta- tions que Jes parties qui en sont le sujet seront moins dans le cas de pouvoir ici reconnues pour ce qu'elles sont

réellement. |

À ces égards, je me guide par l'observation de la na- ture; qui m'apprend que tous les animaux ne sont point -organisés de la même manière ; qu'il y a entre l’organi- sation des-uns êt celle des autres une énorme disparité ; qu'elle les a produits successivement et non tous à-la-fois ; et qu'enfin, dans cette production , elle n’a pu compliquer

6 | ANIMAUX

leur organisation que graduellement, en commencant par la plus simple , et terminant par la plus composée et la plus perfectionnée sous tous les rapports. La connaissance de cette vérité me suffit; jereconnais le véritable rang des polypes , comme celui des infusoires ; j'aperçois les rap- ports qui les lient les uns aux autres, ainsi que ceux qui lient les familles entr’elles ; enfin , je concçois les limites -que la nature n'a pu franchir dans la composition de l'or- ganisation de ces animaux, d’après celles que je découvre dans ceux des classes supérieures. Je puis donc dire po- -sitivement, à l'égard des polypes, comme à celui de bien d’autres , ce que la nature n’a pas pu faire.

Tous les polypes sont gemmipares ; ils n’ont point d’or- gane fécondateur dont la fonction soit susceptible d’être constatée ‘par aucune observation directe. Tous les indi- vidus, sans exception, produisent des gemmes qui varient dans leur situation et leur nombre selon les familles. Dans les vorticelles, les hydres, les corynes, etc., ces gemmes naissent à l’extérieur et à nu ; dans les sertulaires et autres genres voisins , ils naissent encore à l'extérieur , et'son£ enfermés dans des sacs vésiculeux ; dans d’autres ensuite , ces gemmes se forment à l’intérieur , dans le canal ali- mentaire ; soit isolés et susceptibles d'être rejetés par la bouche après leur séparation , soit amoncelés dans un sac vésiculeux, et peuvent s’évacuer par la même issue. Dans ce dernier cas, on:peut prendre le sac qui les contient ainsi que ces corpuseules réproductifs, pour un ovaire; mais alors il faut que l’on constate que chaque corpuscule renferme sous une enveloppe qui doit s'ouvrir, un em- &ryon que la fécondation seule peut rendre propre à pos-

SANS VERTÈBRES. 9

sédér la vie. Tant que l'on n’aura point constaté ce fait, je regarderai ces corpuscules comme des gemmes et non comme des œufs. Les polypes ne sont plus réduits, comme les infu-

soires, à $e nourrir uniquement par les absorptions qu'exé- -cutent leurs pores extérieurs , puisqu'ils ont un organe particulier pour recevoir {et digérer des alimens concrets; mais leur tissu cellulaire absorbe autour de leur tube ali- ‘mentaire les matières qui sont digérées. Effectivement, ce tissu cellulaire est composé de vésicules qui, commu- niquent entr'elles, et dans lesquelles les fluides nourri- ciers. se: meuvent continuellement et avec lenteur, ces vésicules ou mipieules ayant la br de pompér et de transpirer. |

. C'est donc dans les polypes, que nous voyons, pour la première fois, deux surfaces absorbantes dans le corps -animal : l’une extérieure et qui sert encore ; l’autre inté- “rieure , comme dans le reste des animaux connus: mais celle-ci, dans les polypes:; paraît n'être qu'auxiliaire et non indispensable ; puisque des portions séparées de leur corps peuvent vivre sans elle, jusqu’à ce qu’elles l'aient rétablie; ce qui n’a plus lieu : ar égard En animaux des classes supérieures. | AEUTS

Ainsi , ‘le corps des polypes , très srégénératif dans

toutes ses parties , et possédant une vie indépendante dans chaque portion de sa-masse, tient encore de itrès-près auxinfasoires par sa nature | et néanmoins possède;, pour les progrès de son Rares un moyem nouveau qui les lui assure. |

L'on peut donc dire que les polypes sont des animaux

1O ANIMAUX

moins imparfaits , moins simples en organisation , et plus avancés en animalisation que les infusoires.

Cependant ces animaux sont encore beaucoup plus im- parfaits que ceux des classes qui vont suivre ; car, non seulement ils n’ont point de tête , point d’yeuxs point de sens quelconque ; mais en outre, on ne trouve en eux hi circulation , ni organes particuliers , soit pour la respiration , soit pour la fécondation , soit pour le mou- vement des parties ; en un mot, on ne leur connaît ni cerveau , ni nerfs quelconques. La substance de leur corps est en quelque sorte homogène; et comme elle est cons- tituée parun tissu cellulaire gélatineux et irritable ,. dans ‘lequel les flaides essentiels à la vie ne se meuvent qu'avec lenteur , le mouvement lent de ces fluides n’y saurait en- core tracer des canaux, et y favoriser la formation de* nouveaux crganes particuliers. Philos. zool. vol. 2, p.46.

J'ai assez montré , dans mes lecons et dans ma Philo- sophie zoologique [ vol. 1, p.203], que ce serait très- gratuitement, contre toutes les apparences, et contre la raison , qu'on supposerait aux animaux dont il est ques- tion, la possession, quoïiqu’en-petit , de tous les: organes spéciaux qui composent l’orgarisation des animaux les plus parfaits; et qu'on le ferait dans l'intention de leur attribuer surtout la faculté de sentir , et celle de se mouvoir volontairement. Ces facultés ne leur sont mul- lement nécessaires; ils vivent très-bien sans les posséder, n’en ont aucun besoin , et. dans l’état de faiblesse où.se trouvent leur organisation et les parties de leur corps, tout autre organe particulier que le digestif ne leur se- rait d'aucun usage, et ne saurait exister. |

SANS VERTÈBRES. II

D'après ce que je viens d'exposer , il est évident que les polypes ne jouissent pas plus du sentiment que les in- fusoires, puisque les uns et les autres sont véritablement dépourvus de nerfs , et qu'après eux, les animaux qui offrent les premiers vestiges de nerfs, n’en obtiennent pas encore la faculté de sentir, mais seulement celle des mouvemens musculaires. Phil. zool. vol. 2, p. 213 etsuiv.

Les polypes ne possèdent donc aucun sens quelcon- que ; et conséquemment ils n'ont pas mème le sens géné- ral du toucher , dont les actes ne s’opèrent que par la voie des nerfs. Mais comme ces animaux sont extrème- ment irritables , les corps extérieurs , en agissant sur eux, excitent en eux des mouvemens que , par erreur , l'on a pris pour des indices de sensations éprouvées. Ainsi, lors- que la lumière les frappe , ou que le bruit fait parvenir jusqu'a eux les ébranlemens de la matière environnante qui le cause , leur corps recoit des impressions que sui- vent des mouvemens qui les désignent; mais il n’en est pas moins très-vrai que Ces animaux ne sentent, nine voient , ni n'entendent.

Parmi les impressions diverses que les polypes peu- vent éprouver de la part des corps extérieurs qui agissent sur eux , celles qu'ils reçoivent de la lamière, favorisent singulièrement leurs mouvemens vitaux, leur transpira- tion , et leur sont très-avantageuses. Aussi ces animaux se dirigent - ils alors, sans mouvemens subits , mais lente- ment, vers les lieux, ou vers le côté d’où vient la lu-

mière ; et ils le font sans choix, sans volonté, mais par une nécessité, c'est-a-dire, par une Cause physique qui les ÿ entraîne. La même chose arrive aux végétaux, quoi-

-

12 ANIMAUX

que pluslentement encore. Philos. zool. vol. 1, pag. 206.

J'ai établi dans ma Philosophie zoologique | vol. 1, p. 207. |, démontré dans mes lecons depuis bien des années, et je prouverai en traitant des polypes à poly- pier, qu'il n’est point du tout convenable de donner aux polypes le nom de zoophytes , qui veut dire animaux- plantes ; parce que ce sont uniquement et complètement des animaux; que leur corps n’est pas plus végétatif que celui de l’insecte ou de tout autre animal; qu’ils ont des facultés généralement exclusives aux plantes, comme celle d’être véritablement irritables, c’est-à-dire, d'exécuter des mouvemens subits à toutes les excitations qui les provo- quent , et celle de digérer ; et qu'enfin leur nature est païfaitement distincte de celle de la plante,

Outre les facultés qui sont généralement le propre de la vie et qui sont communes à tous les corps vivans , si l’on trouve dans des animaux des facultés particulières tout-à-fait analogues aux facultés particulières de cer- taines plantes, on n'en doit point inférer que ces ani- maux soient des plantes, ou que ces plantes soient des animaux ; de partet d'autre , la nature aniniale et la na- ture végétale sont toujours distinctes. Ainsi, quantité d’a- nimaux se régénèrent par les suites d’un acte de fécon- dation que des organes sexuels produisent, et quantité de végétaux se reproduisentaussi par cette voie : les premiers n'en sont pas moins d'une nature très-différente de celle des seconds. De même, quantité d'animaux ne se régénèrent que par des bourgeons ; quantité de végétaux sont encore dans le même cas : il n’y a pas de raisons pour tirer de

cesecond fait une autre conséquence que du premier.

SANS VERTÈBRES. 13

Les polypes sont les premiers animaux qui aient la fa- culté de se former des enveloppes fixées , plus moins solides, et dans lesquelles ils habitent. Or , ces enveloppes, que je nomme leur polypier , résultent évidemment d’une transudation de leur corps , en un mot, d’une excrétion, par certains pores de leur peau , de matières assez com- posées pour former , par leur rapprochement, le corps concret, plus ou moins solide et tout-à-fait inorganique, qui constitue leur polypier.

Qu'annonce cette faculté du plus grand nombre des po- lypes , si ce n’est qu’en eux l’animalisation est bien plus avancée qu'elle ne l’est dans les infusoires ; puisque ceux : ci ne sauraient opérer une transudation capable d'un pa- reil produit ? Si ceux qui terminent la classe, comme les polypes flottans , perdent cette faculté , c’est parce que, plus avancés encore en animalisation, le mode de leur organisation commence à changer, et prépare celui des Radiaires.

L'histoire particulière des polypes est une des parties des sciences naturelles les plus curieuses et qui offrent les considérations les plus intéressantes.

C'est surtout celle des polypes à polypier qui doit le plus nous intéresser ; tant par la singulière diversité de cette enveloppe, partout inorganique , que par la manière dont la nature l’a progressivement solidifiée, et par celle “pareillement progressive dont elle s’est ensuite servie pour la faire disparaître. Maïs l’histoire particulière de ces polypes est encore pen avancée , parce que l’on a trop négligé l'étude du polypier, et que, ne présumant pas qu'il fût lui-même capable de nous éclairer sur la forme

14 ANIMAUX

des polypes qui y ont donné lieu, on n’a cherché en lui que des distinctions à établir.

Les polypes à polypier, improprement et obstinément appelés zoophites, antrefois pris pour des végétaux, regar- dés ensuite comme les points de réunion entre le règneani- mal etlerègne végétal, et égalementméconnussous ces deux points de vue différens , se rencontrent dans presque tous les climats. Ils sont néanmoins beaucoup plus abondans dans les mers de Ja zône torride que dans les eaux glacées des pôles.

Si ce ne sont pas eux qui génèrent ou produisent la plus grande partie de la matière calcaire qui existe, ce sont eux du moins qui la recueillent principalement , la rassem- blent et en font des dépôts immenses. Ils influent, dans les climats chauds, plus puissamment qu'ailleurs, aux chan- gemens des côtes , à accroître les inégalités du fond des mers, et à modifier sans cesse l’état de la surface du globe. Tantôt, en effet, ils bouchent l'entrée d’une rade en y élevant des récifs, c’est-à-dire, des digues impéné- trables aux vaisseaux ; tantôt ils achèvent la clôture d’un port; et tantôt enfin ils élèvent au milieu des vastes plaines de l'Océan, des îles dont ils étendent continuellement la circonférence et la grandeur.

Ces frèles animaux se multiplient avec une facilité, une promptitude et une abondance si grandes , que la place qu'ils tiennent dans la nature par leur nombre, est en quelque sorte immense , et vraisemblablement de beau- coup supérieure à celle de tous les autres animaux réunis,

L'histoire naturelle des polypes est donc véritablement liée à l’histoire physique de notre glohe. Aussi j'ai prou-

SANS VERTÈBRES. 15

dans différens de mes ouvrages et dans mes lecons, qu’outre les influences à cet égard des mollusques et des annelides testacés , c’est principalement aux générations, successivement entassées des polypes à polypier pierreux, que sont dus ces bancs énormes de craie et ces montagnes calcaires qu’on trouve en si grande quantité sur toute la surface du globe ; c’ést du moins aux abondans produits de ces polypes , qu'il faut attribuer la plus grande partie du calcaire marin, qui se trouve dans les régions sèches ou découvertes de la terre, et que quelques naturalistes distinguent de celui qu’ils nomment calcaire d’eau douce qu'ils y trouvent aussi.

Ainsi, ces animaux, quoique des plus imparfaits , sont des plus nombreux dans la nature ; et si leur nombre ne l'emporte pas en diversité d'espèce sur celui de tous les autres animaux réunis , il l'emporte probablement par la quantité des individus, leur multiplicité dans les mers, surtout des climats chauds, étant immense , inconcevable. Sauf peut-être la classe des insectes , qui est aussi très- nombreuse , toutes les autres classes du règne animal sont petites comparativement à celle qui comprend les po- lypes. | D'après ce qui vient d’être exposé, on peut donc dire que ce sont les polypes qui, de tous les animaux, ont le plus d'influence pour constituer la croûte extérieure du globe dans l’état nous la voyons.

Après les infusoires, les polypes sont les animaux les plus anciens de la nature ; car , dans cette branche, elle n’a pu donner l'existence à une organisation plus com- posée , qu'après avoir amené celle qui constitue leur na-

16 ANIMAUX

ture ,en un mot, qu'après avoir préparé en eux les moyens d'arriver à la formation des Radiaires, et à celle des AÆscidiens.

Que de monumens , en effet , attestent l'ancienneté d’existence des polypes sur presque tous les points de la surface du globe , et la continuité de leurs travaux dans les mers depuis les premiers temps !

On peut juger, d'après ces considérations, combien l'étude des animaux de cette classe est intéressante, sous le rapport de l'histoire naturelle, et sous celui de la phi- losophie.

J'aurais pu diviser la classe des polypes en deux or- dres , renfermant dans le premier ceux qui ont à la bouche des cils, soit vibratilés, soit rotatoires, et dans le second tous les polypes tentaculés ; mais les deux coupes que je viens de citer sont trop inégales,

Ainsi, je partage la classe des polypes en quatre or- dres très-distincts, dont le premier offre des animaux non tentaculés , mais qui ont la bouche munie de cils vi- bratiles ou d'organes ciliés et rotatoires qui agitent ou font tourbillonner l’eau. Les trois autres ordres embras- sent des animaux tentaculés, c’est-à-dire , qui ont autour de la bouche des tentacules disposées en rayons ; tenta- cules qui, en général, peuvent arrêter la proie , mais qui ne font point tourbillonner l’eau.

Voici le tableau et les caractères des quatre ordres qui

divisent les polypes.

SANS VERTÈBRES. 17

DIVISION DES POLYPES.

ORDRE PREMIER.

POLYPES GILIES. ( Polypi ciliati.)

Polypes non tentaculés, mais ayant près de leur bouche, ou à son orifice, des cils vibratiles, ou des organes ciliés et rotatoires qui agitent ou font tourbillonner l’eau.

Lre Secrion. Les Vibratiles.

Ils ont pres de la bouche des cils qui se meuvent en vibra- tions interrompues.

ILe Secriron. Les Rotifères.

Ils ont un ou deux organes ciliés et rotatoires à l’entrée de leur bouche.

ORDRE DEUXIÈME. POLYPES NUDS. ( Polypi denudati.)

Polypes tentaculés, ne se formant point d’enveloppe ou de polypier, et fixés , soit constamment, soit spontanément.

ORDRE TROISIÈME. POLYPES A POLYPIER. {. Polypz vaginati.) Polypes tentaculés, constamment fixés dans un polypier inorganique qui les enveloppe, et formant, en général, des animaux composés. Lire Division. Polypiers ou fourreaux d’une seule subs- tance. 1.0 Poiypiers fluviatiles ; 2.9 Polypiers vaginiformes;

Tome IT. )

18 ANIMAUX

3.0 Polypiers à rézeau; 4. Polypiers foraminés; 5.0 Polypiers lamellifères. IL.e Division. Polypiers de deux substances séparées, très-distinctes. 6.0 Polypiers corticifères ; 7. Polypiers empâtés.

ORDRE QUATRIÈME.

POLYPES FLOTTANS. ( Polypi natantes.) Polypes tentaculés, ne formant point de polypier, et réu- nis à un corps libre, commun, charnu, vivant et axigére. Le corps commun de la plupart flotte et semble nager dans les eaux.

: ORDRE PREMIER.

POLYPES CILIÉSe.

Bouche munie de cils mouvans ou d'organes ciliés et gyratoires , qui agitent ou font tourbillonner l’eau,

mais qui n’arrélent jamais la proie.

Les polypes ciliés sont si petits, que Muller ne les a point séparés de sa division des infusoires ; mais, ayant une bouche distincte, je crois qu'il convient de les rap-

porter à la classe des polypes, dont ils formeront le pre-

SANS VERTÈBRES. 19

mier ordre. Cette opération ne change que la ligne de démarcation classique , et n’intervertit point le rang de ces animaux dans la série des rapports.

Quoique très - petits , gélatineux et transparens, ces animaux néanmoins offrent en eux le produit d’une ani- malisation plus avancée que celle des infusoires appendi- culés , et un nouvel état de choses qui les en distingue.

En effet, outre leur analogie générale avec les infu- soires du second ordre , tous sont munis d’un organe digestif, au moins ébauché ; tous ont une bouche dis- tincte , qui ne laïsse aucune incertitude sur son usage ; enfin ; presque tous ont près de la bouche, ou à son ori- fice, soit des cils qui se meuvent en vibrations interrom- pues , soit un ou deux organes ciliés , formés en cercle ou en portion de cercle, qu'ils font rentrer ou saillir comme spontanément , et tourner avec une grande vitesse.

De part et d'autre , les mouvemens de ces organes agi- tent l’eau ou la font tourbillonner , et pressent son en- trée dans la bouche. Voila donc déjà l'établissement d’or- ganes particuliers qui exécutent une fonction utile à la digestion ; puisque, par le moyen de ces cils mouvans, ces animaux excitent dans l’eau un tourbillonnement ou une agitation qui attire dans leur bouche les corpuscules ou les animalcules dont ils se nourrissent.

Aïnsi , la nature n'ayant encore pu donner à ces po- lypes les moyens de saisir leur proie, elle les a munis de ceux qui peuvent l’attirer et l’'amener dans leur crgane digestif ; et voilà une première action particulière dont aucun infusoire n'offre d'exemple.

Parmi les polypes ciliés, les premiers genres com-

20 ANIMAUX

prennent des animaux vagabonds , non fixés , et qui ne diffèrent des infusoires appendiculés, que parce que leur bouche est distincte.

Mais les autres cilifères, tels que les vorticelles , etc., sont encore plus avancés en animalisation ; car , outre qu'ils sont plus gros, puisqu’en général on les apercoit à Ja vue simple , la plupart sont fixés, soit spontanément, soit constamment , et dans un grand nombre, ilssontra- mifiés comme des plantes, formant déja des animaux composés. Ils se lient évidemment, par ce fait remar- quable , à divers polypes nus , et aux polypes à polypier, qui sont si nombreux dans la nature.

Les polypes ciliés font donc réellement le passage entre les infusoires et les polypes à rayons : ils tiennent aux premiers par les rapports des furculaires , des tri- cocerques et des ratules , avec les furcocerques et les cercaires ; et ils se lient avec les seconds, par les rapports que les vorticelles et les tubicolaires ont, d’une partavec les Lydres , et de l’autre avec les cristatelles, les pluma- telles , etc.

Malgré ces considérations , les polypes ciliés sont émi- nemment distingués des infusoires, 1.0 par leur bouche distincte et terminale ; 2.0 par les cils mouvans, ou les organes ciliés et rotatoires qui accompagnent cette bou- che ; 3.° par l’analogie de leur forme généraie , malgré la diversité de celle de leurs races; 4.9 enfin, parce qu’ils sont les premiers qui offrent parmi eux des animaux vé- ritablement composés , tels que la plupart des vorticelles.

Réunis aux polypes par les rapports les plus prochains et par le caractère de la classe, les polypes ciliés for-

SANS VERTÈBRES. 21

ment un ordre particulier très-distinct, puisqu'ils sont les seuls polypes qui n'aient point autour de la bouche des tentacules disposés en rayons et propres à saisir la proie.

Ces polypesse multiplient, pendant les temps de cha- leur , par des scissions naturelles de leur corps, et aussi par des gemmes qui souvent restent adhérens et rami- fient l'animal. Mais, lorsque les temps froids arrivent, ils produisent des gemmes ou bourgeons oviformes qui se détachent, se conservent dans l’eau pendant l'hiver, et qui, au printemps , donnent naissance à de nouvelles gt- nérations ; ce qui prouve que la gemmation n'est que le système de scission modifié.

Les polypes ciliés vivent, les uns dans les eaux douces et stagnantes, et c’est le plus grand nombre; les autres habitent dans les eaux marines qui sont mélangées avec de l’eau douce.

On a observé et bien constaté que des polypes de cet ordre, étant desséchés promptement, et conséquemment sans vie active, pouvaient être conservés pendant long- temps dans cet état de dessication, et néanmoins qu'ils reprenaient ensuite les mouvemens de la vie, lorsqu'on les remettait dans l’eau.

Le rotifère de Spallanzant, qui est une furculaire [furcularia rediviva. n.], est célèbre par la propriété qu’il a fait voir le premier, de pouvoir rester desséché et sans mouvement pendant des années entières, et de reprendre la vie aussitôt qu’il est de nouveau humecté.

Il est probable que les autres urcéolaires, les autres rotifères , et mème tous les infusoires, jouissent de cette même faculté.

22 ANIMAUX

Quoique l’on connaisse déjà un assez grand nombre de polypes ciliés, on n’a encore établi parmi eux qu’un petit nombre de genres. Je crois cependant devoir partager cet ordre en 2 sections, qui comprennent 8 genres; et je pense que des observations ultérieures feront sentir la nécessité d'y en ajouter encore quelques autres.

DIVISION DES POLYPES CILIÉS.

Ire Secrion. Les Vibratiles.

Des cils près de la bouche, qui se meuvent en vibrations interrompues. Ratule. Tricocerque. Vaginicole.

Il.e Section. Les Rotifères. Ün ou deux organes ciliés et rotatoires à l’orifice de la bouche. Folliculine. Brachion. Furculaire. Urcéolaire. Vorticelle. Tubicolaire.

SANS VERTÈBRES. 23

PREMIÈRE SECTION.

Des cils près de la bouche, qui se méuvent en vibrations _ interrompues.

LES VIBRATILES.

Les petits animaux qui composent cette section , sont les plus imparfaits tous les polypes, ceux qui avoi- sinent le plus les infusoires appendiculés, et qui s’en dis- tinguent le moins par leur forme générale, mais que leur bouche reconnue autorise à en séparer.

Ces aninalcules, gélatineux et transparens, sont tous libres et ont le corps allongé. Aucun d’eux n’offre à l'ori- fice de la bouche, des organes rotatoires, comme ceux de la 2.e section, mais seulement des cils qui se meuvent en vibrations interrompues, et qui agitent l’eau. Je les ai par- tagés en 3 genres qui sont les suivans.

RATULE. ( Rattulus. )

Corps très-petit , oblong , tronqué ou obtus antérieu- rement ; bouche distincte; queue très-simple.

Corpus minimum , oblongum , antice obtusum vel truncatum ; os distinctum ; cauda simplicissima.

24 ANIMAUX

OBSERVATIONS.

Je n’établis ce genre ; sur deux espèces déjà déterminées, que parce qu'il doit être préparé pour recevoir, soit de nouvelles espèces encore inconnues , soit certaines cercaires en qui des observations ultérieures feraient connaître posi- tivement une bouche.

ESPÈCES.

1. Ratule cariné. Rattulus carinatus. R. oblongus, carinatus, anticë crinitus ÿ caudä seti- formi lon gissimd. Trichoda rattus. Mull. inf. t.29. f. 5—7. Encyclop. pl. 15. f. 15-17. FH. dans l’eau des fossés.

2. Ratule clou. Rattulus clavus. R. anticé rotundatus , crinitus , posticè acuminato-cauda- [us. Trichoda clavus. Mull. inf. t. 29. f. 16—18. Encycel. pl. 15. f. 23. H. dans les marécages. Dans cet animalcule, l’existence de la

bouche n’est encore que supposée.

TRICOCERQUE. (Trichocerca.)

Corps très-petit, ovale ou oblong , tronqué antérieure- ment; bouche rétractile, subciliée ; queue fourchue , quel-

quefois articulée.

Corpus nünimum, oblongum , anticè truncatum ; os retractile , subciliatum ; cauda furcata , interdum

articulata.

SANS VERTÈBRES. 29 OBSERVATIONS.

Les tricocerques ressemblent aux ÿfurcocerques par la queue dont leur corps est terminé ; mais leur bouche est ma- nifeste , et leur cavité alimentaire parait ébauchée. Ainsi, j’ai les séparer des znfusoires , et les réunir aux polypes ciliés. Ils se rapprochenten effet beaucoup des rotiferes, puisqu'ils ont avec les furculaires des rapports très-marqués ; ce sont donc, avec les ratules, les plus imparfaits des polypes ciliés. | 3

Les animalcules dont il s’agit vivent dans l’eau des marais. On n’en connaît qu’un petit nombre d’espèces.

ESPÉECES. * Queue non articulée.

1. Tricocerque vermiculaire. Trichoserca vermicu-

laris.

T’. cylindrica, annulala ; proboscide exsertili ; cauda spi- na duplict.

Cercaria vermicularts. Mull. inf. t. 20. f. 18—20. Encycl. pl. 9. £. 30 —32.

H. Dans les ruisseanx croît la lenticule. Point de cils appa- rens à la bouche.

2. Tricocerque porte-pince. Zrichocerca forcipata.

T. cylindrica , rugosa ; proboscide forcipata exsertili ; caudd bicuspidatd.

Cercartia forcipata. Mull. inf. t. 20. f. 21—— 23, Encycl. pl. 9. f. 33—35.

Æ. dans l’eau des marais. ** Queue longue, articulée.

3 Tricocerque longue-queue. Zrichocerca longicauda.

26 ANIMAUX

T. cylindrica, anlicè truncata et crinita; caudd longé biar- ticulatd, bisetd.

Trichoda longicauda. Mall. inf. t. 31.f. 8—10. Encycl. pl. 16. f.9-e

H- dans l’eau des marais.

4. Tricocerque gobelet. Trichocerca pocillum.

T. oblonga, anticè truncata, crinita ; cauda quinque ar- ticulatä , bisetd.

Trichoda pocillum. Mall. inf. t. 29. f. 9—12. Encyel. pl. 15. f. 19 —22.

H. Dans les marais.

VAGINICOLE. (Vaginicola.)

Corps très-petit, ovale ou oblong, cilié antérieurement, muni d'une queue, et renfermé dans un fourreau trans- parent , non fixé.

Corpus minimum, ovatum vel oblongum , anticè cilia-

tum, posticè caudatum , folliculo hyalino inclusum. OBSERVATIONS.

Bruguière avait déja pensé que les animalcules dontils’a- git ici, et que Muller a placés parmi ses tricodes , devaient former un genre particulier. Effectivement, dans la sup- position que ces animalcules soient des infusoires, ils sont néanmoins très-distingués des autres et surtout des tricodes par le fourreau mince et transparent qui les enveloppe ; mais il paraît qu'ils ont réellement une bouche, et même elle n’est point douteuse dans la première espèce.

Les vaginicoles forment une transition des vibratiles aux rotifères, par les folliculines,

SANS VERTÈBRES. 27

ESPÈCES.

1. Vaginicole locataire. Vaginicola inquilina.

V. folliculo cylindrico hyalino ; pedicello intra folliculum retortil.

Trichoda inquilina. Mall. zool. dan. t, 9. f. 2. Encytl. pL 16. Ê. 14—17.

H. dans l’eau de mer.

2. Vaginicole propriétaire. F’aginicola ingenita. F.. folliculo depresso , basi latiore ; animalculo subinfundi- buliformi , postice in caudam non exsertam attenuato. Trichoda ingenita. Mull. inf, t. 31. f. 13—15. Encycl. pl. 16: f, 13—20. H. dans l’eau de mer.

3. Vaginicole innée. Vaginicola innata. V. follicule cylindrico ; caudé extrü folliculum exserté, Trichoda innata. Mull. inf. t. 31.f. 16—19. Encycl. pl. 16. f. 21—24. H. dans l’eau de mer.

DEUXIÈME SECTION.

Un ou plusieurs organes en forme de cercle, ciliés et rotatoires, à l'entrée de la bouche.

LES ROTIFÈRES.

En arrivant à cette deuxième section , les progrès dans l’animalisation sont si marqués, que tous les doutes sur le

28 ANIMAUX

caractère classique, Cessent complètement à l'égard de ces animaux. Effectivement, tous les r'otifères ont une bouche éminemment distincte, quoique contractile; elle est même tellement ample, qu'il semble que la nature ait fait de grands efforts pour commencer l’organe digestif par cette ouverture essentielle à l'introduction d’alimens.

Cette bouche n’est point munie de cils simplement vi- bratiles, comme dans les polypes de la première sec- on ; mais elle offre à son orifice un organe en forme de roue, cilié et rotatoire , qui paraît souvent double , qui présente quelquefois trois ou quatre portions de cercle, et qui tourne ou oscille avec une grande vitesse. C’est cet organe singulier qui caractérise les rotifères dont il est question. |

En effet | beaucoup de rotifères semblent avoir à l’en- trée de leur bouche une paire de roues dentées qu’ils font tourner rapidement ; mais en observant plus attentive- ment , on s'aperçoit, selon les observations de M. du Trochet, que ce quel’on prenait pour deux roues, n’est réellement qu’un seul organe plié de manière à présenter la figure du chiffre 8 ainsi renversé co. Quelquefois, ou selon les espèces, la roue totale se plie en trois ou qua- tre roues partielles. Il y a donc lieu de croire que dans tous les rotifères il n’y a qu’un seul organe rotatoire.

Cette roue elle-même n’est qu'un cordon circulaire qui, par des zigzags fréquens , forme une multitude d'angles saillans et aigus, qui imitent des dents ci- liformes.

Li

Un axe très-fin, ramifié supérieurement en autant de branches que la roue peut présenter de lobes, sou-

SANS VERTÈBRES. 29

tient cette roue et lui communique ses mouvemeus. L'or- gane très-contractile rentre au fond de la bouche > Ou en sort comme au gré de l’animal.

La bouche très-ample de ces polypes, présente un pavillon tantôt campanulé , tantôt infundibuliforme, qui est très-contractile , mais qui ne participe nullement aux mouvemens de son organe rotatoire.

FOLLICULINE. (Folliculina.)

Corps contractile, oblong , renfermé dans un fourreau transparent. Bouche terminale, ample, munie d'organes ciliés et rotatoires.

Corpus contractile, oblongum , folliculo pellucido inclusum. Os terminale , amplum , cilüs rotatorüs ins- truclum.

OBSERVATIONS.

Les folliculines sont aux urcéolaires ce que les vaginicoles sont aux tricocerques et aux tricodes : de part et d’autre, ce sont des animalcules renfermés dans un fourreau transparent, et qui rarement sont fixés sur des corps étrangers ; mais les folliculines sont des rotifères , tandis que les vaginicoles, d'après ce qu’on en sait, paraissent à peine distinctes des infusoires.

D’après ces considérations, l’on sent que les foZ/iculines doivent venir immédiatement après les vaginicoles ; qu’elles doivent commencer les rotifères, et qu’elles conduisent aux

30 ANIMAUX brachions qui, eux-mêmes , se lient évidemment aux fur-

çulaires. ESPÈCES.

1. Follicuhine ampoule. Folliculina ampulla. F. folliculo ampullaceo , pellucido, capite bilobo. Vorticella ampulla. Mull. inf. t. 4o. f. 4—7. Encycl. pl. 21. f. 5—8, H. dans l’eau de mer.

2. Folliculine engaînée. Folliculina vaginata. F.. folliculo subcylindrico , prœlongo, hyalino; animalculo brevi , caudato , anticè truncato. V'orticella vaginata. Mull. inf. t. 44. f. 12, 13. Encycl. pl. 23. f 32, H. dans l’eau de mer.

3. Folliculine adhérente. Folliculina folliculata. F. folliculo cylindraceo hyalino adhærente ; animalculo

oblongo. Vorticella folliculata. Brug: n.° 33. Trouvée attachée à Ja queue du Cyclope pygmée.

BRACHION. ( Brachionus. }

Corps libre, contractile, presqu'ovale, couvert , au ? ) q ? )

moins en partie, par une gaine transparente , roide,

clypéacée ou capsulaire , et muni antérieurement d’un ou

deux organes ciliés et rotatoires.

Corpus liberum, contractile , subovatum , vaginé capsulari pellucidé rigiduldque vestitum , vel squam& clypeiformi partim obtectum ; organo ciliato rotato- rio unico vel gemino ad orem.

SANS VERTÈBRES. 3:

OBSERVATIONS.

Si l’on ne s’est point fait illusion par des attributions ar- bitraires à l'égard des parties des brachions , l’organisation de ces animaux serait beaucoup plus avancée en composition que ne l’est celle des polypes et des vrais rotifères. Dans ce cas , l’on serait fondé à les regarder comme des crustacés mi- croscopiques qui , Sous certains rapports , avoisineraient les daphnies.

En effet, on a attribué une tête aux brachions , et, à leur bouche , deux mâchoires longitudinales, qui s'ouvrent et se ferment, quoiqu’a des intervalles peu réglés.

On assure qu’ils sont ovipares ; que leurs œufs , après que l’animal les a évacués, restent suspendus entre la base du test ou de l’écaille qui les couvre et l’origine de la queue , ce qui leur donne un nouveau rapport avec les crustacés.

Ces considérations s’opposeraient donc à ce qu’on puisse regarder les brachions comme des polypes, si elles étaient fondées ; car, malgré leurs organes rotatoires , on ne pour- rait considérer ces animaux comme étant du même ordre que les wrcéolaires , les vorticelles, etc.; mais probable- ment ces mêmes considérations ne portent que sur des illu- sions produites par la petitesse des parties, quine permet pas de les examiner suffisamment, et à-la-fois par l'opinion qui suppose inconsidérément que, dans les animaux, iln’y a point de limites essentielles à l'existence des différens or- ganes connus.

Il me paraît vraisemblable que si, malgré l’imperfection de l’organisation des polypes ciliés, la natureapu, dans les animaux de cet ordre, former la gaine transparente des +aginicoles , et ensuite donner lieu à celle des /o//iculines,

39 ANIMAUX

elle a pu aussi, sans avoir besoin d'une organisation beau- coup plus composée, former l’écaille transparente, soi& capsulaire , soit clypéacée , des brachions. Pourquoi, d’ail- leurs, trouve-t-on des rapports si remarquables entre les brachions munis d’une queue et les furculaires ?

Quant à la tête attribuée aux brachions, c’est à-peu-près la même chose que celle pareillement attribuée aux vers. D'après ces exemples, on voit qu'on ne s’est nullement rendu compte de l’idée que l’on doit attacher à la partie d’un animal, qui mérite le nom de tête.

On sait que des mâchoires exigent l’existence d’un sys- tème musculaire pour pouvoir agir, et que ce système ne peut lui-même exister sans les nerfs propres à mettre enac- tion les muscles qui le composent. Que de conditions à remplir avant de pouvoir donner le nom de néchoires à des parties observées dans la bouche d’un animal !

Il en est de même des œufs : on sait en effet que chacun d’eux contient un embryon qui ne peut vivre ou recevoir la vie qu'après avoir été fécondé, et qui exige conséquem- ment , dans les animaux qui produisent ces œufs , l’existence d'organes sexuels , soit réunis , soit séparés , pour que, par le concours de ces organes , sa fécondation puisse être opé- rée. Enfin , on sait que ce même embryon ne peut acquérir les développemens qui doivent le transformer en individu semblable à ceux de son espèce , sans sortir des enveloppes qui le retiennent ; et qu'il ne peut en sortir et s’en débarrasser, qu'après les avoir déchirées et rompues. Que de conditions encore à remplir avant de pouvoir donner le nom d'œufs à des corpuscules reproductifs observés! Probablement onne s’est nullement occupé de ces considérations , lorsque, dans des animaux très-imparfaits , l’on a déterminé , d’après de simples apparences , les fonctions de parties dont on ignorait la nature. Les botanistes ont fait , à l'égard des plantes cryp-

SANS VERTÈBRES, 33

togames , ce que les zoologistes ont fait à l'égard des infu- soires et des polypes.

Si les brachions appartiennent à l’ordre des polypes roti- fères , ce que je présume fortement, ils n’ont point de tête, point de sens particuliers, point de mâchoires véritables, point de muscles , et ne se régénèrent point par des œufs, mais par des gemmes oviformes qui peuvent être amoncelés dans un lieu particulier, et mème renfermés dans une bourse commune , comme on en voit dans les sertulaires, etc.

Les brachions sont tres-variés dans leur forme; et ils la rendent souvent bizarre par les suites des contractions qu’ils font subir, comme à leur gré, à certaines parties de leur COrps.

Quelques uns sont dépourvus de queue , et paraissent de- voir constituer un genre particulier; mais la plupart ont postérieurement une queue simple, ou qui est fourchue, comme dans les furculaires.

La gaine transparente et plus ou moins complète qui en- veloppe les brachions, a été, à cause de sa roideur , com- parée assez improprement à un #es{; et alors on a distingué ce test en univalve, bivalve et capsulaire, selon sa forme dans les espèces.

Le test qu’on nomme univalye, ne couvre que le dos de l'animal , et n'offre qu’une seule pièce. Celui qu’on dit être bivalve , est composé de deux pièces jointes ensemble sur toute la longueur du dos. Enfin, le test qu’on nomme cap- salaire est d’une seule pièce comme le test univalve; mais cette pièce enveloppe tout le corps de l'animal à l'exception de sa partie antérieure se trouve une ouverture pour le passage de l’organe rotatoire.

Les brachions vivent dans les eaux douces et dans l’eau de mer : une seule espèce [ le Br. crochet] vit indifférem- ment dans l’eau salée et dans celle des inarais,

T'ome IT. 3

34 ANIMAUX

ESPÈCES.

* Point de queue.

1. Brachion strié. Brachionus striatus. B. univalvis , testa ovala, striata, apice sexdentata ; basi integra ecaudata. Mall. inf. t. 47. f. 1—3. Encycl. pl. 27. £ 1—3. H. dans l’eau de mer.

2. Brachion écaille. Brachionus squamula. B.univalvis, testa orbiculart, apice truncata quadriden- tata, basiintegra ecaudata. MulL inf, t. 47. f. 4—5. Encycl. pl. 27. f. 4—7. H. dans l’eau des marais.

3. Brachion bèche. Pracluionus bipalium. B. univalvis, testa oblonga inflexa, apice decem-dentata, basiintegra ecaudata. Mull. inf. t. 48. f. 3—5. Encycl. ph 29. f. 10 —12. H. dans l’eau de mer.

4. Brachion pèle. Prachionus pala. B. univalvis, testa oblonga , infernè excavata quadriden- tata, bast integra ecaudata. Mall. inf. t. 48.f, 1—2. Encycl. pl. 27. f. 8—0. H. dans l’eau des marais.

5. Brachion carré. Brachionus quadratus.

B. capsularis , testa quadrangula, apice bidentata, basi bicornt, cauda nulla.

Mull. inf. t. 49. f. 12—13. Encycl. pl. 28. f. EU H. dans l’eau des marais.

** Queue simple et nue.

6. Brachion cornet. Brachionus passus.

SANS VERTÈBRES. 35

B. capsulartis , testa cylindracea ; frontis cirris binis pen- dulis , setäque caudali unicd.

Muil. inf. t. 49. f. 14—16. Encycl. pl. 28. f. 14—16.

H. Dans les bourbiers les plus sales.

7. Brachion gibecière. Brachionus impressus. B. capsularis , testa quadrangula , apice integra, basi obi tus emarginala , cauda flexuosa. Mull. inf. t. 5o f. 12—14. Encycl. pl. 28, f. 19—a1r.

H. dans les eaux stagnantes.

8. Brachion patène. Brachionus patina. B. univalvis ; testa orbiculart integré ; cauda mutica. Mall. inf, t. 48. f. 6—10. Encycl. pl. 27. f. 13—417.

H. dans les eaux stagnantes.

9. Brachion bouclier. Brachionus clypeatus. B. univalvis, testa oblo nga apice emarginala , basti in- Legra , cauda mutica. | Mall. inf. t. 48. f. 11—14. Encycl. pl. 27. f, 18—21. H. dans l’eau de mer.

*** Queue terminée par deux pointes ou deux soies.

10. Brachion lamellé. Brachionus lamellaris. B. univalvis ; Lestd producté, apice integra, basi tricorni ; caudd bipilr. Mall. inf. t. 47. f. 811. Encycl. pl. 27. f. 2225. H. dans l’eau des marais.

11. Brachion patelle. Brachionus patella. B. univalvis ; lesta ovata, apice bidentata, basi emargi- nala, cauda biseta. Mall. inf. t. 48. f. 15—10. Encycl. pl. 27. f. 26—30.

- H. dans l’eau des marais.

12, Brachion bractée. Brachionus bractea. B. univalyis ; testä suborbiculart, apice lunatd , Lasi inte- gré ; cauda spind duplicr.

36 ANIMAUX

Mail. inf t. 49. f. 6—7. Encycl. pl. 27. f. 31—32.

13. Brachion plissé. Brachionus plicatilis. B. univalvis ; testa oblonga, apice crenulata, basi emar- ginata ; caudd long bicuspi. Mull. inf. t. 5o.f. 1—8. Encycl. pl. 27. f. 33—40, H. dans l’eau de mer.

14. Brachion ovale. Brachionus ovalis. B. bivalvis ; testa depressa, apice emarginata, Last in- cisa ; cauda cirro duplict. Mall. inf. t. 49. f. 1—3. Encycl. pl. 28. f. 1 —3.

H. parmi les conferves des marais.

15. Brachion tricorne. Brachionus tripos.

B. bivalvis ; Lesta ventrosa, apice mutica, basz tricornt ; cauda spin duplict.

Mull. inf. t. 49. f. 4—5. Encyel. pl. 28. f. 4.—ù

H. dans l’eau des marais,

16. Brachion denté. Brachionus dentatus. B. bivalvis ; testa arcuata, apice et bastutrinque dentata ; cauda spin duplict. Mull. inf. t. 49. f. 10—11. Encycl. pl. 28. f. Gr.

H. dans les eaux stagnantes, les mares.

17. Brachion armé. Brachionus mucronatus. B. bivalvis ; testa subquadrata , apice et basi utrinque mu- cronata ; cauda spind duplici.. Mall. inf. t. 49. f. 8—09. Encycl. pl. 28. f. 8—9. H. dans les marais.

FURCULAIRE. (Fureularia.)

Corps libre , contractile , oblong, muni d’une queue courte ou allongée, terminée par deux pointes ou par

SANS VERTÈBRES. 37

deux soies. Bouche pourvue d’un ou deux organes ciliés et rotatoires.

L4

Corpus contractile, liberum , oblongum , posticè caudatum ; caud& brevi vel elongaté, bicuspidaté aut

diphylld. Organum unicum vel geminum , ciliatum et rotatorium ad orem.

OBSERVATIONS.

Les furculaires rappellent, par leur forme et leur aspect, les furcocerques et les éricocerques, et ne tiennent aux vorticelles que par les organes ciliés et rotatoires dont leur bouche est munie. Il est donc convenable de ne point les confondre dans le même genre avec les »orticelles , celles-ci n'étant pas uniquement caractérisées par leurs organes ro- tatoires ; sans quoi les &rachions devraient y être pareil- lement réunis.

Si l’on considère l’extrémité postérieure bicuspidée ou di- phylle des furculaires, on ne les confondra point non plus avec les urcéolaires, puisque ces dernières ont le corps simple postérieurement. Elles ont même , par leur queue, plus de rapports avec ceux des brachions quien sont munis ; que les urcéolaires et les vorticelles.

ESPÉCES.

1. Furculaire larve. Furcularia larva.

F'.cylindrica, apertura lunata , spinis caudalibus binis.

Vorticella larva. Mull. inf. t. 40. f. 4—3. Encycl. pl. 2r. £. 9—11.

H. dans l’eau de mer.

38 ANIMAUX

2. Furculaire capitée. Furcularia succolata. F. inversè conïca , apertura lunata, trunco posticè biden- tato, cauda elongata diphylla. Vorticella succolata. Mull. inf. t. 40. f. 8--12. Encycl. pl. 21: f.12—16. H. dans l’eau de mer.

3. Furculaire auriculée. Furcularia aurita. F. cylindrico - ventrosa ; apertura mutica, ciliis utrinque rotantibus , cauda articulata diphylla. Porticella aurita. Mull inf. t. 41. f. 1—3. Encycl. pl. 21. f.19—-19.

H. dansles eaux stagnantes croît la lenticule.

4. Furculaire hérissée. Furcularia senta. F.tnverse conica; apertura Spinosa integra ; cauda brevi bicuspr. Porticella senta. Mall. inf. t. 41. f. 8—14. Encycl. pl. 22. f. 107. H. dans les eaux stagnantes croît la lenticule,

5. Furculaire frangée. Furcularia lacinulata. F.inverse conica ; tpertura quadrilobata ; setis binis cau- dalibus. PVorticella lacinulata. Mall. inf. t. 42. f. 1—5. Encycl. pl. 22. L9.-12.

IL. dans les eaux les plus pures.

6. Furculaire étranglée. F urcularia constricta. F'. elliptico-ventricosa ; apertura integra ; cauda annulata diphy lla. Vorticella constricta. Mall. inf. t. 42. f. 6-1". Encycel. pl. 22. f. 13—14.

EH. dans les eaux stagnantes.

7. Furculaire robin. Furcularia togata. F.subquadrata ; apertura integra ; spinis caudalibus binis plerumque unilis. Vorticella togata. Mall. inf. t. 42. f. 8. Encycl. pl. 22. f. 15. EL. dans les eaux stagnantes.

SANS VERTÈBRES. 39

8. Furculaire longuesoie. Furcularia longiseta.

F. elongata, compressa ; setis caudalibus binis longis- simis.

Vorticella longiseta. Mull. inf. t. 42. f. 9—10. Encyel. pl. 22: f. 16— 17.

H. dans les eaux.

9. Furculaire révivifiable. Furcularia rediviva.

F. cylindrica ; spiculo collari; cauda longa quadricuspi.

Vorticella rotatoria. Mull. inf. t. 42. f. 11—16. ma pl. 22. f. 18—23. Spallauz. op. 2.t. 4. f. 3—5.

H. dans les eaux douces , dans l’eau de mer et dans les gout tières des toîts l’eau séjourne de temps à autre. C’est le rotifère que Spallanzant a rendu célèbre par ses observ.

10. Furculaire fourchue. Furcularia furcata.

F. cylindrica ; apertura integra ; cauda longiuscula bifida.

Vorticella furcata. Mull. inf. p. 299. Encycl. pl. 22. f. Êer 27, è Ledermullero.

H. communément dans l’eau.

1. Furculaire chauve. Furcularia canicula.

*

F.cylindracea, apertura mutica, cauda brevi articulata bicuspi.

Vorticella canicula.Mull. inf. t. 42. f. 21. Encycel. pl. 22. f. 28.

H. lieu natal inconnu.

12. Furculaire plicatile. Furcularia catulus.

-F. cylindracea, plicata ; apertura mutica ; cauda per- brevireflexa bicuspt. Vorticella catulus. Mull. inf. t. 4a. f. 17—20. Encycl. pi. 22. “f.29—52.

H. dans les eaux marécageuses.

13. Farculaire chatte. Furcularia felis.

F. cylindracea ; apertura mutica, anlicè angulalta ; spinis caudalibus binis.

Vorticella felis. Mull. inf. t. 43. f. 1—5. Encycl. pl. 23. f. 1-5.

H. dans l’eau croît la lenticule.

Âo | ANIMAUX URCÉOLAIRE. ( Ürceolaria. )

Corps libre, contractile, urcéolé, quelquefois al- longé , sans queue et sans pédoncule. Bouche terminale,

dilatée, garnie de cils rotatoires,

Corpus liberum , contractle , urceolatum , inter- dum elongatum , absque cauda et pedunculo. Os ter- minale , dilatatum , cilüs rotatorius donatum.

OBSERVATIONS.

Les zrcéolaires tiennent plus des vorticelles que les furcu- laires , et néanmoins il est facile de les en distinguer , puis- qu'ils n’ont ni queue ni pédoncule , et que la plupart sont obtus postérieurement et en général fort courts. Ce sont les plus petits des rotifères , et ils semblent n’être en quelque sorte que des iricodes plus animalisés qui ont obtenu une bouche et des cils tournans.

Ces animaux microscopiques sont vagabonds, se fixent rarement par leur extrémité postérieure. On les voit en gé- néral nager dans l’eau, souvent avec beaucoup de célérité et en tournant. Ils font rentrer intérieurement ou sortir, comme à leur gré, les organes ciliés et rotatoires qu'ils ont anté- rieurement ; et lorsque ces organes sont sortis, ils les font tourner avec une grande vitesse.

Non-seulement les urcéolaires sont distingués des vorti- celles par leur défaut de queue ou de pédoncule; mais ils en diffèrent en outre en ce que leur partie supérieure n'offre point un renflement subit et capituliforme , comme on l’ob- serve dans presque toutes les vorticelles,

SANS VERTÈBRES. 41

Les furculaires , quiont une queue diphylle ou bicuspidée, et les folliculines , qui ont une gaine enveloppante, ne sau- raient se confondre avec les urcéolaires ; aussi Muller nous parait avoir eu tort de réunir tous ces animaux dans le même genre.

ESPÈCES.

1. Urcéolaire verte. Urceolaria viridis. U. cylindracea, untformis , opaca, viridis. Vorticella viridis. Mall. inf. t. 35. f. 1. Encyci.pl. 19. f, 1—3. H. Gans les eaux les plus pures.

. » Se £ . .

2. Urcéolaire sphéroïde. Urceolaria sphæroïidea. U.cylindrico-globosa , untformis, opaca. | Vorticella sphæroidea. Mall. inf. t. 35.f. 2-4. Encycl. pl. 19°

pas:

H. Dans l’eau gardée avec de la lenticule.

3. Urcéolaire ceinte. Urceolaria cincta. U. trapeztformis, nigro-viridis , o paca. Vorticella cincta. Mull. inf, t. 55. f. 5--6. a, b. Encycl. pi. 19. f. 6—0o.

H. dans les eaux marécageuses.

4. Urcéolaire lunulée. Urceolaria lunifera. U. viridis , lunata ; medio margine postico mucronato. Vorticella lunifera. Mull. inf. t. 35. £. 79—8. Encycl. pl. 19.

f. 10—11.

- À. dans l’eau demer. ,

5, Urcéolaire bourse. Urceolaria bursata.

U. viridis , apertura truncata, in centro papullata. * Vorticella bursata. Mull. inf. t. 35.f. 9—12. Encycl. pl. 19. f. 12-15. K :

H. dans l’eau de mer.

6. Urcéolaire variable. Urccolaria varia.

2 | ANIMAUX

U.cylindrica, truncata , variabilis , opaca, nigricans. Vorticella varia. Mull. inf. t. 35. f. 12—15. Encycl. pi. 10. f. 16—158.

H. dans les eaux croît la lenticule.

. Urcéolaire crachoir. Urceolaria sputarium.

SJ

U. ventrosa ; apertura orbiculari dilatata , ciliis longis

- raris excentricis munila.

Porticella sputarium. Mall. inf. t. 35. f. 16-17. Encycl. pl. 10. f. 19—20.

H. Dans l’eau croît la lenticule. 4

8. Urcéolaire polymorphe. Urcéôlaria polymorpha.. U. viridis opaca varia ; pustulis seriatis. Vorticella polymorpha. Mull. inf. t. 36. f. 1—13. Encycl. pl. 19. f. 21--33. le

H. dans l’eau de rivière.

9. Urcéolaire multiforme. Urceolaria multiformis. U. viridis opaca variabilis ; vesiculis sparsis. Vorticella multiformis. Mull. inf. t. 36. f. 14—23. Encycl. pl. 19. f. 34—43. H. dans la mer , sur les rivages. 10. Urcéolaire noire. Ürceolaria nigra. U. trochiformis, nigra. Vorticella nigra. Mall: inf. t. ch f. 1—4. Encycl. Pr 19.

£. 44-47. ?

H. Dans l’eau des fossés tie lenticule. 2.

11. Urcéolaire coquéluchon. Urcéolaria cucullus. U. elongata , teres ; aperturd obliquè truncatd. Vorticella cucullus. Mull. inf. t. 37. f. 5-—8. se pie 20. £ 1—4,

FH. Dans l’eau de mer.

1 Urcéolaire utriculée, ob uËk ses U. viridis , ventricosa , productilis , anticè truncata. Vorticella utriculata. Mull. inf.t. 37: f. g—10. Encycl. pl. 20. f. 5—6. H. dans l’eau de mer.

13.

14.

15.

16.

17.

19.

19.:

SANS VERTÈBRES. 43

Urcéclaire bottine. Urceolaria ocreata. U. subcubica , infrà angulum obtusum producta. Vorticella ocreata. Mull. inf. t. 37.f. 11. Encycl. pl 20. f. 7. H. dans l’eau de rivière.

Urcéolaire jambarde. Urceolaria valga. U. cubica, infrà divaricata. Vorticella valga Mall. inf. t. 37. f, 12. Lite pl. 20 f.8.

EH. dans les eaux des maraïs.

Urcéolaire mamelonnée. l/rceolaria papillaris. U. ventricosa , anticè truncata ; papilla postica et laterali hyalina. Vorticella papillaris. Mall. inf. t. 35. {. 13. Encyel. pl 20. f 9.

H. dansles marais croit la conferve luisante.

ÜUrcéolaire sac. Urceolaria sacculus. U. cylindracea, apertura patula, margine reflexo. Vorticella sacculus.Mull. inf. t. 39. f. 14—17. Encycl. pl. 20. f. 10—13. H. dans les eaux marécageuses.

Urcéolaire cirreuse. Urceolaria cirrata. U. ventricosa , apertura sinuata; cirro utrinque ventraër. l orticella cirrata. Mull. inf. t. 37. f. 18—19. Encycl. pl. 20. f. 14—15. H. Dans l’eau des fossés.

Ürcéolaire appendiculée. Urceolaria nasuta.

U. cylindracea, crateris medio mucrone prominente. Vorticella nasuta. Mull. inf. t. 37. f. 20—24. Encycl. pl. 20. É: 16—20.

H. dans les eaux douces, parmi les lenticules.

Ürcéolaire étoile. Urceolaria stellina. .

U. orbicularis, disco moleculart , periphæria ciliata.

Porticella stellina. Mall: inf. t. 38, f. 1—2. Encycl. pl. 20. f. 21-20,

H. lieu incertain.

Â4 ANIMAUX

19 =)

». Urcéolaire tasse. ÜUrceolaria discina.

1]. orbicularis ; margine ciliato ; subtùs convexo-ansaté. Vorticella discina. Mull. inf. t, 38. f. 3—5. Encycl. pl. 20. f. 23-95.

H. dans l’eau de mer.

21. Urcéolaire gobelet. Urceolaria scyphina.

U. cratertformis | crystallina | medio sphærula opaca.

Porticella scyphina. Mall. inf. t.38. f. 6—8. Encycl. pl. 20. f.26—028.

H. dans les eaux croît la lenticule.

L

22. Urcéolaire cornet. Urceolaria fritillina. U. cylindrica , vacua, apice truncata ; ciliis præœlongis.

Porticella fritillina. Mull. inf. t. 38. f. 11—13. Encycl. pl. 20. f. 31--33.

H. dans l’eau de mer gardée.

23. Urcéolaire troncatelle. Urceolaria truncatella.

U. cylindrica, differta, apice truncata; cils brevius- culrs.

Vorticella truncatella. Mall. inf. t. 38.f. 14--15. Encycl. pl. 20. Hire

H. dans les eaux croît la lenticule.

. Urcéolaire armée. Urceolaria hamata.

U. Tubæformis , cava ; margine aperturæ aculets rigidis cinc£o.

W EN

Vorticella hamata. Mull. inf. t. 39. f. 1--6. Encycl. pl. 20. f. 39--44.

H. lieu inconnu.

WW QU

. Urcéolaire godet. Urceolaria crateriformis.

U. Subquadrata ; ciliorum fasciculis binis, altero postice. Vorticella crateriformis. Mull. inf. t. 39. f. 7--13. Encycl. pl. 20. f. 45--51.

H. dans les eaux marécageuses.

26. Urcéolaire versatile. Urceolaria versatilis.

SANS VERTÈBRES. 43

LU. elongata, spiculiformis , mox urceolarts. Porticella versatilis. Mull. inf, t. 39. f. 14—17. Encycl, pl. 21. f.1—4.

I, dans les eaux marécageuses.

VORTICELLE. (Vorticella.)

Corps nu, pédonculé, contractile , se fixant spontané- ment ou constamment par sa base , et ayant l'extrémité supérieure renflée, terminée par une bouche ample, garnie de cils rotatoires.

Corpus nudum , pedunculatum, contractile, cor- poribus alienis basi spontè vel constanter adhærens ; extremitate superiore turgida , Capitulum truncatum simulante. Apertura terminalis, ampla , craterifor-

mis , cilüs rotatorts instructa. - OBSERVATIONS,

Comparativement aux parties diverses que l’on observe dans les brachions, les vorticelles paraissent avoir une or- ganisation bien plus simple ; et cependant, c’est parmi elles que l’on trouve les premiers exemples d'animaux composés, d'animaux constamment fixés par leur base, enfin, d'animaux très-voisins des polypes par leurs rapports.

Les vorticelles ressemblent aux hydres, à beaucoup d’é- gards; mais au lieu d’avoir autour de leur bouche des ten- tacules disposés en rayons , doués de mouvemens lents, et qui ne font jamais tourbillonuer l’eau, elles ont sur les bords

46 ANIMAUX

de leur bouche des cils ou deux touffes de cils opposées l’une à l’autre , et auxquelles elles communiquent un mouvement d’oscillation rotatoire , qui s'exécute avec une vitesse inex- primable.

Ces petits animaux nous présentent des corps nus, ex- trêémement contractüles, la plupart très-transparens , pédon- culés , fixés constamment ou spontanément par leur pédon- cule sur différens corps solides; et par leur extrémité supé- rieure , ressemblant, en quelque sorte, à des fleurs mono-

L2

pétales.

Ces polypes sont si petits, qu’un amas entier ne paraît à l'œil nu que comme une tache de moisissure,

Les vorricelles les plus grandes sont rameuses , c’est-à dire, ont leur pédoncule diversement divisé, et constituent des animaux composés d'individus réunis , qui participent à une vie commune. Elles sont constamment fixées sur les corps elles vivent, et Tremblay leur donnait le nom de polypes à panaches ou de polypes à bouquet. Ces vorticelles pa- raissent d’une sensibilité exquise , tant elles sont irritables , et se contractent dès que l’on touche l’eau qui les con- tient.

Les »orticelles solitaires ou à pédoncules simples sont en général plus petites que les premières, et la plupart ne sont fixées que spontanément , c'est-à-dire, ont la faculté de se déplacer. | |

Quelques vorticelles sont presque sessiles ; d’autres ont leur pédoncule filiforme, assez long ; et toutes sont remar- quables par l'extrémité supérieure de leur corps qui est ren- flée, tronquée, terminée par une ouverture ample , qui ressemble presque à une fleur de muguet. [ Convallaria. ]

La plupart des vorticelles se multiplient par sections ou scissions naturelles : on les voit se séparer en deux portions, dont une reste en place, et l’autre va constituer un nouvel

SANS VERTÈBRES. : 47

animal à peu de distance. S'il fait chaud , la nouvelle vor- ticelle se divise elle-même en deux , au bout de peu d'heures, et donne ainsi naissance à un nouvel individu; en sorte que dans les temps chauds , l’on conçoit avec quelle rapidité se fait la multiplication de ces animaux.

Il n’en est pas de même lorsque les froids commencent à se faire sentir ; alors les vorticelles produisent des bour- geons oviformes , qu’on a effectivement pris pour des œufs, qui se conservent dans l’eau pendant l'hiver, et qui, au printemps, donnent naissance à de nouvelles géné- rations.

Les »orticelles vivent dans les eaux douces et stagnantes ; on prétend néanmoins qu'il y en a quelques espèces qui vi- vent dans la mer. Il faut les chercher, dans nos climats, depuis le mois de mai jusqu’en août, sur les racines des len- ticules [ Zernna], sur les tiges des plantes mortes , sur le test des coquillages , etc.

On en connaît un assez grand nombre d’espèces qu’il faut diviser ainsi qu'il suit :

1.9 Les vorticelles simples, qui ne se fixent que sponta- nément , ou temporairement ;

2.° Les vorticelles composées, dontle pédicule se ramife, et qui sont constamment fixées.

ESPÉCES. * Vorticelles simples.

1. Vorticelle trompette. Vorticella stentorea.

. V.caudata , elongata , tubæformis ; limbo anticé ciliato. Mall. inf, t. 43. f. 6—12. Encycl. pl. 23. f. 6—12.

H. dans les eaux stagnantes. LA

2. Vorticelle sociale. J’orticella sociulis.

48 ANIMAUX

V. caudata , agsregata, clavata ; disco obliquo: Muil. inf. t. 43. f. 13—15. Encycl. pl. 23. f. 13—15. H. dans les marais.

3. Vorticelle flostuleuse. J’orticella flosculosa.

V. caudata , aggregata, DAPre0 pale ; ; disco dilatato pellucido.

Mull.inf. t. 43. f. 16—20. Encycl. pl. 23. f. 16—20.

H. dans les marais , sur les plantes aquatiques.

4. Vorticelle citrine. Vorticella citrina.

V. simplex, multiformis ; orificio contractili ; pedunculo brevi.

Mull. inf. t. 44. f. 1—5. Encycl. pl. 23, £. 21—27.

H. dans les eaux stagnantes.

5, Vorticelle tuberculeuse. l’orticella tuberosu.

V'. simplex , turbinata , apice bituberculata. Mull. inf. t. 44. f. 8—0. Encycl. pl. 23. f. 28 —20.

H. dans les eaux marécageuses.

6. Vorticelle calice. F’orticella ringens.

V. simplex, obovata; pedunculo minimo ; Lamfirre con- tractilr.

Mull.inf. t. 44. f. 10. Encycl. pl. 23. f. 30,

H. Sur les nayades,

7: Vorticelle inclinée. l’orticella inclinans.

V. simplex , deflexa ; pedunculo brevi; capitulo retractili. Muill. inf. t. 44. f. 11. Encycl. pl. 25. £ 31. H. sur les nayades.

8. Vorticelle urnule. Vorticella cyathina. J’. simplexz, crateriformis ; pedunculoretortili. Mull. inf. n.0 330. zool. dan. t. 35. f. 1. Encycl. pl. 24. f. 1—5" H. dans l’eau de mer long-temps gardée.

9. Vorticelle globulaire. Forticella globularia.

V. simplex, sphærica ; pedunculo retortili. Mull. inf. t. 44. f. 14. Encycl. pl. 24. &. 6 EL. Sur des animaux aquatiques,

SANS VERTÈBRES. 49

to. Vorticelle puante. lorticella putrina.

V.simplexz , apice retractili; pedunculo rigido. Mull. zool. dan. t. 35. f. 2. Encycl. pl. 24. f. 9—11, H. dans l’eau de mer corrompue.

11. Vorticelle parasol. V’orticella patellina.

V. simpler , patinæ/formis ; pedunculo retortili. Mull. zool. dan. t. 35. f. 3. Encycl. pl. 24. f. 12—19. H. dans l’eau de mer long-temps gardée.

12. Vorticelle hémisphérique. ’orticella lunaris.

V. simplex, hemisphærica ; pedunculo retortilr. Mull. inf. t. 44. f. 15. Encycl. pl. 24.f. 18.

H. dans leseaux stagnantes avec la lenticule.

13. Vorticelle muguet. J’orticella convallaria.

TV. simplex , campanulata ; pedunculo retortili Mull. inf. t. 44. f. 16. Encycl. pl. 24. f, 19.

EH. dans les eaux douces et salées.

14. Vorticelle nutante, Vorticella nutans.

V. simplezx , turbinata , nutans ; pedunculo retortili. Mull. inf. t. 44.f. 19. Encycl. pl. 24. f. 20.

EH. dans les eaux douceset salées.

15. Vorticelle nébuleuse. J’orticella nebulifera.

V. simplezx, ovata ; pedunculo circù medium reflexili, Mull. inf. t, 45. f. 1. Encycl. pl. 24. f. 2r. Ë. la mer Baltique, sur la conferve polymorphe.

16. Vorticelle annelée. V’orticella annularis.

YF. simplex , truncala ; pedunculo rigido , apice retortik. Mali. inf. t. 45. f. 2—3. Encycl. pl. 24. f. 23—24,

H. sur les coquilles fluviatiles.

17. Vorticelle baie. ’orticella acinosa. V. simplex, globosa ; granis nigricantibus ; pedunculo ri- gido. Mull. inf, t. 45. f. 4. Encycl. pl. 24. f. 22. H. dans les eaux stagnantes,

Tom. IT. | 4

Fo ANIMAUX

18. Vorticelle pelotonnée. Vorticella fasciculata. V. simplex, viridis , campanulata ; margine reflexo ; pe- dunculo retortili. Mull. inf. t. 45. f. 5-6. Encyel. pl. 24. £ 2506.

H. sur les conferves des rivières, au printemps.

19. Vorticelle citriforme. Worticella hians. V. simplex , citriformis ; pedunculo brevi retortil. Mull. inf. t. 45. f. 7. Encycl. pl. 24. f. 29.

H. dans le résidu de diverses infusions.

** Vorticelles composées.

20. Vorticelle conjugale. Y’orticella pyraria. V. composita, inversè conica ; pedunculo ramoso. Mu. inf. t. 46. f. 1—4. Encycl. pl. 25. f. 1 —-4.

H. souyéntsur les tiges du cératophylle.

ar. Vorticelle rose de Jéricho. l’orticella anastatica. V. composita , oblonga , oblique truncata ; pedunculo squa- moso rigllo. À

Mull. inf. t. 46. f. 5. Encycl. pl. 25. f. 5.

H. fixée sur les animaux et sur les plantes fluviatiles.

22. Vorticelle digitale. Vorticella digitalis. V. composita, cylindrica, crystallina , apice truncata et fissa ; pedunculo fistuloso ramoso. Mull. inf. t. 46. £. 6. Encycl. pl. 25. f. 6.

H. sur le Cyclope à quatre cornes.

23. Vorticelle polypine. Vortcella polypina. V. composita , ovato-truncata ; pedunculo reflexili ramo- | sissimo. Mull. inf. t. 46. f. 9—Q. Encycl. pl. 25. f. 7—0.

H. dans la mer Baluque, sur le fucus noduleux. 24. Vorticelle œuvée. Forticella ovifera. V. composita , inverse conica , truncata ; pedunculorigido fistuloso ramoso ; ramulis oviferis conglomerantibus.

Brug. Encycl. pl. 25. f. 10—15. ë Spallanzanio. H. dans les eaux douces , stagnantes.

>

SANS VERTÈBRES. Br

25. Vorticelle en grappe. V’orticella racemosa. V. composita, pedunculo rigido ; pedicellis ramosissimis longis. ; Mall. inf. t. 46... 10—11. Encycl. pl. 25. f. 16—1;,.

H. dans les eaux stagnantes et dans les ruisseaux.

26. Vorticelle en ombelle. J’orticella umbellaria. F.composita , globosa ; pedunculo subumbellato. Roës. ins. 3. t. 100. Encycl. pl. 26. f. 1—". H. dans les eaux stagnantes.

27. Vorticelle operculaire. Vorticella opercularia. F. composita ; pedunculo subarticulato ramosissimo ; Capi- tulis oblongo-ovatis operculum'ciliatumezxserentibus. Roës. ins. 3. t. 98. f. 5—6. Encycl. pl. 26. f. 8—09. H. dans les étangs.

28. Vorticelle berberine. ’orticella berberina.

V. composita, oblongo-ovata ; pedicellis supernèé dilatatis. Roës. ins. 3. t. 99. f. 3—10. Encycl. pl. 26.f. 10—17. H, dans les ruisseaux et les fontaines.

TUBICOLAIRE. (Tubicolaria.\

Corps contractile , oblong , contenu dans un tube fixé sur des corps aquatiques.

Bouche terminale, infundibuliforme, munie d’un or- gane rétractile , cilié et rotatoire.

Corpus oblongum , contractile , tubo corporibus aqua- ticis affixo inclusum.

Os terminale , infundibuliforme , organo ciliato re- tractili rotatorioque instructum.

52 ANIMAUX

OBSERVATIONS.

Les tubicolaires sont des rotifères qui habitent dans des tubes fixés sur des corps étrangers. Elles vivent dans les eaux douces et stagnantes. On les distingue des »aginicoles qui , quoique fixées dans leur fourreau , emportent leur en- veloppe avec elles et sont errantes dans le sein des eaux.

Sous certains rapports , les {ubicolaires semblent se rap- procher des tubulaires d’eau douce , que j'ai nommées plu- matelles ; mais les premières sont des rotiferes , tandis que les plumatelles sont des polypes à rayons,

L’enveloppe fixée des tubicolaires paraît le résultat d’une transudation de l’animal , laquelle souvent agglutine et in- corpore des corpuscules étrangers , comme des grains de sable ou des parcelles de plantes.

Schæffer, par son polype à fleur, avait fait connaître la principale espèce de ce genre. Depuis , des détails intéres- sans sur la même espèce ont été fournis par M. Dutrochet, médecin à Château-Renaud ; et il a observé , comme Schœæf- fer , deux filets opposés et tentaculaires sous l'organe rota- toire , ainsi que deux corpuscules saillans et rapprochés plus bas. [ Voyez les annales du Mus., vol. 19. pag. 355 etsuiv. |

Les subicolaires nous paraissent devoir terminer les ro- tifères , et offrir la première ébauche d'un polypier ; mais l'animal , au lieu d’être adhérent au fond de son tube, pa- raît s’y fixer lui-même à l’aide de deux petites pointes qui terminent son corps postérieurement.

M. Dutrochet attribue à ces rotifères des yeux pédon- culés , un anus, etc, et prétend qu’il faut les ranger dans le voisinage des mollusques. Ces attributions nous paraissent

SANS VERTÈPRES. 53

analogues à celles qui ont été faites à l'égard des brachions. Le vrai, selon nous , est que la nature et l’usage des parties observées, ne sont ici déterminés que par des suppositions dans lesquelles les lois et les moyens de la nature n’ont été nullement considérés. On peut manquer de moyens pour déterminer la nature et l’usagé de certaines parties de l'or- ganisation dans certains corps vivans , et en avoir assez, néanmoins, pour savoir positivement ce que ces parties ne

sont pas.

ESPÉCES.

1, Tubicolaire quadrilobée. Zubicolaria quadriloba. Z. tubo spadiceo; organe rotatorio quadrilobo ; lobis inæ-

qualibus.

Rotifère quadricirculaire. Dutrochet, annales, vol. 19. pl. 18. f. 1—4.

Polype à fleur. Schoœæff. insect. 1. p. 333. tab. 1. f 1—70.

H. dans l’eau douce, sur les racines de la renoncule aquatique.

2, Tubicolaire blanche. Zubicolaria alba. T. tubo allido ; organo rotatorio latere inclinato , sub-

sinuato. Rotif. à tube blanc. Datroch. ann. vol. 19. pl. 18. f. get 10. H. dans les eaux douces.

3. Tubicolaire confervicole. Tubicolaria confervicola. T. tubo frustulis confervarum obtecto ; organo rotatorio indiviso. Rotif. confervicole. Dutroch. ann. vol. 19. pl.18. £. zx. H. dans l’eau douce, surles conferves.

Obser. Les Rotifères suivans sont peut-être de très-petites espèces de . tubicolaires ; sinon, ils appartiennent à un genre particu- lier que l’on a négligé d'établir. Porticella limocina. Mull. inf. p. 255. t. 38. f. 16. Vorticella fraxinina. Mall. inf. p. 256, t. 38. f, 19. Vorticella cratæzaria. Mull. inf. p. 277. t. 38.f. 18.

54 ANIMAUX EE ———_—_—_—_—_——

ORDRE DEUXIÈME.

POLYPES NUS. ( Polypi denudau.) Polypes tentaculés , ne formant point de polypier, tres-diversifiés dans la forme , le nombre et la situa- tion de leurs tentacules : ils sont fixés , soit constam-

ment , soit spontanément.

OBSERVATIONS.

Je ne rapporte à cette division qu'un petit nombre de polypes connus, desquels même j'écarte considérable- ment les actinies , que je regarde comme de véritables radiaires ; et je me trouve forcé de former un ordre particulier avec ces polypes nus, parce qu'ils ne sauraient être convenablement placés dans aucun des trois autres ordres de la classe.

Leurs tentacules n’agitent point et ne font point tour- billonner l’eau; elles servent, en général, à arrêter la proie et à l’amener à la bouche.

On ne peut confondre ces animaux avec les polypes à polypier , puisqu'ils sont nus ; et on ne les confondra pas non plus avec les polypes flottans, parce qu'ils sont fixés, soit constamment , soit spontanément par leur base, et

que leur sac alimentaire est toujours simple.

SANS VERTÈBRES. 55

Ici, le volume des animaux est augmenté : on les voit assez facilement à la vue simple ; et, quoique la consi- dération du volume ne soit d'aucune valeur pour juger du perfectionnement des animaux , on peut remarquer néanmoins qu'à l'avenir l’échelle animale n'en présentera qu'un petit nombre que nous ne puissions voir qu'avec l'œil armé.

Ici encore , commence la série des polypes tentacu- lés, de ceux dont les tentacules, presque toujours dis- posées en rayons autour de la bouche ; peuvent se mou- voir indépendamment les unes des autres , c'est-à-dire , ne sont plus bornées à des mouvemens communs.

Ici enfin, les animaux nous offrent un progrès remar- quable dans le perfectionnement des parties ; puisque les tentacules ne sont plus restreïntes à faire mouvoir l'eau , et qu'elles exécutentune fonction nouvelle. En effet , ellesont, en général, la faculté d'arrêter la proie, de la saisir, et même de l'amener à la bouche.

Ainsi , dorénavant, tous les polypes ne nous offriront autour de la bouche que des tentacules en rayons, plus ou moins préhensiles, et diversifiées dans leur nombre,

leur forme , leur grandeur , etc.

2?

Les polypes nus vivent les uns dans la mer , les autres dans les eaux douces et stagnantes:

On prétend en avoir observé en Italie une espèce qui vit dans les champignons voisins des eaux. Ce fait, pour moi., est difficile à croire.

Les polypes de cet ordre sont tous fixés par leur base sur des corps aquatiques ; plusieurs néanmoins peu-

vent se déplacer , changer de lieu et aller se fixer ailleurs.

56 ANIMAUX

Lorsque ces animaux se déplacent ou se meuvent, ce ne peut être par le résultat d'aucun acte de volonté, suite d’un jugement qui discerne , choisit et se détermine ; mais c'est toujours par des excitations sur leurs parties ir- ritables, et par des impressions recues qui les forcent de se diriger vers les lieux les plus favorables à l'entretien de leur vitalité. Ainsi, la lumière , animant leurs mouve- mens vitaux, leur est avantageuse ; et l’on voit ceux qui peuvent se déplacer , se diriger constamment versles lieux ils en recéivent les impressions. |

Comme nous ne connaissons encore que fort peu les polypes marins, il n’y a que quatre genres de polypes nus, dont nous ayons connaissance; les actinies , d’après ce qu’on a dit de leur organisation | devant être séparées des polypes. Ces polypes nus nous paraïssent former une branche isolée, qui naît à la suite des vorticelles ; tandis qu'une autre branche , naïssant pareïllement près des vorticelles, commence et continue la nombreuse série

des polypes à polypier.

Voici les quatre genres qui constituent l’ordre des po- lypes nus: Hydre._ Corine. Pédicellaire. Zoanthe.

SANS VERTÈBRES, 57

HYDRE. (Hydra.)

Corps oblong, linéaire ou en cône renversé , se ré- trécissant inférieurement, se fixant spontanément par sa base , gélatineux et transparent.

Bouche terminale , garnie d’un rang de tentacules cir- rheuses.

Corpus oblongum , lineare S. obversè conicum , in- fernè attenuatum , basi spontè se affigens ; gelatino- sum et hyalinum.

Os terminale , tentaculis cirrhatis et uniseriatis cinctum.

OBSERVATIONS.

De tous les polypes, les hydres sont à-peu-près les mieux connus , ceux qui ont été le plus observés, et qui nous ont éclairés positivement sur la nature particulière des polypes en général, Ce sont , en effet, des animaux très-singuliers et très-curieux par leur manière d’être, par les facultés émi- nemment régénératives de toutes les portions de leur corps, enfin , par leur mode de reproduction.

On les connaît vulgairement sous le nom de po/ypes à bras ou de polypes d’eau douce.

La plupart des Lydres , en effet, vivent dans l’eau douce, et ce sont ces polypes singuliers que Tremblay a découverts, et a si bien fait connaître. Leur découverte fit dans le temps beaucoup de sensation , parce qu’elle procura la connais- sance des faitsrelatifs à la reproduction de ces animaux,

58 ._ ANIMAUX.

et aux faculiés régénératives de toutes les portions de leur corps ; faits qu'on ne soupçonnait nullement pouvoir exister dans aucun animal.

Ces faits nous apprirent qu'il n’est point vrai que tout animal provienne d’un œuf, et conséquemment d’une gé- nération sexuelle; car tout œuf contient un embryon qui a exigé une fécondation sexuelle pour être capable de donner naissance à un nouvel individu , et cet embryon est forcé de rompre les enveloppes qui le renferment pour opérer tous ses développemens. On sait assez maintenant que rien de tout cela n’a lieu à l'égard du bourgeon d’une Aydre.

Le corps des hydres est gélatineux , diaphane, linéaire- cylindrique ou en cône renversé et atténué en pointe infé- rieurement. Il se fixe spontanément par sa base sur différens corps. Son extrémité supérieure présente une bouche évasée, servant à-la-fois d'anus , et qui estentourée de six à douze ten- tacules filiformes ou sétacés, cirrheux, quelquefois tres-longs.

Ce corps n’est qu’une espèce de sac allongé, dont les pa- rois sont formées d’un tissu cellulaire ou utriculaire, gélati- neux et absorbant. En effet, toute sa substance étant vue au microscope n'offre qu'une multitude de petits grains , qui ne sont autre chose que les utricules qui la composent, et non des organes particuliers, comme on l’a supposé.

On sait que les kydres se multiplient par bourgeons à la manière de la plupart des végétaux , et que ces bourgeons, pour acquérir leurs développemens , n’ontaucune enveloppe particulière à rompre, et qu’ils ne font que s'étendre pour prendre graduellement la forme de l'hydre dont ils pro- viennent.

Ils naissent latéralement sur le corps de l’Lydre comme une branche sur un tronc, et s’en séparent promptement ou tardivement , selon l’époque de la saison ils se sont formés, Ceux qui naissent en automne se détachent bientôt

SANS VERTÈBRES. 59

sans se développer en hydre , tombent et se conser vent dans l’eau pendant l'hyver; mais ceux qui naissent auparavant ne se séparent que tardivement , en poussent eux-mêmes d’autres de la même manière après s'être développés, et alors l'animal se ramifie comme un végétal. Tous ces polypes encore adhérens à leur mère et les uns aux autres , se nour- rissent en commun ; en sorte que la proie que chacun d’eux saisit et avale, se digère et profite à tous les polypes.

Quant à la formation de ces bourgeons, et ensuite à leur développement, voici ce que l’on observe.

On voit d’abord paraître sur le corps de l’Zydre une petite excroissance latérale qui bientôt prend la forme d’un bouton. Si la saison n’est pas trop avancée , ce bouton , au lieu de se détacher et de tomber sans développement , s’allonge peu-à- peu , s’amincit ou se rétrécit vers sa base , enfin, s'ouvre et pousse des bras en rayons à son extrémité.

Il est connu que si l'on retranche une partie quelconque d’une Lydre , elle repousse bientôt. Si l’on coupe l’hydre en deux dans quelque sens que ce soit , chaque moitié redevient une hydre entière. Il en sera de même des plus petites par- ties du corps de ces polypes que l’on pourra couper : en deux jours , chacune d’elles formera une hydre complète. :

Tremblay ditavoir retourné un de ces polypes, comme on retourne un gant, sans qu'il ait cessé de vivre et de faire ses fonctions animales.

Ces polypes vivent de naïdes, de monocles, et d’autres : petits animaux aquatiques qu'ils saisissent avec leurs ten- tacules.

Ils sont sensibles au bruit , et recherchent les impressions de la lumière qui est favorable à l’activité de leurs mouve- mens vitaux ; mais si tous les points de leur corps sont sus- ceptibles d’être affectés par ces impressions, ils n’en reçoivent pas des sensations réelles.

ANIMAUX

ESPÈCES. 1. Hydre verte. Hydra viridis. L.

H. viridissima ; tentaculis subdenis corpore breviortbus. Trembl. polyp. 1. t. 1.f. 1. Roës.ins. 3. polyp. t. 88 —89. Encycl.

pl. 66. f. 1 à 8. H. les eaux douces , sous les feuilles des plantes aquatiques. Elle

est petite , a 8ou 10 tentacules. 2. Hydre commune. ydra grisea. l.

FH. tentaculis longioribus subseptenis ; corpore lutescente. Ellis, act. angl. 57. t. 19. trembl. pol. 1. t.1.f,2. Encycl.

60

pl. 6.

H. les eaux douces. Ses tentacules varient dans leur nombre et

leur longueur.

3. Hydre brune. y dra fusca. l.

H. tentaculis suboctonis longissimis albidis. Trembl. pol. 1. t. 1. f. 3—4. Ellis. coral. pl. 28. fig. C. Roës.

ins. 5. t. 84—85—87. Encycl. pl. 69. f. 1 à 8.

H. les eaux douces. Elle est d’un brun grisâtre, eta ses tenta-

cules capillacées et extrêmement longues.

4. Hydre pâle. {ydra pallens. H. tentaculis subsenis mediocribus. Roës. ins. 3. t, 96-797. Encycl. pl. 68. H. les eaux stagnantes , et est rare. 5. Hydre gélatineuse. Aydra gelatinosa. H. minuta, cylindrica, lactea; tentaculis duodecim cor-

pore breviortbus. Maull. zool. dan. 3.p. 25. t. 95. f. 1 —2.

H. la mer du nordet se trouve attachée sous les fucus. 6. Hydre jaune. Aydra lutea. H. lutea : capitulo magno, tentaculis subtrigenis brevisst-

mis circumcinclo. Bosc. hist. nat. des vers , vol. 2. p. 236. pl. 22. f. 2. H. l'océan atlantiq. Attachée au fucus natans.

7. Hydre corynaire. {y dra corynaria,

SANS VERTÈBRES. . Gt

1. alba ; capitulo magno , tentaculis sentis breyibus et glandulosis basi cincto.

Bosc. hist. des vers, t. 2.p. 236. pl. 22. f.3.

H. l’océan atlant. sur les fucus.

CORINE. ( Coryne.)

_ Corps charnu, pédiculé, terminé au sommet par un renflement en massue vésiculeuse.

Massue garnie de tentacules éparses. Bouche termi- nale.

Corpus carnosum, pediculatum , apice clavato- vesiculosum.

Clava tentaculis sparsis. Os terminale. OBSERVATIONS.

Quoique très-rapprochées des hydres par leurs rapports; les corines en sont fortement distinguées par la massue vési- culeuse qui les termine, et par leurs tentacules éparses sur cette massue. Elles n’ont pas dans leur pédicule la roideur particulière qu’on observe dans celui des pédicel- laires. Leur bouche , qui est très-apparente et terminale, a un mouvement de contraction et de dilatation remarquable.

Ces polypes sont souvent composés et par suite plus ou moins rameux. Îls produisent des bourgeons graniformes qui restent quelque temps attachés au bas de la vésicule qui les termine.

On connaît six espèces de corines, que l’on trouve fixées sur différens corps marins. M. Bosc en a découvert trois espèces nouvelles , sur des fucus dans la haute mer. ÆHzsé. Nat, des vers, pol. 2, pl. 22.

G2 ANIMAUX

ESPÈCES.

1. Corine écailleuse. Coryne squamata. C. pedunculis simplicibus ; clavé ovato-oblongd, basi gem- mifera; tentaculis setaceis. Hydra squamata. Maull. zool. dan. t. 4. Encycl. pl. 69. f. 10—L1. H. l’océan Boréal.

2. Corine glanduleuse. Coryne glandulosa. * C. filiformis subramosa ; clavd ovatd ; tentaculis brevibus apice globosts. Tubularia Coryna. Gmel. n.0 13. Pall. Spicileg. zool. 10. t. 4. f. 8. Encycl. pl. 69. £. 15--16.

FH. l’océan , sur les fucus, les sertulaires.

3. Cofine multicorne. Coryne multico rnts C.pedunculis simplicibus brevtbus clavd oblongé termina- Ets ; tentaculis numerosis subcirratis. Encycl. pl. 69. f. 12--13. Forsk. anim. p. 131 et Ec. t. 26. fig. Bb. : : H. au fond de la mer, entre des fucus.

4. Corine amphore. Coryne amphora. C. pediculo brevissimo ; clavä oblongo-turbinatd MmaATiMA ÿ | tentaculis numerosis apice globostis. Bosc. hist. des vers , 2. p. 240. pl. 22. f. 6. H. l'océan atlant. sur lesfucus.

5. Corine sétifère. Coryne setifera. C. clavis oblongis sessilibus fuscis ; tentacülis setaceis erectis. Bosc. hist. des vers , 2. p. 240. pl. 22. f.".

HE. sur les fucus natans. 6. Corine prolifique. Coryne prolifica. C. pedunculis subsimplicibus prælongis ; capitulis elonga-

tis; tentaculis brevibus globuliferis ; globis inæqua- libus.

SANS VERTÈBRES. 63

Bose. hist. des vers, 2. p. 230. pl. 22. f.8.

H. l'océan atlant. sur les fucus. (Voyez clava parasitica. Gmel. syst. nat. 5.jp.3131.)

PÉDICELLAIRE. (Pedicellaria.

Corps fixé, constitué par un pédicule roide, qui se termine au sommet par un renflement en massue ou en tête.

Massue garnie d'écailles ou de barbes rayonnantes. Bouche terminale.

Corpus pediculo rigido fixum , apice clavato-capi- tatum ; clavä squamus aut aristis radiantibus termi- natd. Os terminale.

OBSER VATIONS.

Ce genre laisse en quelque sorte de l’incertitude sur son caractère de polype nu ; et sur sa véritable famille.

En effet, les pédicellaires ont le corps grêle, roide, un peu dur et nullement contractile ; ce qui est tres-singulier , et semble indiquer que ce que l’on prend pour leur corps n’est réellement qu’un fourreau qui contient le polype : c’est

au moins une peau durcie par des particules calcaires qui s’y sont déposées. L 2 Ce corps est terminé au sommet par un renflement en massue ou en tête, ce quifait paraître le polype pédiculé, Selon les espèces, le renflement terminal est tantôt presque nu, tantôt garni de lobes aristés, ou d’écailles rayonnantes à et dans le milieu se trouve une ouverture terminale , qui est

la bouche du polype , ou peut-être seulement l’orifice de son fourreau.

G4 ANIMAUX

ESPÉCES.

1. Pédicellaire globifère. Pedicellaria globifera.

P. capitulo sphærico , pedunculo nudo sextuplo longiore. Mall. zool. dan. 1. tab. 16. f.1--5. Encycel. pl. 66. f. r. Se trouve sur un oursin dans la mer du nord.

2. Pédicellaire triphylle. Pedicellaria triphylla. P. rubens ; collo flexuoso, pedicellato , capitulum trilobum terminato ; lobis brevibus subovatis. . Mull. zool. dan. 1. t. 16. f.6à 9. Encycl. pl. 66. f. 2. Se trouve sur un oursin dans la mer du nord.

3. Pédicellaire trident. Pedicellaria tridens. P. capitulo trilobo ; lobis aristatis, collo tereti longioribus Mull. zool. dan. 1.t. 16. f. 10 à 15. Encycel. pl. 66. f. 3.

Habite sur un oursin dans la mer du nord.

&. Pédicellaire rotifère. Pedicellaria rotifera.

P. capitulo peltato quadrilobo, rotam dentatam referente $ pedicello nudo.

Je l’ai observé sur un oursin de nos mers; il s’en trouvait plu- sieurs entre ses épines. Le pédicule, long de trois lignes, roide et un peu dur, soutient, à son extrémité, un plateau orbiculaire, horizontal , dentelé, divisé en quatre lobes, ayant une ouverture au centre.

ZOANTHE. (Zoantha. }

. Corps charnu, subeylindrique , grêle inférieure- ment, épaissi en massue à son sommet, et fixé cons- tamment par sa base, le long d’un tube charnu et rampant qui lui donne naissance.

Bouche terminale, entourée de tentacules en rayons et rétractiles.

SANS VERTÈBRES. 65

Corpora carnosa , subcylindrica , infernè gracilia , apice clavata , basi tubo repenti carnoso et prolifero adhærentia.

Os terminale , tentaculis radiatis retractilibus cincturm. ,

OBSERVATIONS.

On doit séparer des actinies, non les espèces qui ont le corps aminci inférieurement, comme le dit M. Cuvier de ses zoanthes [ tableau des animaux, p. 653. ]; mais seule- ment celles dont les individus sont constamment fixés par leur base, le long d’un tube rampant qui les produit , et par lequel ils communiquent les uns avec les autres. Ce carac- tère indique, pour les animaux qui sont dans ce cas, un mode particulier d’existence , et probablement des particularités d’organisation que ne possèdent point les actinies.

Les zoanthes paraissent avoisiner les actinies par leurs rapports ; car leur bouche, leurs tentacules et leur corps charnu sont à-peu-près les mêmes. Cependant les zoanthes constituent des animaux composés qui participent à une vie commune , et ne sauraient se déplacer : pourquoi ne seraient-

ils pas des polypes ? ESPÈCES. 1. Zoanthe d'Ellis. Roanibs Ellis. Bosc.

Z. corporibus tubæformibus e tubo pendulis.

Actinia soctata. Ellis. act. angl. 59. t. 19. f. 1--2.

Soland.et Ell. tab. 1. f. 1--2. Encycl. pl. 0. f. 1.

Hydra sociata. Gmel.

Habite dans les mers d'Amérique. Les individus attachés à leur tube , pendent aux voûtes des cavités des rochers. Ne con-

naissant point leur organisation intérieure , leur rang est en- core un problème pour moi.

Tom. IT. 5

66 ANIMAUX

ORDRE TROISIÈME.

POLYPES A POLYPIER. ( Polypi vaginati.)

Polypes tentaculés, constamment fixés dans un po- lypier inorganique aui les enveloppe , et formant , en P q PP ;

général , des animaux composés.

Les polypes à polypier présentent la plus grande des coupes que l’on puisse former parmi les polypes, coupe que lon peut considérer comme un ordre particulier, très-naturel dans l’ensemble des objets qu'il embrasse ; parce que ces objets sont évidemment liés les uns aux autres par les plus grands rapports. Cette coupe néanmoins comprend une énorme quantité d'animaux divers, dont nous n'avons encore observé qu'un petit nombre, les autres ne nous étant connus que par le polypier inorga- nique et infiniment diversifié qui les enveloppe. Mais ce polypier, varié comme les races qui le produisent, nous montre lui-même les rapports que ces races ont entr'elles, et sufht pour nous faire connaître combien il est conve- pable de les comprendre toutes dans le même ordre, quoique cet ordre soit divisible en sections et familles nombreuses.

Ici, nos études des animaux commencent à sortir de l'obscurité qui enveloppe encore les connaissances que

SANS VERTÈBRES. 67

nous avons pu nous procurer sur les infusoires , et même sur les premiers genres des polypes ciliés ; car la plupart des polypes à polypier que nous avons pu observer, nous ont appris que ces animaux sont très-voisins des hydres, par la simplicité de leur organisation , et que l’organisation est en eux si claireinent déterminable , qu’elle prête moins à l'arbitraire des suppositions et de l'opinion que celle mème des infusoires. Ainsi, les dificultés qui retardent tant nos connaissances à l'égard des polypes de cet ordre, proviennent principalement du peu d'occasion que nous avons de les observer, la plupart vivant dans les mers des climats chauds ; elles proviennent encore de la néces- sité l’on est de les étudier dans le lieu même qu'ils habitent , c’est-à-dire, dans le sein même du liquide dans lequel ils vivent ; enfin, elles proviennent du peu d’atten- tion que nous avons donnée à la nature du polypier, ne l'ayant considéré que pour en obtenir des moyens de dis- tinction.

Les polypes à polypier sont des animaux en général analogues aux hydres, sous le rapport de leur forme principale et de la simplicité de leur organisation. Ils sont délicats, gélatineux, transparens, très-contractiles, et tous généralement fixés dans le polypier qui les enve- loppe et qu'ils forment par une transudation de leur corps. Ils en augmentent sans cesse l'étendue et la masse à mesure qu’ils se multiplient, c'est-à-dire, par les générations des individus qui se succèdent continuellement.

Ces polypes, en général, groupés ou agglomérés plusieurs ensemble, communiquent entr’eux par leur base,

participent à une vie commune, à l’entretien de laquelle

68 ANIMAUX.

chaque polype contribue de son côté, et constituent véri- tablement des animaux composés.

Quoique ces animaux aient presque tous des tentacules non articulés, disposés en rayons autour de leur bouche, et le plus souvent sur une seule rangée, ils n’offrent au- cune partie rayonnante dans leur intérieur; ils y sont probablement aussi simples en organisation que les hydres, et n’y présentent guère d'autre organe que leur sac ali- mentaire qui les traverse longitudinalement, ce qui les disungue des radiaires.

Leurs tentacules, tantôt simples, tantôt dentés ou ciliés, au nombre de 5, de 8, ou plus nombreux encore, leur servent, comme des espèces de bras, à arrêter et même à amener la proie ou les corpuscules qui en tiennent lieu. Ces bras saisissent indistinctement et sans choix tous les corps qu'ils rencontrent, et les polypes, après avoir avalé ces corps, les rejettent s'ils n’ont pu les digérer, ou ils en rejettent les débris qui n’ont pu servir à leur nutrition commune.

La nature ayant produit les polypes ciliés, dont les plus composés sont les rotifères , a pu facilement, à l'aide de ces derniers, amener l'existence des polypes tentaculés ou à rayons. En effet, quoique les rotifères soient très- distincts des polypes tentaculés, les rapports qui les lient les uns aux autres sont tellement remarquables, qu’on sent qu'il n’y avait qu'un pas à faire pour changer les cils rotatoires de la bouche en tentacules, dont les mouvemens ne font plus tourbillonner l’eau, mais deviennent propres à arrêter la proie et à l’'amener dans l'organe digestif.

Les polypes à polypier sont contenus dans les loges ou

SANS VERTÈBRES. 69

cellules du polypier , presque toujours commun, qu'ils ont formé; et, quoïqu'ils adhèrent les uns aux autres pos- térieurement, chaque polÿpe est presque toujours isolé antérieurement dans sa cellule particulière. Leur polypier, tantôt simplement membraneux, tantôt corné et encore flexible, et tantôt en partie ou tout-à-fait pierreux, est sans cesse augmenté en étendue et en masse par les géné- rations successives des individus.

Ces polypes produisent des gemmes qu’ils déposent di- versement selon les races, sur les bords de leurs cellules, soit à nu, soit dans des vésicules particulières, ou qu'ils laissent tomber sur les corps voisins. Très-souvent les

gemmes dont il s’agit ne se séparent point du polype qui

les a produits, et ne font, en se développant, qu'augmenter le nombre des animaux particuliers, agglomérés et adhé- rens qui vivent en commun. Il en résulte que le polypier qui les contient, s’augmente peu-à-peu, s'étendant, tantôt en croûte qui recouvre les corps marins sur lesquels il est fixé , et tantôt en masse relevée, diversement lobée, ramifiée ou dendroïde, selon les espèces.

Le polypier dont il s’agit offre, soit à sa surface, soit le long de ses lobes ou de ses rameaux, soit enfin à leur extrémité, des cellules très-distinctes, dans chacune des- quelles se trouve la partie antérieure d’un polype que termine une bouche entourée de tentacules en rayons.

Quant aux polypiers [ polyparia], j'ai établi, dans mes démonstrations et d’après l'examen des pièces, que ce sont des corps non organisés, non vivans , et qui ne font nullement partie du corps des animaux qu’ils con- tiennent. Ils sont constitués par la réunion ou l'amoncel-

70 ANIMAUX

lement varié des cellules des polypes. Les uns sont de substance entièrement ou partiellement pierreuse et cal- caire ; les autres sont de matière cornée ; et d’autres encore sont simplement membraneux , quelquefois même presque uniquement gélatineux.

Ils présentent, comme je l'ai dit, des masses diverse- ment ramifiées ou dendroïdes, quelquefois simplement crustacées, ou foliacées, ou réticulaires.

La plupart de ces polypiers sont fixés sur des corps solides et marins, et souvent les uns sur les autres. Ceux qui sont libres et simplement gissant sur le sable, sont, comparativement aux premiers, en très-petit nombre.

Les cellules des polypiers sont tantôt courtes, tantôt plus ou moins longues, tubuleuses, à orifice régulier ou irrégulier , et à parois intérieures, soit simples, soit striées longitudinalement, soit enfin lamellées en étoile.

Nous sommes réduits à ne posséder que ces polypiers dans nos collections , pour les étudier comparativement, afin de nous former une idée de la diversité des genres et des espèces des polypes qui les ont formés ; parce qu'il est impossible de conserver les animaux qui les habitent, ces animaux périssant, séchant et disparaissant dès que leur polypier est hors de l’eau. Mais il en est de ces poly- piers comme des coquilles à l'égard des mollusques qui les ont formées; des polypes parfaitement semblables, c’est-à-dire , de la même espèce, ne peuvent former des polypiers qui diffèrent dans leur caractère essentiel; et des polypes d'espèces différentes ne peuvent habiter des polypiers parfaitement semblables.

Pendant long-temps les naturalistes prirent pour des

SANS VERTÈBRES. VE:

plantes marines les diverses masses polypiferes et plus moins rameuses qui appartiennent aux animaux de cet ordre. Z'ournefort mème y fut trompé comme les autres, et en fit mention parmi ses genres de plantes, dans ses élémens de botanique, et dans ses /nsttutiones rei her- bariæ ; ce qui lui donna lieu de former les 9 derniers genres de sa 17.e classe. [ Æcetabulum, corollina , corallum, madrepora, lithophyton, tubularia, spongia , eschara , alcyonium.]

Ce ne fut qu'en 1727 que Peyssonnel découvrit que les coraux constituaient les habitations d’un grand nombre de petits animaux qui ne pouvaient vivre ailleurs. Trem- blay étendit en quelque sorte cette découverte, en faisant connaître les polypes d’eau douce, tels que les vorti- celles, plusieurs hydres, etc.; et Ellis, excité par les observations très-curieuses de Tremblay, découvrit enfin les animaux analogues qui habitent les sertulaires , les escares , les gorgones , etc, ; Ge qui conduisit bientôt à la connaissance de ceux qui habitent les madrépores , les millépores , etc.

Aïnsi, jusqu'a Z'ournefort inclusivement, les polypiers ayant été pris pour des plantes marines , la découverte de Peyssonnel fit changer totalement l'opinion des natu- ralistes ; et ARéaumur, Bernard de Jussieu, Donati, Ellis, eic., reconnurent et prouvèrent que, malgré la configuration rameuse de la plupart, tous les polypiers n'étaient généralement que des habitations d’une multitude de petits animaux vivant ensemble, et que ces polypiers. avaient été formés par ces petits animaux, qui en augmen- taient sans cesse l'étendue en s’y multipliant.

72 ANIMAUX

On était enfin parvenu à connaître la vérité, relative- ment à la nature de ces objets intéressans , lorsque Linné, et ensuite Pallas, considérant de nouveau la confgu- ration rameuse de la plupart des polypiers , la gemmation des polypes à la manière des plantes, et croyant recon- naître dans différens polypiers une écorce et des racines, introduisirent une nouvelle erreur à leur égard.

En effet, Linné et Pallas, prenant un terme moyen entre l'opinion ancienne qui considérait les polypiers comme des productions purement végétales, et l'opinion nouvelle de leur temps qui placait ces objets parmi les productions uniquement animales, se persuadèrent que les objets dont il s’agit, participaient de la nature de l'ani- mal et de celle de la plante. En conséquence, ils don- nèrent à ces mêmes objets le nom de zoophytes, qui veut dire animaux-plantes, et ils les regardèrent effecti- vement comme des animaux végétant, fleurissant, crois- sant sous les formes et à-peu-près par les mêmes voies que les plantes, en un mot, comme des êtres, dont la nature participe en partie de celle de la plante et de celle de l'animal.

Comme il s’agit ici d’une erreur importante pour les progrès de la Zoologie et de l'Histoire naturelle; comme ensuite nos connaissances actuelles sur la véritable nature des animaux et sur celle des végétaux nous mettent main- tenant en état de reconnaître cette erreur et par conséquent de la détruire; enfin, comme je puis présenter des obser- vations qui sont décisives à cet égard, j'invite mes lecteurs à donner à cette discussion toute l'attention possible, afinqu'ils puissent savoir positivement à quoi s en tenir sur cet objet.

SANS VERTÈBRES. 73

Je puis assurer et prouver qu'il n'y a rien, dans les prétendus zoophytes les mieux ramifiés, qui tienne de la nature d’un végétal, si l’on en excepte l'apparence ou la configuration extérieure. T'out y est animal ou production animale.

Le polypier est tout-à-fait distinct des animaux qu'il contient, comme le guëpier l’est des guëpes qui l'habitent ; il leur est de même toujours et tout-à-fait extérieur , ce que je vais prouver dans l'instant; et quelles que soient la configuration de ce polypier et sa consistance, il n'offre, dans sa nature, qu'une production véritablement animale, ce que l'analyse atteste, et ce que constate sa structure , ‘qui n'offre aucuné trace d'organisation.

Quant aux polypes qui habitent ce polypier, ce sont évidemment et uniquement des animaux , puisqu'ils jouis- sent de la faculté d'exécuter des mouvemens subits aux provocations des causes extérieures, qu’ils sont éminem- ment irritables, et qu'ils ont une bouche et un sac ali- mentaire très-distincts. Par le moyen de leurs espèces de bras, ils arrêtent la nourriture qui leur est nécessaire la saisissent , la retiennent, l’avalent, en digèrent les par- ties qui en sont susceptibles, et rejettent ensuite tout ce qui ne leur convient pas. Ces facultés et ces caractères sont assurément propres et exclusifs aux animaux.

Les polypes dont il s’agit sont renfermés chacun dans une petite cellule du polypier qu'ils ont formé par une transudation de leur corps; et quoiqu'ils soient indivi- duellement isolés dans leurs :cellules, ils communiquent ensemble par leur partie nn MERE au moins dans la plupart des races.

74 ANIMAUX

Jamais ces polypes ne sortent de leurs cellules ; mais étant tres-contractiles, tantôt ils font saillir l'extrémité antérieure de leur corps est leur bouche , et tantôtils la font rentrer. dans Jeurs cellules.

Puisque le polypier est un objet si important pour l'étude et la connaissance des polypes qui le forment, et surtout pour décider la question de savoir si ce corps est organisé ou non, examinons sa formation et sa struc- ture. x

Structure et formation du polypier.

Selon les faits que je citerai dans l'instant, l’on verra que c’est par des dépôts successifs de matières qui tran- sudent du corps des polypes, que se forme, toujours à l'extérieur de ces animaux, le polypier qui les enveloppe ; et que c'est par des additions pareillement successives des nouvelles générations de ces mêmes polypes, qu'ils en augmentent presque sans cesse le volume.

Lorsque le polypier est simplement membraneux ou corné , 1l est alors éminemment flexible. Dans ce cas, il présente, soit des expansions allongées, grêles, simples ou rameuses, et qui ressemblent à des plantes, soit des expansions crustacées, lobées ou foliiformes. Sa confi- guration extérieure , entièrement végétale, a facilement tromper sur sa nature.

S'il forme des tiges grêles et phytoïdes, ce polypier flexible est alors, soit fistuleux, soit constitué par un axe plein et central, avec une pulpe ou une croûte envelop- pante. On distingue donc deux sortes de ces polypiers

SANS VERTÈBRES. 75 phytoïdes et flexibles : savoir, le polypier jfistuleux , dont le centre vide est occupé par les corps des polypes; et le polypier axifére , dont les polypes ne se trouvent que dans la pulpe corticiforme qui recouvre l’axe plein et central. Voyons ce qui a lieu dans l'un et l'autre cas.

Lorsque le polypier est fistuleux, il renferme alors, dans sa cavité centrale, les corps des polypes qui, quoique distincts les uns des autres, communiquent réellement entr'eux; et chaque polype a néanmoins une issue parti- culière pour faire saillir au dehors sa partie antérieure , c'est-à-dire, sa bouche et ses tentacules rayonnantes.

Ainsi, le polypier fistuleux est une enveloppe tout-à- fait extérieure, dans laquelle les polypes sont renfermés, et l’examer de cette enveloppe montre qu'elle estentière- ment inorganique.

Il y a, par conséquent, sur ce polypier , autant d'issues ou d'ouvertures particulières, qu'il y a de polypes qui vivent dans son iniérieur. Toutes ces issues sont les entrées des loges ou cellules que l’on.observe effectivement, tantôt sur les côtés de ces tiges fistuleuses et de leurs rameaux, et tantôt seulement aux extrémités de ces parties.

La nombreuse famille des sertulaires présente des exemples de ces polypiers fistuleux; et l’on peut s'assurer, en les examinant , que les polypes qu'ils contiennent sont tout-à-fait iptérieurs; qu'ils n'y adhèrent pas plus qu'une amphitrite n'adhère au fourreau qu’elle s’est formé; qu'il n y à aucune communication immédiate entre ces polypes et leur polypier; et qu’enfin la substance de celui-ci, membraneuse ou cornée et transparente , est parfaitement continue dans ses parties, et n'offre pas le moindre

m6, :. ANIMAUX

vestige d'organisation , pas plus que le tube d’une serpule, le fourreau d'un taret, ou la coquille d’une hélice.

En outre, on peut éncore assurer, d’après l'examen des objets, que tout poiypier quelconque est toujours ex- térieur à l'animal, toujours inorganique, toujours sans communication intime avec lui, quoiqu'il y adhère ; que tantôt le polypier forme, autour du corps des polypes, une enveloppesimplef les polypiers vaginiformes, à réseau, foraminés, etc. |, et tantôt une enveloppe compliquée cu divisée latéralement | les polypiers lamellifères ].

Considérons maintenant les polypiers corticifères , et voyons si, lorsque ces polypiers rameux et phytoïdes sont pleins, au lieu d’être fistuleux , et présentent un axe central avec un encroûtement qui enveloppe cet axe, voyons, dis-je, si ces polypiers sont plus organisés que les pré- cédens, s'ils communiquent plus avec les polypes, et s'ils fournissent aux partisans des animaux-plantes , un seul motif raisonnable pour persister dans leur opinion.

En examinant ce polypier, on voit d'abord qu'il est constitué par deux sortes de matières, dont l’une assez homogène, occupe le centre, y forme un axe longitu- dinal; et l’autre, plus hétérogène, se trouve à la circon- férence, et y forme-un encroûtement corticiforme, qui enveloppe l’axe de toutes parts.

Si nous examinons l'axe séparément, nous observons d'abord qu'il est tantôt tout-à-fait corné, tantôt en partie corné et en partie pierreux, et tantôt tout-à-fait pierreux. Nous voyons ensuite que cet axe, toujours strié longitu- dinalement à sa surface, n’est nullement organisé ; que sa substance est continue, n'a aucune cavité, aucun pore

SANS VERTÈBRES. si

quelconque; et nous avons des moyens de nous assurer non-seulement qu’il ne contient jamais les polypes, mais, en outre, qu'aucune défMleurs parties ne saurait pénétrer dans sa masse, en un mot, dans son intérieur.

Cependant, comme la nature varie partout ses moyens pour les approprier aux plus petites différences des orga- nisations, considérons la nature et l’état de plusieurs de ces axes,

Dans le corail, l'axe du polypier est tout-à-fait pierreux, cet axe est tellement plein, solide, sans cavité quelconque, que sa cassure présente partout la même continuité de parties que celle d’un bâton de cire d’'Es- pagne. Hi

Dans les polypiers dont l'axe central est en partie pier- reux et en partie corné, comme dans l’isis hyppuris, les portions cornées de l’axe présentent encore une substance continue sans cavité quelconque.

Dans les antipates , l’axe central est tout-àa-fait corné, la substance homogène de cet axe est encore pleine, solide, et serait partout continue, si elle n’offrait quelquefois des couches concentriques résultantes des dépôts postérieu- rement formés par les nouvelles générations de polypes qui ont accru son diamètre. Mais, de l’extérieur de cet axe, l'observation constate qu’il n’y a aucun point de communication à son intérieur, à celui d'aucune couche, pas même par les extrémités du polypier.

Enfin, dans les gorgones , l'axe central du polypier est encore corné , mais très-flexible , parce que les dépôts de matière transudée, qui ont donné lieu à cet axe, étaient plus mélangés de matière gélatineuse que dans les anti-

78 ANIMAUX

pates, outre les couches concentriques, on voit souvent au centre de l'axe même, l'apparence d’un vide, en un mot, d'une espèce de canal longifudinal. C’en est assez pour que Îles partisans des animaux-plantes se persuadent trouver ici des preuvés de quelqu’organisation dans le poiypier.

Mais nous allons voir que rien à cet égard n’est fondé; qu'il n’y a réellement point de vide, point de cavité, point de canal dans le centre de l'axe; qu’en outre de l'extérieur de cet axe, se trouvent les polypes, il n’y a aucun point de communication pour eux avec sa pré- tendue cavité centrale.

En effet, si l’on choisit une de ces gorgones desséchées qui offrent alors, dans le centre de leur axe, l'apparence d’une cavité longitudinale, et qu'on examine d’abord son empâtement sur la pierre ou sur d'autres corps solides, on se convaincra que cet empâtement n'offre aucune issue au prétendu canal de laxe. Si, ensuite , on examine les extrémités bien entières des rameaux de la gorgone, on verra, après avoir enlevé, avec précaution, l'encroütement qui termine ces rameaux , qu'il n'y a encore aucune issue pour le canal de l’axe, et que n’est qu'en rompant cet axe que l’on peut trouver l'apparence dont il s’agit.

À quoi donc tient cette apparence ? le voici :

Les polypes des gorgones déposent par leur transu- dation un mélange de matière cornée et de matière géla- tineuse ; ce dont on ne saurait douter, puisque l'axe est corné, et que l’encroûtement qui l'enveloppe se compose de matière gélatineuse et de matière comme terreuse mé- langées, dont les parties cornées sont exclues.

SANS VERTEBRES. 70

Or, à mesure que les particules cornées se rapprochent pour former par leur aggrégation la masse solide qui constitue l’axe, nne portion de la matière gélatineuse transudée [et c’est la moïndre ] se trouve enveloppée et retenue au centre de l'axe; tandis que le reste est repoussé au dehors, et y concourt à la formation de l’encroûte- ment. Il y a donc alors dans l'axe une ligne centrale et longitudinale de matière gélatineuse, qui compleite le plein de cet axe, maïs qui n’est point cornée ou qui ne l'est que partiellement. Ainsi, il n’y a point de vide, ni de véritable canal; mais dans ces polypiers desséchés, le retrait qu'a subi la matière gélatineuse du centre de l'axe par sa dessication , doit offrir alors dans l’intérieur de l'axe, l'apparence d’une cavité, d'un canal, mais sans issue au dehors; ce qui a lieu effectivement.

Maintenant que nous avons considéré la structure et la formation de l'axe dans les polypiers à encroûtement, examinons l'encroütement lui-même qui enveloppe cet axe,

D'abord , nous voyons que ce même encroûtement est la seule partie du polypier qui nous présente, dans son épaisseur , les cellules des polypes.

Bientôt après , l'observation nous montre que les po- lypes de ce polypier, se trouvent uniquement contenus dans cette croûte corticiforme ; car , devant communi- quer les uns avec les autres, au moins par leur partie postérieure, et leur corps ne pouvant pénétrer dans l'axe central » Puisque sa surface extérieure n’est nullement perforée, ce corps, après avoir traversé sa cellule, se courbe nécessairement en arrivant à l'axe, et se prolonge

So ANIMAUX

ensuite le long de sa surface jusqu'à ce qu'il se soit réuni à celui d'un autre polype. Or , la partie du corps de chaque polype , qui se trouve placée entre l'axe et la croûte du polypier , et qui y fait ses mouvemens d’allon- gement et de contraction presque continuels , a laisser à la superficie de l’axe des traces de sa présence ; et c’est effectivement ce que les stries longitudinales de cette su- perficie attestent.

Quant à lasubstance de l’encroûtement, qui contient les cellules et les polypes, on voit que c’est un mélange de matière gélatineuse et de matière comme terreuse, qui forme une masse encroûtante , en quelque sorte charnue dans l’état frais, et qui, dans l’état sec, devient plus ou moins friable.

Au lieu d'attribuer au polype différentes sortes d’ex- crétions séparées, qui exigeraient des organes particu- liers, il est probable que la matière excrétée par ce po- lype, et qui sert à la formation de son polypier , est alors un mélange liquide de matière cornée, de matière gélatineuse , et de particules terreuses. Aussitôt après son évacuation, les parties de ce mélange tendent à se rap- procher et à se concréter ; l’affinité, réunissant les ma- tières de même nature , anéantit le mélange ; et, comme plus dense, la matière cornée est rejetée au centre , tandis que la matière gélatino-terreuse est fixée à la circonfé- rence.

Ainsi , à l'égard des polypiers qui ont un axe solide ou plein, et un encroûtement comme pulpeux et moins dense qui l'enveloppe, ces deux sortes de parties du po- lypier ne sont devenues distinctes et séparées que parce

SANS VERTÈBRES. BI

que l’affinité a opéré leur séparation et a fixé le lieu qu'elles devaient occuper à l'instant les matières se rap- prochaient pour se concréter.

L’axe solide qui occupe le centre de ces polypiers, est évidemment constitué par une substance continue, sans organisation quelconque, sans cellulosités, et dont les cassures sont lisses et comme vitreuses | ce que cons- tate surtout l'examen du corail. On y voit clairement que le corps des polypes n'y a jamais pénétré; ei comme le corps de chaque polype s’est étendu seulement sur la surface extérieure de cet axe et yÿ a laissé son empreinte, cette surface est striée longitudinalement sous sa croûte. Ce même axe est donc le résultat de matières déposées, aggrégées successivement après leur dépuration , et ne s’est point formé par intus-susception , puisqu'aucune trace de vaisseaux n'interrompt la continuité de sa subs- tance.

De même, la croûte gélatino-terreuse , qui recouvre l'axe dont il vient d’être question , est encore le résultat de matières excrétées et déposées, mais d’une autre sorte que celles de l’axe : elle ne tient rien de l’organisation, soit vasculaire, soit cellulaire; car ce n’est que dans son état de desséchement qu’elle est poreuse; et, sous aucune considération , elle ne peut être comparée à une écorce végétale.

C'est uniquement dans cette croûte enveloppante que se trouvent les polypes , et qu'ils communiquent entr’eux par leur partie postérieure ; aussi conserve-t-elle dans son desséchement les cellules qui contenaient les indi- vidus.

Tome I]. 0

82 ANIMAUX

Les polypes de ces polypiers ont Île corps très-simple , sans appendices latéraux, et s'ils adhèrent Îes uns aux autres, ce n’est que par leur extrémité postérieure. L’axe de leur polypier , ainsi que la croûte qui le recouvre , sont donc tout-à-fait extérieurs aux polypes; or, nous verrons , dans l'instant , qu'il en est de même à l'égard des polypiers pierreux.

Loin que les polypes à polypier soient des animaux assez imparfaits pour pouvoir être considérés comme ‘in- termédiaires entre les animaux et les végétaux, ils sont, au contraïre , bien plus avancés en animalisation que les infusoires , puisqu'ils sont capables de transuder une matière assez composée pour pouvoir donner lieu à l'axe corné du polypier et à la croûte gélatino-terreuse qui en- veloppe cet axe. Or, ils n'ont pas pris probablement une telle matière toute formée dans les alimens dont ils font usage.

Relativement aux polypiers tout-àa-fait pierreux , qui n’ont ni axe central, ni croûte recouvrante, et qui, con- séquemment , n’offrent qu'une seule substance solide, sans flexibilité remarquable , ces polypiers sont souvent très-poreux, et souvent encore leurs cellules sont cohé- rentes les unes aux autres : en sorte que beaucoup parmi eux , semblent ne présenter chacun qu'une masse dans laquelle le polypier et Les polypes sont confondus. Le po- lypier lui-même , dans les masses agglomérées, recou- vert au-dehors par une chaïr animale, vivante et irritable, semble ators intérieur aux animaux , et s'être formécomme eux par la voie de l'organisation. Il n'en est cependant rien ; ce polypier, comme les autres, est réellement ex-

SANS VERTÈBRES. 83

térieur aux animaux qui l'ont produit , ettoutes ses par- ties, aitentiyement examinées, sont parfaitement inorga- niques. Son état et l'apparence qu'il a d'être intérieur aux polypes dans les races citées, tiennent à la forme parti- culière de ces polypes ;. ce que je vais ici simplement ex- poser , et ce que j'espère démontrer en traitant des po- lypiers lamellifères.

Les polypes qui forment ces polypiers lamellifères , quoiqu’aussi simples en organisation interne que les autres polypes à polypier, n'ont point le corps isolé et simple au dehors , comme ceux dont je viens de faire mention, En effet , l'étude de leur polypier montre , d’une manière évidente, que ces polypes ont des appendices latéraux et Jacuneux : en sorte que , s'ils adhèrent les uns aux autres par leur extrémité postérieure ; on est forcé de recon- naître qu'ils adhèrent aussi entr'eux par ces appendices latéraux de leur corps. On conçoit de qu’en adhérant ainsi les uns aux autres par tant. de points, tous les po- lypes d'un de ces polypiers, ne forment qu’une masse commune , partout très-lacuneuse. Or, comme entre les corps de chacun d’eux, et les appendices lacuneux par lesquels ils se tiennent latéralement , il existe une multi- tude de vides qui communiquent tous entr’eux , ces ani- maux déposent dans ces vides les matières de leur poly- pier. Dès lors ces matières déposées se rapprochent, s'aggrègent , se concrètent , se solidifient, et constituent les parties et les lames pierreuses du polypier solide dont il est question.

Aïnsi, quoique les nombreux polypes d'un madrépore, d’une astrée , d'une méandrine , etc., adhèrent ensemble,

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et même enveloppent leur polypier, remplissant de leur chair gélatineuse les interstices de ses parties , le polypier néanmoins leur est véritablement extérieur , et toutes ses parties quelconques sont les résultats de matières excré- tées, deposées hors du corps de chacun de ces animaux: le polypier n'a donc pas été formé par intus-susception.

La mème chose arrive à la coquille des balanites , des coronules et des tubicinelles, dont les parties remplissent les lacunes du corps de l'animal, sans qu’on puisse dire que cette coquille soit une partie végétante, comme on l'a dit des polypiers.

Un naturaliste des plus distingués , qui a fait faire à la zoologie de grands progrès par ses recherches , s’ex- prime ainsi dans l'un de ses ouvrages.

« La partie dure , ou du moins la croûte qui revêt les polypes , paraît faire partie de leur corps , et croître avec eux par intus-susception ; en sorte que les branches qui naissent et du tronc , dansles espèces qui ne restent pas simples , sont de véritables végétations , et non des ad- ditions que les habitans construiraient contre celles qui existaient déjà. C’est donc assez justement que les animaux dont il est question , ont été nommés zoophytes ou ani- maux-plantes. La partie solide a pris, par une expres- sion figurée , le nom de tige , et la tête des polypes, ou plutôt leur partie mobile, pourvue de tentacules , celui de fleur. [ Cuvier, Z'ableau élémentaire d’'Hist. nat., p. 663. ]

Rien de tout cela n’est fondé ; ce dont il est facile de se convaincre , en examinant attentivement la structure

des polypiers. Les faits bien constatés attestent que les

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polypes à polypier sont aux hydres ce que les mollusques testacés sont aux mollusques nus. De part et d'autre, ceux qui ont des enveloppes solides, les forment par des excrétions de leur corps, et ces enveloppes ne croissent pas comme eux par éntus-susception ; elles sont inorga- niques et toujours complètement extérieures aux animaux qu’elles contiennent. Mais Le savant que je viens de citer, n'ayant pas eu le temps sans doute d'examiner lui-même les objets, s’en est rapporté à l'opinion de Linné et de Pallas : achevons cette discussion.

Ce qu’on a pris pour des racines dans certains poly- piers , n'a , de cet organe des végétaux , que la simple apparence. Ces fausses racines ne sont point organisées, ne sont nullement perforées, et ne pompent aucuns sucs pour les transmettre dans l’intérieur du polypier. Ce ne sont que les premiers dépôts de matières excrétées par des polypes, nouvellement tombées sur des corps étrangers; dépôts d’abord étalés en expansions erustacées qui se fixent , mais qui, bientôt après, par le rapprochement et la rencontre des nouveaux polypes générés par les pre- miers , se réunissent en un ou plusieurs troncs sur les- quels ces polypes vivent en commun, se multipliant les uns sur les autres.

Chaque polype néanmoins à sa partie antérieure en- fermée dans sa propre cellule.

Ces expansions en empâtement, rarement divisées en ramifications radiciformes , se trouvent appliquées latéra- lement sur les corps étrangers sur lesquels elles ont été formées ; elles sont, comme le polypier , sans organi- sation dans leur intérieur , ne servent qu’à fixer ce poly-

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pier , et ne sont nullement propres à pomper aucun suc pour la nourriture de l'animal.

Le polype, en effet; recoit ses alimens uniquement par la bouche, et ne les prend jamais par son polypier : il n’avait donc pas besoin de racines, et n’en a réellement pas.

Ce qu'il y a de bien remarquable dans les polypes a polypier, c'est que tous, ou au moins la plupart, coustiuent des animaux composés, qui vivent et se nour- rissent en commun, adhérant les uns aux autres, et com- muniquant tous ensemble.

Le premier exemple de ce singulier état de choses parmi les animaux, s'est montré dans les vorticelles ra- meuses qui appartiennent au premier ordre des polypes. Nous avons ensuite retrouvé le même état de choses parmi les polypes du second ordre , dans les hydres et les corines. Enfin , nous le rencontrons encore, et plus fortement employé, dans tous ou presque tous les po- lypes à polypier , ainsi que dans tous les polÿpes flot- tans, | À l'égard de l'hypothèse par laquelle on prétend qu'un embryon contient, en raccourci, toutes les parties que doit avoir l'individu, et même tous les individus qui peuvent en provenir , il est évident que cette hypo- thèse , si elle était fondée, ne serait applicable qu'aux êires vivans simples, et non à ceux qui sont composés d'individus réunis, qui se multiplient par des régénéra- tions successives.

Aïnsi , il n’est pas vrai que le gemma d’une astrée , d'une méandrine , contienne en raccourci tous les indi-

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vidus qui doivent se générer successivement à la suite du premier individu , que ce gemma tout-à-fait développé a produit. Il ne l’est pas non plus que l'embryon d'un gland de chêne puisse contenir en raccourci toutes les par- ties d’un grand chêne ; parce que ces parties ne se sont formées qu’à la suite des générations successives des indivi- dus annuels qui ont vécu sur le corps commun , consti- tué par le tronc et les branches de cet arbre. Voy. l'7n- troduction, p. 69 et sui.

De la forme particulière de chaque polypier.

La flexibilité ou la solidité d’un polypier quelconque, est sans doute le résultat de la nature de sa substance, soit membraneuse , soit cornée , ‘soit pierreuse ; mais, quant à sa forme générale, il est évident qu'elle tient, dans le plus grand nombre, au mode particulier , dont les gemmes de chaque race sont produits ou sont déposés.

En effet , tous les polypes à polypier produisent des gemmes ou bourgeons qui, tantôt naissent et se déve- loppent sans se séparer de leur mère, et tantôt sont dé- posés sur les bords des cellules ou sont rejetés au-dehors et tombent sur les corps voisins. On sait qu’en se déve- loppant, ces gemmes deviennent des polypes semblables à ceux dont ils proviennent. Or , on peut faire voir que, selonle mode dont les germes sont disposés en naissant, et selon celui dont ils sont déposés, la forme ou la figure générale du polypier en résulte nécessairement.

Les gemmes réproductifs et oviformes des polypes qui ont un polypier tubuleux , au lieu d’être à nu , comme.

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dans les Lydres , sont enfermés dans une espèce de ves- sie ouverte à sonsommet ou d’un côté. Cette vessie se dé- tache ettombe avec eux, dans ceux qui ne doivent point conserver leur adhérence. |

Cette même vessie n’est point une enveloppe complète, qui doit se rompre pour laïsser sortir un embryon que la fécondation a rendu propre à posséder la vie; mais c’est un jeune fourreau, soit particulier à un bourgeon, soit commun à plusieurs. Lorsqu'il est commun à plusieurs, il se détache et tombe, à une certaine époque, avec les bourgeons qu'il contient , et ces bourgeons , qui ont cha- cun leur fourreau particulier, se développent en nouveaux individus. Ces vessies gemmifères , que l’on a observées dans les plumatelles et dans les tubulaires, naïssent de l'intérieur , s'en détachent et sont rejetées au-dehors. Dans les sertulaires , etc. , elles se forment à l’extérieur , et restent assez long-temps adhérentes au polypier commun. On lesa prises pour des ovaires, parce qu’on a supposé inconsidérément qu’elles renfermaient des œufs.

La forme même du polype contribue de son côté à la configuration générale du polypier ; car les polypes fort allongés donnent nécessairement lieu à des cellules tu- buleuses | proportionnellement longue. Msais ce qui in- flue principalement sur la forme générale du plus grand nombre des polypiers, c’est la manière particulière aux races, dont les gemmes sont disposés , lorsqu'ils conser- vent leur adhérence, ou sont déposés lorsqu'ils se dé- tachent.

En effet , les gemmes non accumulés sur les cellules,

A

mais toujours disposés à côté d’elles au-dehors et dans

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tous les sens, sur le support commun , donnent lieu à la configuration des polypiers crustacés , c’est-à-dire, éta- lés en croûte, qui couvre les corps voisins.

Si les gemmes sont jetés régulièrement sur deux points opposés du bord des cellules, ils donneront au polypier, en pullulant successivement , une forme aplatie , soit flabelliforme s’il y a isolement dans les gemmes, soit fo- lüforme s’il ya contiguité dans ces gemmes. Si, au con- traire, les gemmes sont disposés sans régularité sur le bord des cellules, tantôt d’un côté et tantôt de l’autre, ils donneront lieu , par leur pullulation successive , à un polypier composé de ramifications éparses.

On conçoit de là, tous les cas qui peuvent avoir lieu à raison du nombre et de la situation des gemmes dispo- sés, à raison dela régularité ou de l’irrégularité de leur disposition, soit sur le bord des anciennes cellules, soit sur leur côté, soit sur le support commun, enfin, à raison de la forme même des polypes qui se développent de chaque gemme.

Ces considérations suffisent pour faire apercevoir la cause de la diversité infinie des formes des polypiers ; celle de la disposition régulière ou vague de leurs rami- fications; celle de leur épaisseur , leur finesse , leur élé- gance , leur multiplicité; celle, enfin, de leur cohérence ou de leur continuité plus ou moins interrompue.

Les polypes à polypier ont, comme les mollusques testacés, des pores excrétoires par le moyen desquels ils rejettent et filtrent des sucs superflus ou excrémen- tiels, et qui, hors de l'animal, prennent une consis- tance quelconque , relative à leur nature. Ces sucs, en

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effet, par le rapprochement, l'agglutination ou l'aggréga- tion de leurs particules les plus solides , se transforment après leur sortie de l'animal, en une matière simplement gélatineuse ou membraneuse dans les uns, cornée dans les autres, et tout-àa-fait pierreuse dans d’auires encore.

C’est tantôt tout-à-fait à l'extérieur des polypes à corps simple , que se forment ces dépôts de matières excré- toires qui , bientôt après, se eoncrètent ou se solidifient ; et tantôt ces dépôts s’effectuent dans les lacunes qui exis- tententre les corps de beaucoup de polypes agglomérés , et les appendices extérieurs de ces corps, comme dans les polypiers lamellifères.

La nature , qui ne fait rien que graduellement , a formé d’abord les polypiers les plus frêles , les plus émi- nermment flexibles ; mais d’une seule substance presque entièrement animale , et y a admis peu-à-peu des parti- cules étrangères , sans en former un corps séparé. Ainsi, elle produisit, dans cet ordre, les polypiers gélatineux , ensuite les polypiers membraneux , enfin, les polypiers cornés ; et y ajoutant de plus en plus des particules cré- tacées , elle a ensuite progressivement sohdifié les poly- piers qu’elle continuait de produire , et les a amenés à l'état tout-àa-fait pierreux.

Jusques-là chacun de ces polypiers n’offrit qu'une seule sorte de substance, soit uniquement animale , soit cons- tituée par un mélange de matière animale et de matière crétacée ; mais à mesure que l’animalisation ft des pro- grès parmi les polypes de cet ordre , la nature com- posa le polypier de deux substances distinctes et séparées. Alors elle ramollit graduellement cette enveloppe, en

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faisant dominer de plus en plus la matière animale sur la matière erétacée ; fit disparaître celle-ci, et termina insensiblement l'existence du polypier , après l'avoir amené à l'état gélatineux le plus fugace. Le polypier ne se montra plus ensuite nulle part; les polypes du der- nier ordre de la classe n'offrirent qu'un corps com- mun à nu à l'extérieur , et dans les classes suivantes la na- turé passa à des animaux isolés, dont les organes de- vinrent de plus en plus nombreux et composés eux- mêmes.

Cet ordre de choses me paraît être celui qu'a néces- sairement suivi la nature ; et c’est aussi celui que je pré- sente dans le rang que j'assigne aux sept sections qui par- tagent les polypes à polypier.

Ainsi, je divise les polypes à pol pion en sept sections ou familles, de la manière suivante:

* Polypiers d’une seule substance.

Lre Section. Polypiers fluviatiles. IL® Section. Polypiers vaginiformes. IIL.e Secrion. Polypiers à réseau. IV. Section. Polypiers foraminés. V.e Section. Polypiers lamellifères.

** Polypiers de deux substances séparées.

VIe SECTION. Polypiers corticifères, VIL:eSecrion.—Polypiers empâtés.

02 ANIMAUX

PREMIÈRE SECTION.

RARES

POLYPIERS FLUVIATILES.

L

Polypiers, soit libres, isolés et flottans dans les eaux, soit fixés et glomérulés en masses celluleuses sur les corps aquatiques ; composés d’une seule sorte de subs- tance.

Polypes à tentacules nombreux, ne complettant point le cercle autour de la bouche

OBSERVATIONS.

La connaissance de plusieurs polypiers très-singuliers, et celle des rapports qui se trouvent entre les polypes de plusieurs de ces polypiers, m'ont forcé de les réunir en un groupe séparé pour en former une section particulière.

Les polypes qui forment ces polypiers n’habitent que dans les eaux douces, et principalement dans celles qui sont vives, fluviatiles.

Des quatre genres que je rapporte à cette section, le pre- mier seul estencore trop imparfaitement connu pour assurer soit la famille, soit même la classe à laquelle il appartient. Il semble néanmoins tenir au second par l'habitude qu'ont les animalcules des deux genres d’errer dans les eaux, Les

SANS VERTÈBRES. (0 R) deux derniers genres offrant un polypier glomérulé et fixé sur les corps aquatiques , ont été associés avec des polypiers marins de la section des empätés. Cependant la nature de ces polypiers, étudiée avec soin, et ceux de leurs polypes qui ont été observés, m'ont paru s’opposer à cette association; c’est pourquoi je les en ai distingués, et même considéra- blement éloignés. Voici les quatre genres qui composent cette section,

[1] Polypiers libres, flottans dans les eaux : Difllugie. Cristatelle.

[2] Polypiers fixés sur les corps aquatiques : Spongille. Alcyonelle.

DIFFLUGIE. (Diflugia.)

Corpstres-petit, gélatineux, contraciile , enfermé dans un fourreau testacéiforme. Partie antérieure sortant hors du fourreau, et étendant irrégulièrement 1 à 10 bras tentaculaires , inégaux et rétractiles. |

Fourreau ovale ou subspiral , tronqué et ouvert à sa base, agglutinant souvent des grains de sable à sa sur-

face externe.

Corpus minimum , gelatinosum, contractile, va-

04 ANIMAUX

gina testaceiformt inclusum. Corporis pars antica ex- trà vaginam exiliens , et brachia plura [1 —10 | tentacularia inæqualia retractiliaque. variè porri- gens.

Vagina obovaita vel subspiralis , basi truncata et

aperta, externa superficie arenulasa sæpè aggluti- nans.

OBSERVATIONS.

D’aprèsles observations que M. Ze Clerc a récemment pré- sentées à l'institut, la Difflugie est un animal microscopique encore très-imparfaitement connu, et déjà très-singulier par ceux de ses caractères qu’on a pu apercevoir.

Cet animalcule, dont les plus grandes dimensions n’exce- dent pas un dixième de ligne , parait contenu dans un four- reau, probablement membraneux , mais qui a la forme d’un test, étant un peu en spirale supérieurement, et tronqué à sabase. Lorsque ce fourreau s’est recouvert de grains de sable agglutinés, sa forme spirale ne paraît plus, et alors il présente une masse ovoide, dont l'ouverture est à l'extrémité tron- quée. C’est de cette ouverture que l'on voit sortir, avec une diffuence singulière , des bras tentaculaires , inégaux , d’un blanc de lait, variant irrégulièrement depuis un jusqu'à dix.

La bouche de’cét animalcule n’a pas été observée. Il est probable néanmoins qu'elle existe, et qu’elle se trouve à la partie antérieure du corps, au centre des points d'où les bras tentaculaires se déploient.

Connaissant encore trop peu les caractères de ce petit animal, on ne peut prononcer sur la classe à laquelle 1l ap- partient réellement. Je remarquerai seulement que son mode

SANS VERTÈBRES.

d’être, n’est point du tout celui des infusoires. Il ne paraît

guères s’en rapprocher que par sa taille ; mais bien d’autres sont dans le même cas. On sait qu’à l’égard de l’état de l’or-

ganisation , la taille est d'une médiocre importance; elle l’est moins encore que la consistance des parties.

Comme la difflugie mérite d’être signalée et proposée aux nouvelles recherches. des observateurs , je la range provi-

soirement parmi les polypes, et je considère son fourreau comme son polypier.

ESPÈCE.

1. Difllugie protéiforme. Diflugia protæiformis. Difflugia. Le Clerc, mém. mff.

Habite en Europe, dans les eaux donces ; penplées de plantes aquatiques, entre lesquelles l’animal se meut avec lenteur.

CRISTATELLE. (Cristatella. )

Polypiers globuliformes » gélatineux, libres, à super- ficie chargée de tubercules courts, épars; polypifères.

Da sommet de chaque tubercule sort un polype, dont l'extrémité se divise en deux branches rétraciiles, arquées, garnies de tentacules disposés en dents de

peigne.

Bouche située au point de réunion des deux branches tentaculaires.

96 ANIMAUX

Polypari globuliformes , gelatinost, non affixi, vagantes ; tuberculis brevibus separatis Sparsis poly-

piferis.

ÆEx apice cujusque tuberculi polypum exseritur ex- tremite divisum in duos ramos retractiles , arcuatos ,

tentaculis unilateralibus pectinatos.

L

Os in axillé ramorum.

OBSERVATIONS.

Les polypes que RoEseL nous a fait connaître, et dont le genre cristatelle a été formé, sont des polypes composés très-singulicrs et qui semblent à peine appartenir à l’ordre des polypes à polypier.

Ils nous présentent un très - petit corps globuleux , géla- tineux, jaunâtre et muni de quelques tubercules courts et épars. Ces petits corps sont libres , nagent ou se déplacent dans les eaux, et semblent ainsi se mouvoir à l’aide des deux branches tentaculaires de chacun de leurs polypes.

Ces polypes avoisinent considérablement les vorticelles, et cependant ne sont plus réellement des rotifères.

Effectivement , sans posséder un organe uniquement rota- toire à leur bouche, les eristatelles y en présentent un qui est moyen entre celui des rotifères et les tentacules en rayons des autres polypes, et surtout des pl/umatelles, avec les- quelles on sent qu’elles ont déjà des rapports. Ce qui appuie cette considération, c’est que, si les deux branches pectinées des cristatelles représentent les deux demi- cercles ciliés des rotifères , elles ne se bornent point aux mêmes fonctions ; car ces parties peuvent se contracter et se mouvoir indépen-

SANS VERTÈBRES. 07

damment les unes des autres , et n’ont que des mouvemens semi-rotatoires.

Le corps globuleux et commun des crisratelles a une enveloppe mince , submembraneuse et transparente qui en forme le polypier , et qui fournit à chaque tubercule de ce corps un tube très-court qui est la cellule de chaque polype. Cette considération indique les rapports des cristatelles avec les plumatelles , dont le polypier tubuleux est bien connu. Elle montre que les cristateiles, ainsi que la dif- flugie , offrent réellement les ébauches ou les plus imparfaits des polypiers, et en même temps la singuliere particularité d'avoir un polypier libre, qui nage avec elles.

Mais une observation qui me fut communiquée par le docteur 7’ahl, célèbre professeur de botanique à Copen- hägue, m'apprit que, d’après un naturaliste allemand nommé Lichtenstein, les polypes de Roësel, qui constituent nos cristatelles , sortaient de ces productions particulières connues sous le nom d’éponges fluviatiles , qu'ils avaient probablement formées.

Ne connaissant pas l’ouvrage de Lichtenstein ; et trou- vant dans le fait singulier qu'il énonce de grandes difficultés que je ne puis résoudre , je m'en tiens pour les cristatelles a ce que nous apprend Roeësel.

On ne connaît encore qu’une seule espèce de cristatelle, -qui est celle que Roësel a observée.

ESPÈCE.

1. Cristatelle vagabonde. Cristatella vagans.

Roës.ins. 3. p. 559. tab. gt. Habite dans les eaux douces, soit vives , soit stagnantes.

Tome II. 7

08 ANIMAUX

| SPONGILLE. (Spongilla. )

Polypier fixé, polymorphe , d'une seule sorte de substance, à masse irrégulière , lacuneuse et celluleuse , constituée par des lames membraneuses , subpilifères , formant des cellules inégales , diffuses et sans ordre.

Des grains libres et gélatineux dans les cellules. Po-

lypes inconnus. é

Polyparium fixum , homogeneum, polymorphum, massä irregulari lacunosd et ceilulos& constitutum. Cellulæ inœquales imperfectæ diffusæ inordinatæ , laminis membranaceis , subpiliferis composite.

Granula plurima gelatinosa non affixa in cellulis.

Poly pi ignoti.

OBSERVATIONS.

Sous le nom de spongille , je comprends ces corps singu- liers , spongiformes, celluleux, pilifères et verdâtres , que l’on trouve fixés dans les eaux douces et vives, sur les pierres et autres corps solides, et que l’on connaît depuis long-temps sous les noms de spongia fluviatilis, spongia lacustris , etc.

Ces corps ne me paraissent point appartenir au genre des éponges marines, malgré l’analogie apparente que leur donne leur forme avec les éponges. |

Effectivement, ces mêmes corps, mollasses dans l’état frais, et très-fragiles dans l’état sec , ne se composent point de deux substances distinctes, savoir : de fibres cornées,

SANS WERTÈBRES.

enlacées ou croisées, tenaces et plus ou moins empâtées d’une pulpe gélatino-terreuse , comme les éponges marines; d’ailleurs, tous contiennent dans leurs cavernosités ou cel- lules une multitude de petits grains gélatineux, jaunâtres, et qui m'ont paru libres, tandis que rien de semblable n’a en- core été observé dans les véritables éponges.

Les petits grains observés dans les spongilles seraient-ils des gemmes propres à produire les cristatelles , comme l’ob- servation de Lichtenstein semble l'indiquer ?

On a cherché à constater en France l'observation de Zich- tenstein, et l’on n’a point réussi. En effet, l’on m'a assuré n'avoir vu aucune cristatelle sortir des spongilles ou y ren- trer ; et cependant l’on a observé des cristatelles nageantes dans les eaux qui contenaient des spongilles. Ainsi, les poly- pes des spongilles ne sont pas encore connus.

Malgré l’analogie des formes des spongilles avec les épon- ges, 1l n’est pas encore constaté que ces corps fluviatiles soient des productions animales ; on peut néanmoins les présumer telles d’après les apparences et d’après les grains gélatineux qu ils contiennent,

_ Comme ces spongilles constituent un genre tres-distinct, je les rapporte ici provisoirement, étant persuadé que si ce sont des productions d'animaux, elles appartiennent à des polypes, et probablement à des polypes de cette section.

On en trouve quelquefois qui sont adhérentes à des alcyo- nelles , et mélangées avec elles,

ESPÈCES.

1. Spongille pulvinée. Spongilla pulvinata. Sp. subincrustans , sessilis , crassa, conveæa, sublobata ; osculis majuscudis, sparsts.

100 ANIMAUX

Mus. n.0 Habite dans les rivières , près des moulins , sur-les pierres , aux environs de Saint-Quentin. (M. de V’ieuville. )

Elle forme des masses sessiles, irrégulières , épaisses, convexes , an peu lobées, et ne se ramifie point. Elle est très-poreuse, lacu- neuse, verdàtre dans l’état frais, et n’a de fibres qu’à sa surface. C'est peut - étre le spongia fluviatilis de Pallas, Zooph. n.0 231; mais je n’ai vu aucun individu se ramifier.

2. Spongille friable. Spongilla friabilis. Sp. sessilis, convera, obsolete lobulata , intùs fibrosa ; fibris longitudinalibus , ramuloso-cancellatis. Spongia friabilis. Esper. suppl. tab. 62. Habite dans les étangs. Elle est granifére , et n’a presque point de parenchyme entre ses fibres.

3. Spongille rameuse. Spongilla ramosa.

Sp. sessilis, ramis elongatis subteretibus , inœqualibus, lobulatrs. |

Spongtia lacustris. Esper, 2. tab. 23.

B. Eadem massis digitatis, ramulosts.

Spongia. Pluk.alm. t. 112. f. 3. an Esper. 2. t. 23 À.

V. Eadem, ramis gracilibus ramulosits.

Habite dans les étangs , les lacs d’eau douce. Elle n’est point rare , se ramifie constamment, et parait distincte des deux précédentes.

ALCYONELLE. ( Alcyonella. )

Polypier fixé, encroûtant ; à masse épaisse, convexe et irrégulière ; constitué par une seule sorte de substance ; et composé de l’aggrégation de tubes verticaux , subpen-

tagones , ouverts à leur sommet.

Polypes à Corps allongé, cylindrique, offrant à leur

3

SANS VERTÈBRES. IOI

extrémité supérieure quinze à vingt tentacules droits, dis- posés , autour de la bouche, en un cercle incomplet

L

d’un côté.

Polyparium fixum , incrustans , in massam homo- geneam, crassam , convexam et irregularem extensum, tubis verticalibus aggregatis membranaceis apice hian- tibus et subpentagonis compositum.

Polypi elongati , cylindrici ; tentaculis circa orem , 15 ad 20 , erectis , fasciculum turbinatum vel infundibuliformem ; uno latere imperfectum compo-

nentibus.

OBSERVATIONS.

L'a/cyonelle est un polypier qui ne tient de l’alcyon qu’une apparence de masse, mais qui n'offre nullement dans sa composition deux sortes de substances distinctes, comme des fibres cornées et empâtées par une pulpe quiles enveloppe ou les recouvre ; ce qui est le propre des vrais alcyons,.

Ici le polypier n’est qu'une masse de tubes serrés les uns contre les autres, et dont la substance paraît identique. Ces tubes sont un peu irréguliers, à cavité cylindrique , obscu- rément pentagones à l'ouverture.

Les polypes font sortir à l'entrée des tubes leurs tentacules, qui se montrent par faisceaux un peu ouverts en entonnoir, Ces tentacules n’oscillent point, paraissent immobiles , mais rentrent dans le tube dès qu’on les touche.

Je ne connais qu’une seule espèce de ce genre, et que Bruguière avait déja décrite, Elle m'a été communiquée, dans l’état frais, par M. de Beauvois, membre de l’Institut, qui l’a recueillie dans l'étang de Plessis-Piquet, près de Paris,

102 ANIMAUX

ESPÈCE.

r. Alcyonelle des étangs. Ælcyonella stagnarum. Alcyonium fluviatile Brug. dict. p. 24. n.° 10. Habite dans les étangs et dans les eaux de fontaine, aux environs de Paris.

DEUXIÈME SECTION.

LAVE

POLŸYPIERS VAGINIFORMES.

. E] % . A Polypiers d’une seule substance, à tiges gréles , fistu- leuses , membraneuses ou cornées, flexibles, phytoïdes ;

contenant les polypes dans leur intérieur.

La section des nolypiers vaginiformes est très-natu- relle; elle peut être considérée comme une grande et belle famille de polypes que l'on ne saurait écarter les uns des autres.

Les polypiers dont il s’agit offrent, en général, des productions allongées, grêles, cauliformes, flexibles, transparentes, rarement simples, le plus souvent rami- fiées très-finement , et qui représentent des plantes très- délica’es. Ces productions sont fistuleuses , ainsi que leurs rameaux , inorganiques, d'une substance presque toujours cornée , et contiennent les polypes ou le corps commun

auquel les poly pes se réunissent par leur partie postérieure ;

SANS VERTÈBRES. 103

mais Ja partie antérieure de chaque polype rentre et sort, soitgpar l'extrémité ouverte des tiges et des rameaux du polvpier , soit par des ouvertures latérales qui présentent comme autant de cellules particulières. Ces ouvertures latérales sont, le plus souvent, saillantes au dehors, et imitent de petits calices, plus ou moins en saillie , le long . des tiges et des rameaux de ces polypiers.

Ces mêmes polypiers ne sont plus grêles et plus déli- cats que les polypiers glomérulés , que parce qu'ils ne sont point ramassés, et que leurs parties ne sont point res- serrées en paquet dense ; mais ils sont plus animalisés dans leur substance, puisque cette substance est évidemment cornée dans la plupart, tandis que celle des polypiers glomérulés ne l’est nullement.

Les polypes contenus dans les polypiers vaginiformes, communiquant les uns aux autres par leur partie posté- rieure » donnent probablement lieu à l'existence d’un corps commun, vivant , très-frêle , et dont la vie est indé- pendante de celle des individus qu'elle anime. On est,en effet, autorisé à croire que les tubes de ces polypiers sont remplis par un corps gélatineux, vivant, plus durable que les individus qu'il produit , périssant peu-à-peu par une extrémité , êt s’accroissant en même temps par l’autre. Or, c’est à ce corps commun que chaque polype est adhé- rent par son extrémité postérieure.

À mesure que les polypes qui y adhèrent se multiplient par des gemmations qui ne se séparent point, le corps commun s'oblitère et se dessèche progressivement dans sa partie inférieure; mais il continue de vivre dans le reste

de son étendue , s’accroissant mème dans sa partie supé-

104 ANIMAUX

rieure , en développant sans cesse de nouveaux individus. Ainsi, nourrissant tous les polypes et en produisant continuellement de nouveaux, ce corps vivant et médul- laire accroît ou agrandit successivement le polypier, mul- tiplie ses ramifications , et produit périodiquement , outre les gemmes isolés non séparables , ces bourses ou vessies particulières qui en contiennent d’autres, et qui, en se détachant et tombant sur les corps voisins, vont multiplier le polypier. |

Il résulte de cet ordre de choses, qu'a mesure que le polypier vieillit par la continuité des nouvelles générations de polypes qui s'y succèdent, les tiges de certains d’en- tr'eux se remplissent d’abord Rene de matière cornée , et ensuite s’épaississent presqu'entièrement , de- viennent comme frutiqueuses , plus roides et plus dures; mais leurs sommités et surtout leurs ramifications restent fistuleuses.

J'ai dit que le corps commun des polypes de ces poly- piers produisait successivement deux sortes de gemmes : les uns non séparables, et qui multiplient les polypes du mème polypier; les autres qui doivent sen séparer et donner lieu à d’autres polypiers de la mème espèce. Ces derniers naissent ordinairement ramassés plusieurs ensem- ble, comme en paquet ou en petite grappe, et sont ren- fermés dans des bourses ou vessies particulières que l'on observe en certain temps sur les tiges, les rameaux ou dans les aisselles de ces polypiers. Ces bourses gemmi- fèves se détachent et tombent au temps de leur perfec- tionnement complet, et donnent lieu à de nouveaux

polypiers fixés sur les corps marins du voisinage, à

SANS VERTÈBRES. 10)

mesure que les polypes se développent et se multi- plient.

Comme les polypiers vaginiformes , d’abord très- frèles et presque membraneux dans les premiers genres , deviennent ensuite cornés dans les suivans , et bientôt après acquièrent un enduit calcaire qui augmente leur consis- tance et les rend un peu fragiles, ces considérations nous autorisent à les ranger et les diviser de la manière suivante.

DIVISION DES POLYPIERS VAGINIFORMES. * Polypiers nus, non vernissés ni encroûtés à l'extérieur. [ x } Cellules terminales.

Plumatelle. Tubulaire. Cornulaire. Campanulaire.

[2] Cellules latérales.

Sertulaire. Antennulaire. Plumulaire. Sérialaire.

** Polypiers »ernissés ou légèrement encroûtes à l'extérieur.

Tulipaire, Cellaire.

106 ANIMAUX

Anguinaire.

* Dichotomaire. Tibiane. Acétabule.

Polyphyse.

PLUMATELLE. (Plumatella. )

Polypier fixé par sa base, gréle, tubuleux , rameux, submembraneux, ayant les extrémités des tiges et des rameaux terminées chacune par un polype.

Polypes à bouche rétractile, munie de tentacules ciliés, disposés sur un seul rang , et dépourvus de bourrelet à

leur origine.

Polyparium basi affixum , gracile , tubulosum , ra- mosum , submembranaceum ,:caulium ramulorumque

ex apicibus singularibus polypum exserens.

Polypi ore retractili ; tentaculis ciliatis uniseriaus et

annulo destitutirs.

OBSERVATIONS.

Depuis Roësel et Schæffer , qui ont observé et fait con- naître des tubulaires d’eau douce, M. Y’aucher a observé avec beaucoup de détails, dans les eaux du Rhône et dans quelques eaux stagnantes et douces, deux espèces de tubu- laires d’eau douce, dont une parait nouvelle.

SANS VERTÈBRES. 107

Il résulte de toutes les observations qui font connaître ces tubulaires d’eau douce , que ces polypes doivent être distin- gués , comine genre , des tubulaires marines.

Ces polypes paraissent très-voisins des cristatelles par leurs tentacules, et ils Le sont aussi des a/cyonelles, qui n’en différent que parce que les tubes de chaque polype sont aggréges et réunis en masse.

En considérant le panache plumeux que forment les ten- tacules de ces polypes, nous leur avons assigné le nom de plumatelle pour désigner leur genre.

Dans les plumatelles, il n’y a point de bourrelet visible à V'origine des tentacules, et ces tentacules sont, en général, pourvus de cils, soit verticillés, soit disposés en plume ; carac- tères que n’offrent point les polypes des tubulaires. D'ailleurs, les plumatelles peuvent rentrer dans leur tube, et y retirer entierement leurs tentacules; facullé que n’ont point les tu- bulaires. ( Voyez le Bulletin des Sciences, n.° 81, p. 157.)

Les gemmes reproductifs et oviformes des plumatelles sont enveloppés chacun dans une membrane en forme de vessie, qui s’ouvre sans se déchirer. Ils naissent de l’intérieur, et sortent entre les tentacules par la bouche du polype.

Les tubes, plus ou moins rameux, qui constituent le po- lypier des plumatelles, sont membraneux, frêles et très- délicats.

ESPÈCES.

1. Plumatelle à panache. Plumatella cristata.

PL stirpe brevi, ramosa, subpalmala ; tentaculorum se- rie campanulatd lunatd.

Polype à panache. Trembley, polyp. 3. pl. 10. f. 8—0.

Tubularia reptans. Blumenb. natur. p. 440. no 1.

Se trouve dans l’eau des étangs.

108 ANIMAUX

2. Plumatelle campanulée. Plumatella campanulata.

PL. stirpe alternatim ramosa; tentaculorum serie campa- nulatä, lunatd, cristata.

Roësel, ins. 3. p. 447. t. n3—"5. T'ubularia campanulata. Gmel. syst. nat. VI. p. 3834.

Se trouve dans les eaux douces et stagnantes, fixée sous la len- ticule. Elle est très-voisine de la précédente par ses rap- ports.

3. Plumatelle rampante. Plumatella repens.

PL. stirpe ramosa, filiformi repenté; tentaculis subfascicula- is , verticillato- ciliatis ; gemmarum vesiculis elon- galis.

T'ubularia repens. Gmel. syst. nat. VI. p. 3835. Schæff. ar- mop. 1554. t. 1. f, 1—2. Bullet. des sc. 3. pl. XIX.. f. 1 —5.

Se trouve dans les eaux douces, sous les feuilles du rénu-

phar.

4. Plumatelle lucifuge. Plumatella lucifuga.

PL. Stirps ramosa, filiformt repente; tentaculis subfas- ciculatis , verticillato-ciliatis, aquam agitantibus ; gem- marum vesiculis suborbiculatés complanatis.

Tubularia lucifuga. Vauch. Bullet. desse. 3. pl. 19.f.6—10.

Se trouve dans les eaux douces , sous les pierres.

TUÜUBULAIRE. (Tubularia. )

Polypier fixé par sa base, grêle, tubuleux , simple ou rameux, corné; ayant les extrémités des tiges et des

rameaux terminées chacune par un polype.

Polypes à bouche munie de deux rangs de tentacules

nus, non rétractiles, et pourvus d'un bourrelet à leur origine.

SANS VERTÈBRES. 109

Polyparium basi affixum , gracile , tubulosum , cor- neum , simplex vel ramosum , caulium ramulorumque apicibus singularibus polypum exserens.

Polypi ore tentaculis nudis, biseriatis, non retrac- tilibus , subtüus annulo instructis.

OBSERVATIONS.

Les tubulaires sont des polypes marins, très-voisins, par leurs rapports, des plumatelles , mais qui en sont bien dis- tincts , et qui forment évidemment le passage des plumatelles aux sertulaires, Leur polypier, constamment fixé par sa base , consiste en tubes grèles, simples ou rameux , cornés, flexi-

les, lisses, réunis plusieurs ensemble, et dont l’extrémité supériéure de chaque tige et de chaque rameau se termine par un polype. Ce polypier diffère de celui des sertulaires en ce qu’il n’est point dente sur les côtés par des cellules sail- lantes et calyciformes.

Ainsi, les polypes des {ubulaires sont constamment termi- naux , et 1ls se distinguent de ceux des plumatelles en ce que leurs tentacules, nus et disposés sur deux rangs, ne peuvent pointrentrer entièrement dans le tube ou fourreau du polype, et qu'ils ont à leur origine une espèce de collet.

Les tentacules des tubulaires sont ordinairement nom- breux; et l’on remarque que ceux du rang extérieur ou inférieur sont ouverts et rayonnans, tandis que ceux du rang intérieur ou supérieur sont relevés en faisceau , et re- présentent en quelque sorte le pistil d’une fleur.

Les gemmes reproductifs et ovifèrmes des éubulaires sont enveloppés chacun dans une membrane en forme de vessie, naissent de l’intérieur, et sortent entre les teutacules infé- rieurs et le tube.

110 ANIMAUX

On prétend que les polypes des fubulaires sont peu con- tractiles. Il se peut que l'intensité de leur irritabilité soit dans un dégré inférieur à celui des autres polypes; mais ils sont irritables ou ont des parties irritables, sans quoi ces êtres ne seraient point des animaux. Il ne peut y avoir d'exception à cet égard.

ESPÈCES.

1. Thbulaire chalumeau. 7'ubularia indivisa. T. tubulis aggregatis, simplicibus, sursüm leviter ‘dilata- Lis, bast altenuatis implexis. Ellis. corall. p. 31.t. 16. fig. C. et act. angl. 48. t. 17. fig. D Tubularia indivisa. Lin. Se trouve dans l’Océan européen et dans la Méditerranée.

Tubulaire trachée. Z'ubularia larinx. Sol. ®

T.. tubulis simplicibus aggregatis , linc inde annuloso-ru- gosis , inferne attenuatis. Soland. et Ellis. corall. p. 31.

Ellis corall. t.16. fig. b et act. angl. 48. t. 17. fig. C.

Tubularia muscoïdes. Lin. Esper. tub. suppl. t. 4. et 4 A.

Se trouve dans l'Océan européen. Ses tubes sont vermi- formes.

3. Tubulaire rameuse. 7'ubularia ramosa. T°. tubulis ramosis, axillis ramulorum contortis. Sol. Ellis corall. tab. 16. /£g. a. et tab. 17. fig. a A. Soland. et Ellis, n.o 3. {ub. ramosa. Lin. Se trouve dans l'Océan européen.

4. Tubulaire splachne. 7'ubularia splachnea. 1. T.. culmis capillaribus simplicissimis ; pellé terminali lævi membranaced. Esper. suppl. tubul. 1. 8. Habite la Méditerranée. Elle semble dut même genre que l’acé- tabule ; mais son plateau membranenx n’est point composé de cellules tubuleuses et rayonnantes. Polypes inconnus.

Observ. La tubularia magnifica | Act. soc. Linn. vol. 5. ] est, dans notre système, rangée parmi lesamphitrites,

SANS VERTÈBRES. Elt

CORNULAIRE. (Cornularia. }

Polypier fixé par sa base, corné ; à tiges simples, in- fandibuliformes, redressées, contenant chacune un po-

lype.

Polypes solitaires, terminaux ; à bouche munie de huit tentacules pinnés, disposés sur un seul rang. .

Polyparium basi affixum , corneum ; surculis sim- plicibus , infundibuliformibus , erectiusculis , polypum unicum singulis continentibus.

Polypi solitari, terminales ; ore tentaculis octo dentato-pinnatis , uniserialibus.

OBSERVATIONS:

Les polypes de ce genre ne peuvent être associés aux tubu- laires dont la bouche est environnée de tentacules nombreux, disposés sur deux rangs. La rangée unique et le petit nombre de leurs tentacules les rapprochent de ceux des ser tulaires et des genres avoisinans.

Les cornuläires ne sont pas probablement des polypes simples ; car il paraît que leurs jets communiquent ensemble à leur base par un tube rampant dont Cavolini représente une portion.

Ces jets, dans l’espèce connue, sont cornés, jaunâtres, ridés transversalement et comme par anneaux , et vont en s’élargissant insensiblement vers leur sommet , d’où sort le polype qu'ils contiennent.

112 ANIMAUX

ESPÈCE.

1. Cornulaire ridée. Cornularia r'UgOS&. Tubularia cornucopiæ. Pallas EL. zooph. p. 80, n.0 37. Cavol. pol. mar. p. 250.t.9.f. 11—12. Esper. suppl. tab. XXVII. FE À Se trouve dans la Méditerranée.

CAMPANULAIRE. (Campanularia. )

Polypier phytoïde , filiforme , sarmenteux , corné ; x tiges fistuleuses, simples ou rameuses.

Calyces campanulés, dentés sur les bords , soutenus par des pédoncules longs et tortillés.

Polyparium phytoïdeum, filiforme, sarmentosum , corneum ; surculis tubulosis , simplicibus aut ramosis.

Calyces campanulati, margine dentati, pedunculis clongatis contortisque elevati.

OBSERVATIONS.

Les campanulaires ont sans doute de grands rapports avec les sertularia de Linné; ce qui fait qu'on les a confondues parmi les espèces rapportées à ce genre ; mais elles s’en dis- tinguent éminemment , n’ayant point leur tige ni ses rameaux dentés latéralement par des calyces sessiles et en saillie. Les calyces ou cellules des campanulaires sont, au contraire, soutenus par des pédoncules latéraux, souvent assez longs , et tortillés, surtout vers leur base,

SANS VERTÈBRES, 113

Les calyces deces polypiers sont, d’ailleurs, un peu grands, tampanulés, dentelés en leur bord, et polypiferes.

Enfin, on voit naître sur ces polypiers des vésicules gein- mifères, axillaires, ovales-tubuleuses, plus ou moins tron- quées à leur sommet. |

ESPÈCES.

1, Campañnulaire verticillée. Campanularia werticillata. C. stirpe alternè ramosa ; ramis summitatibusque pedun- culiferis ; pedunculis verticillatis cellulé unic& termi- nalis. Ellis corall, p. 23. tab. 13. fig. a. A. Sertularia verticillata. Linn. Habite dans l’Océan européen.

2. Campanulaire grimpante. Campanularia volubilis. C. stirpe volubili subramosa; pedunculis alternis longis celluli unicä terminatis ; vesiculis ovaiis subrugosis.

Ellis corall, tab. 14. f. 21. a. 4. Soland. et Ellis, tab. 4. fiz.e, Du EF

Sertularia volubilis. Lin.

Habite dans l'Océan, autour des fucns , etca

3. Campanulaire oblique. Campanularia syringa. C. stirpe volubili ; pedunculis alternis brevibus , celluld oblongd et oblique truncatä terminatis.

Ellis corall. t. 14. fig. b. B.Sertularia syringa. Lin. Habite dans l'Océan européen.

4. Campanulaire dichotome.Campanularia dichotoma. C. stirpe filiformi donga, ramosa , subdichotoma ; pedun- culis annulosis , calyce campanulato terminalis ; vesicuz lis obovatis axillaribus. Ellis corall. p.21. t. 12. n. 18. fig,a,c. A, C. Sertularia dichotoma. Lin. Habite dans l'Océan septentrional et la Méditerranée.

Tome IT. es 8

114 ANIMAUX

SERTULAIRE. ( Sertularia.)

Polypier phytoïde, corné: à tiges grèles, fistuleuses, simples ou rameuses , et garnies , ainsi que leurs rameaux, de cellules dentiformes, séparées et latérales.

Cellules calyciformes, saillantes comme des dents, sessiles subpédiculées, et disposées sur deux rangs opposés, éparses.

Vésicules gemmiferes , plus grosses que les calyces.

Polyparium phytoideum , correum : surculis graci- libus , tubulosis, simplicibus aut ramosis, ad latera dentatim celluliferis.

Cellulæ calyciformes , disunctæ , dentatim promi-

nulæ , sessiles vel subpedicellatæ , bifariæ vel sparsæ.

V'esiculæ gemmiferæ , calycibus majores.

OBSERVATIONS.

Les sertulaires constituent un très-beau genre parmi les polypiers flexibles, non pierreux. Ce genre est nombreux en espèces , malgré les réductions qu’il a été convenable de lui faire subir.

Ces polypiers ressemblent, en général , à de petites plantes fort jolies et tres-délicates, qui seraient dépourvues de feuil- les , ou dont les feuilles seraient extrêmement petites et den- tiformes. Leur substance est d’une nature cornée ; plongée dans le vinaigre , elle n’y offre aucune effervescence.

SANS VERTÈBRES. 115

Les tiges des sertulaires sont, en général, transparentes, fistuleuses, très-menues, et la plupart finement ramifiées à

CR! . À, . la manière des plantes. Elles due dans leur iongueur, ou au moins dans celle de]

rs rameaux , par les cellules saillantes, calyciformes, séparées et latérales dont elles sont garnies. Ces cellules sont petites, nombreuses, tantôt opposées les unes aux autres, et tantôt alternes ; elles sont disposées , soit sur deux rangs opposés, soit d’une manière éparse. Elles varient dans leur forme, selon les espèces, et de chacune d'elles sort un polype presque semblable à une hydre.

Outre les cellules en forme de dents dont les tiges et les rameaux des sertulaires sont garnis, on trouve encore, dans certaines saisons de l’année, sur les ramifications de ces poly- piers,des vésicules particulières qui servent à la multiplication de leurs polypes. Ces vésicules contiennent des bourgeons qui paraissent disposés en petites grappes, et que l’on prend pour des œufs.

On trouve les sertulaires adhérentes aux rochers , aux co- quilles , aux fucus et autres corps marins sur lesquels eiles

forment ordinairement des touffes d’une extrême finesse, et souvent très-élégantes.

ESPÈCES. * Cellules subpédicellées.

1. Sertulaire antipate. Sertularia antipathes. S. stirpe dura , rigida, ramoso - paniculata ; ramis pin-

naëËis ; pinnulis subsetaceis celluliferis ; cellulis pedicel- latis. %

Mus. n.°

Habite les mers australes ou de la Nouvelle-Hollande. Péron et

116 ANIMAUX

Le S'ueur. Aspect dendroïde, d’an gris-noirâtre, et ressem- blant presque à un antipate. Hauteur, douze à quinze cen-

Lisa

timètres.

2, Sertulaire lâche Sertularia laxa. $. alicernè ramosa; ramis simplicibus ; calycibus alternis, remolis, tubulosis truncatis pedicellatis. ertularia fruticosa. Esper. suppl. 2. tab. 34. Habite.... Ma collection. Ses tiges sont transparentes, jau-

nâtres, munies de rameaux alternes, simples , filiformes. Iau- teur , deux décimètres et plus. k

** Cellules sessiles.

3. Sertulaire pectinée. Sertularia pectinata.

S. pinnata; pinnulis crebris alternis filiformibus ; dentc- culis subopposttis lubulosis arcuatis ; vesiculis angulatis, apice quadridentatts.

B. eadem. pinnulis brevioribus. Sertularia pinaster.

Soland. et Ellis. p. 55. tab. 6. fig. b. B.

Habite l'Océan des Grandes-Indes. Sonnerat. Ma collection. Elle est d’un noir rougeâtre , à jets simples, largement

pinnés et pectinés. Hauteur , douze centimètres.

4. Sertulaire sapinette. Sertularia abietina. S. allernalim pinnata; denticulis subopposilis, ovalo- tubulosis ; vesiculis ovalibus. Sertularia abietina. Lin. Soland. et Ellis. p. 36. Ellis corall. t 1. n,0 2. fig. b. B. Esper. suppl. 2. tab. 1. Habite les mers d'Europe. Ma collection. Espèce très-connue ;

elle est souvent chargée de la spirorbe-perle.

5. Sertulaire millefeuiile. Sertularia millefolium. S. surculis eleganter pinnatis ; pinnulis brevibus distichis ; denticulis subalternis tubulosis ; vesiculis bicornibus. Mus. no Habite les mers Australes ou de la Nouvelle-Tfollande. Péron et le Sueur. Gette espèce semble être arborescente, ses jets

SANS VERTÈPBRES. 117

nombreux étant disposés alternativement le long d’une tige roide et dure, qui paraît lui appartenir, et qui lui est étrangère. Ces m°mes jets sont élégamment pinnés, comme dans la sertularta filicula de Solander, p. 57, et ressem- blent à des rameaux latéraux et ouverts.

6. Sertulaire lycopode. Sertularia lycopodium.

S. surculis numerosis filiformibus elongatis in plano pin- nalis ; pinnis angustis proliferis ; pinnulis creberrimis brevibus ; dentibus subopposilis ; vesiculis avatis bi- dentatis.

Mas. n.°

Habite les mers de la Nonvelle-Hollande. Péron et Le Sueur. C’est une espèce très-remarquable , et qui ressemble à cer-

. tains lycopodes par son aspect. Ses jets filiformes ressemblent à des plumes étroites , allongées, planes , proliféres vers leur sommet. Les calyces dentiformes sont très-petits. Longueur, douze à quinze centimètres.

7- Sertulaire polyzone. Sertularia poly zonias. $. pumila, sparse ramosa ; ramis subfleruosis ; denticulis alternis ovalo-conicis; vesiculis obovatis transverse ru- gosis. Sertularia poly zontus. Lin., Soland.et Ell. p. 35. Ellis corall. t. 2. n.0 5. fig. a b. 4. B. Esper. suppl. 2. tab. G. , Habite les mers d'Europe. Ma collection. Taille petite ow moyenne ; rameaux ulternes, rares ; cellules dentiformes , alternes , distantes,

8. Sertulaire divergente. Sertularia divaricata. S: humilis, fuscata, ramoso-divaricata; cellulis campanus latis , allernis , remotiusculés. Mus. n,0 Habite les mers Australes. Péron et Ze Sueur. EMe forme un petit buisson lâche, d’un brun noiïrâtre, à rainifications di=-

vergentes , rigidules. Hauteur, trois centimètres.

LI

9. Sertulaire argentée. Sertularia argentea.

118 ANIMAUX

=

S. ramis composilis elongato - caudatis ; ramulis alternis confertis paniculatis ; denticulis suboppositis appressis mucronaits ; vesiculis ovalibus.

Sertularia argentea. Lin., Soland. et Ell. p. 38.

EL. corall, tab. 2. n.o 4. Esper. suppl. 2. t. 25. fig. mala.

Mus. n,°

Habite les mers d'Europe et d'Amérique. Ma cellection. Elle se divise dès sa base en branches allongées , caudiformes, at- ténuées en pointe : leur extrémité, et garnies latéralement de rameanx paniculés, serrés les uns contre les autres. Les cellules dentiformes sont oblongues , presqu’opposées, bril- lantes. resserrées contre leur rameau , mucronées à leur an- gle extérieur. Longueur, dix-huit à vingt centimètres.

< 10, Sertulaire cupressine, Sertularia cupressina.

S. ramis composilis , elongatis ; ramulis alternis divisis ; denticulis suboppositis , oblique truncatis subdivaricatis ; vesiculis obovatis.

Sertularta cupressina. Lin., Soland. et Ell., p. 38.

Ellis corall. t. 3. n.° 5. fig. a. A. Esper. suppl. 2. RE

Habite les mers d'Europe. Ma collection. Cette sertulaire se distingue plus de la précédente par son aspect que par des caractères essentiels. Elle est moins grande.

11. Sertulaire operculée. Sertularia operculata.

S.capillacea, ramosissima ; surculis capillaribus prælongis allernè ramosis ; denticulis oppositis angulo mucronatis ; vesiculis obovatis operculatis.

Sertuliria operculata. Lin. , Soland.et Ell. p. 39.

Ellis corall. t. 3. n.06. Esper. suppl. 2. t. 4.

Mus. n.°

Habite les mers d'Europe et d'Amérique. Ma collection. Es- pèce très-distincte et bien connue. Ses touffes capillacées et très-fines , sont fort amples. Longueur, deux décimètres et plus.

12. Sertulaire scie. Sertularia serra. $. humilis, capillacea, subfastigiata; surculis capillari- bus dichotomo-ramosis , açutè serratis; cellulis opposi- tis, mucronalis.

SANS VERTÈBRES. 119

«

Habite l'Océan, sur l’anatife lisse. Ma collection. Elle se rap- proche de la sertulaire naïne, n.° 14 ; mais elle est plus fine, à jets capillacés et dichotomes , et à cellules petites, très-ai- guës. Hauteur, quatre centimètres.

13. Sertulaire rosacée. Sertularia rosacea. |

S. alternè ramosc ; denticulis oppositis tubulosis truncatis ; vesiculis coronato-spinosis.

Sertularia rosacea. Lin., Soland. et Ell. p. 39.

Ellis act. angl. vol. 48. t. 25. f. 5. et corall. t. 4.

Sert. nigellastrum. Pall. zooph. p. 129.

Esper. suppl. 2. t. 20.

Habite l'Océan Européen, la Méditerranée. Ma collection. Elle estggrêle, rameuse, et n’a que six ou sept centimètres de longueur.

14. Sertulaire naine. Sertularia pumila.

S. surculis numerosis, tenellis, simplicibus et ramosis ; deïticulis oppositis mucronatis recurvatis ; vesiculis opalts.

Sertularia pumila. Lin., Soland. et Ell. p. 40.

Ellis act. angl. vol. 48. t, 23. f. 6. et vol. 59. t. 19. f. 11. et co. rall. t. 5. n.° 8. fig. a. À.

Esper. suppl. 2.t.10.

Habite l'Océan européen , sur des fucus. Ma collection. Ses jets sont nombreux , délicats , les uns simples, les autres un peu rameux. Longueur , trois centimètres.

15. Sertalaire filicule. Sertularia filicula.

S. Surculis flexuosis , ramoso-pinnatis ; pinnis ex angulis alternis ; denticulis suballernis ovato-acutis ; vesiculis obovatts.

Sertularia filicula. Soland. et EIl. p. 57. tab. 6. fig. c. et C.I.

_ Habite sur les côtes d'Angleterre. Ma collection. Cette sertu- laire est frêle , délicate , à jets fiiformes , fléchis en zig-zag,

pinnés , un peu rameux. Longueur , quatre à six centimètres.

16. Sertulaire halécine. Sertularia halecina.

S. ramoso-pinnata, rigidulä; ramulis alternis subulato:

120 ANIMAUX

setacets ; denticulis alternis remotis tubulosis articulatss ; vesiculis ovalibus.

Sert. hulecina.Lin., Soland.et EIl. p. 46.

Ellis corail. t. 10. et act. angl. vol. 48. t. 17. fig. E, F, G. Esper. suppl. 2ct. 24. |

Mus. n,

Habite les mers d'Europe. Ma collection. Elle est rameuse, pinnée. et a un peu de roideur dans ses tiges et ses rameaux, Inférieurement, ses tiges sont composées de tubes réunis,

entortllés et entremélés. Longueur, huit à dis centimètres,

17: Sertulaire épineuse, Sertularia spinosa.

S. surculis filiformtbus elongatis ramosis ; ramis lateralibus paniculatis, subflexuosis, ad apices spinulosis ; denti- culis alternis obsoletis distantibus.

Sert. spinosa. Lin., Soland. et EIL. p. 48.

Ellis corall. t. XI. n.e 17. fig. b. B, C, D.

Esper. suppl. 2. t. 28.

Habite les mers d'Europe. Ma collection. Celle - ci est frêle, allongée , quelquefois volubile, à ramifications latérales, courtes , divisées , paniculées , subépineuses. Longueur , dix- huit centimètres.

18. Sertulaire confervoïde. Sertularia confervæformis.

S. surculis gracilibus elongatis alterne ramæsis ; ramis di- visis subpanticulatis setaceis ; denticulis obsoletis ; vest- culis ventricosts.

Sert. confervæformis. Esper. suppl. 2.t. 33.

Habite l'Océan européen. Ma collection. Elle est assez fine, très-rameuse, à denticules rares. Longueur, dix à douze cen- timètres.

19. Sertulaire géniculée. Sertularia geniculata. $. pumila ; surculis tenellis flexuosis geniculatis ; denticu-

lis alternis calyciformibus ; vesiculis axillaribus , ovalis, collo truncato terminatis.

Sert. geniculata. Lin., Soland. et EIL. p. 49. Ellis act. angl. vol. 48. t. 22. f. 1. et corall. t.12. 1.0 10, b. B. Habite les mers d'Europe. Ma collection. $es jets très-frèles

è

SANS VERTÈBRES, 121

filiformes , la plupart simples, tantôt rampent sur les fu- cus , et tantôt y sont en saillie.

20. Sertulaire ridée. Sertularia rugosa.

S. minima ; denticulis alternis subclavatis transversè rugo- sis ; vesiculis ovalo - ventricosis , rugosissimis , triden- lalis.

Sert, rugosa. Lin. , Soland.et Ell. p.52.

Ellis corail. t. 15. n.0 23. fig. a. 4.

Esper. suppl. 2. t. XI.

Habite les mers d'Europe. Ma collection. Les cellules en sail- lie sont un peu en fuseau ou presqu’en massue ; les vési- cules plus renflées, semblent en provenir.

21, Sertulaire quadridentée. Sertularia quadridentata.

S, minima, repens; surculis simplicibus articulatis, no- dosis ; denticulis quaternis oppositis ventricosis ; arti- culis basi contortortis.

Sert. quadridentata. Soland. et Ell. p. 57. 1. 5. fig. g. G.

Esper. suppl 2. t. 32.

Habite l'Océan d'Afrique, et près de l’ile de l’Ascension , sur des fhcus. Ma collection.

22. Sertulaire bicuspidée. Seriularia bicuspidata.

S. minima, ramosa, nodulifera ; denticulis oppositis aculis.

Habite, .. ma collection , Sur un fucus. Espèce extrêmement petite, comme nodulifère, rameuse. Les petits nœuds bien séparés, sont formés de deux cellules opposées, à pointes di- vergentes en dehors. Longueur , douze millimètres.

23. Sertulaire ciliée. Sertularia ciliata. S.minima, dichotomo-ramosa; denticulis crebris, spar- sis, turbinatis , calyciformibus, margine cilialis. Habite. ... Ma collection. Cette espèce et la précédente m'ont

été communiquées par M, Lamouroux. Longueur, deux ceu- timètres. |

122 ANIMAUX

ANTENNULAIRE. (Antennularia. )

Polypier phytoïde, corné; à tiges fistuleuses , simples rameuses, articulées, et munies de ramuscules pili- formes. Les ramuscules verticillés, garnis d’un seul côté

de dents saillantes , calyciformes et polypifères.

Polyparium phytoïdeum , corneum ; surculis tubu- losis simplicibus aut ramosis , articulatis , ramusculis piiformibus circumvallatis. Ramusculi verticillati, dentibus prominulis, secundis calyciformibus et poly- piferis instructr.

OBSERVATIONS.

Les antennulaires sont très-remarquables en ce qu’elles portent des filets ou ramuscules verticillés, qui sont les seules parties de ces polypiers sur lesquelles se trouvent les cellules ou dents calyciformes d’où sortent les polypes. Elles sont en cela très-distinguées des sertulaires , puisque leurs calyces polypifères ne se trouvent que sur ces filets piliformes , et que ces mêmes filets sont verticillés aux articulations du po- lypier; tandis que dans les sertulaires, les cellules saillantes et calyciformes viennent le long des tiges mêmes et de leurs rameaux.

Les cellules dentiformesdes antennulaires sont fort petites; et comme elles sont disposées d’un seul côté sur les filets verticillés quiles portent , elles offrent , par cette disposition, un rapport avec les plumulaires.

Aux aisselles des verticilles naissent des vésicules gemmi- fères , ovales , pédicellées, qu’on n’observe que dans la sai- son favorable à leur développement.

SANS VERTÈBRES. 123

ESPÈCES.

1. Antennulaire simple. Æntennularia indivisa. A. surculis fasciculatis , simplicibus , prœlongis ; setulis verticillorum brevibus. Sertularta antennina. Lin. Ellis corall. t.9 fig. a. Pluk. t. 48. £. 6. Habite dans l'Océan.

2, Antennulaire rameuse. Antennularia ramosa.

A. surculis ramosis ; setulis verticillorum longis capülli- formibus.

Sertularia antennina. B. Ellis corall. t. 9. n.o 14. b. act. angl. 48 t. 22. |

Habite dans l'Océan.

PLUMULAIRE. (Plumularia.)

Polypier phytoïde et eorné ; à tiges grêles, fistuleuses, simples rameuses, garnies de ramilles calyciferes. Calices saillans, dentifcrmes , subaxillaires, disposés d’un seul côté sur les ramilles.

Vésicules gemmifères , subpédiculées. Polyparium phytoideum, corneum ; surculis tubu-

losis gracilibus, simplicibus aut ramosis, ramulis caly-

ciferis instructis. Calyces promunuli, secundi, denti- formes, subaxillares.

Vesicule gemmiferæ , subpedunculatæ.

124 ANIMAUX

OBSERVATIONS.

Les plumulaires sont tellement voisines par leurs rapports des sertulaires , que si ces dernières n'étaient pas aussi nom- breuses en espèces qu'elles le sont, il ne serait peut-être pas convenable de les en séparer. Quoiqu'il en soit, les polypiers dont il s’agit se distinguent facilement des sertulaires par la disposition des cellules ou dents calyciformes qui toutes sont rangées d’un seul côté le long des ramilles. On reconnaît même, au premier aspect, la plupart des p/urnulaires, en ce que leurs ramilles sont, en général, disposées comme les barbes d’une plume. D'ailleurs, plusieurs espèces se réunis- sant d’une manière évidente sous le caractère cité, indiquent l'existence d’un groupe particulier, qu'il est utile de consi- dérer comme un genre, puisqu'il est très-distinct.

Chaque calice naït dans l’aisselle d’un appendice étroit, bractéiforme , tantôt plus court, taniôt plus long que le calice même,

Voici les principales espèces de ce genre :

ESPÈCES.

1. Plumulaire myriophylle. Plumularia myriophy llum.

PL. surculis inarticulatis pinnatis ; pinnulis alternis ; longis arcuatis confertis secundis ; cellulis truncatis, basi sti- pulatis, unilateralibus.

Sertularia myriophyllum. Tin., Soland. et Ell. p. 44.

Esper. suppl. 2. t. 5. Ellis corall. t. 8.

Habite l'Océan européen et la Méditerranée. Ma collection. Ses jets, nus inférienrement , striés et pinnés , s'élèvent à quinze ou dix-huit centimètres. Les pinnules sont longues, fili- formes, arquées, sur deux rangées unilatérales. Je n'ai pas encore vu ses vessies gemmifères.

SANS VERTÈBRES. 12

2. Plumulaire à godets. Plumularia urceolifera.

| PL surculis simplicibus articulatis pinnatis ; pinnis bifa- riis secundis ; vesiculis urceolatis truncatts brevibus ses- silibus. À

Habite... .. l'Océan indien. Ma collection. Son aspect la rap-

proche de la précédente ; maïs ses tiges, cylindriques et d’un brun noirâtre, sont articulées ; ses vessies courtes, ur- céolées et nombreuses, sont sessiles sur le rachis, entre les pinuules. Longueur, deux décimètres.

3, Plumulaire en faulx. Plumularia falcata.

PL. surculis ramosts flexuosis ; ramis alternis pinnatis? cellulis tubulosis truncatis secundis subimbricatts.

Sertularia falcata. Lin. Soland. et ElL. p. 42.

Esper. suppl. 2.t. 2. Ellis corall. t. 7. n.o 11. fig, a A.

Habite les mers d'Europe. Ma collection. Outre que ses jets sont plus grêles et bien plus rameux que dans les deux précédentes,

ses pinnules sont plus courtes, et leurs cellules sont plus serrées.

4. Plumulaire à crête. Plumularia cristata.

PL. larè ramosa , subdichotoma ; ramis pinnatis rectiuscui lis ; rachi lævigata ; cellulis campanulatis secunñdis ; ve- | siculis cristatis. Sertularta pluma. Lin., Soland. et EIl. p. 43. Esper. suppl, 2. t. 7. Ellis corall. t. 5. n.o 12. /i9. b. B. Habite les mers d'Europe. Ma collection. Cette espèce ne

tient à la suivante que par ses vésicules en crêtes; maïs elle en est très-distincte. 1 |

5. Plumulaire crochue. Plumularia uncinata.

FL, volubilis, ramosa , subpaniculata; ramis pinnatis fal- cato-uncinatis ; rachi denticulis scabra ; pinnulis sca- bra ; vesiculis cristatis.

Sertularia pennaria. Esper.suppl. 2. t. 25.

Habite .... la Méditerranée. Ma collection. Elle est volubile s’entortille autour des fucus, et a ses rameaux plus penni- formes et plus élégans que dans l’espèce qui précède. La:

126 ANIMAUX

sertularia pennaria de Gmelin, figurée dans Cavolini, tab. 5. fig. 1—6, parait différer de celle-ci.

6. Plumulaire échinnlée. Plumularia echinulata.

PL. nana ; surculis subsimplicibus pinnatis ; pinnis alter- nis; denticulis secundis hispidulis ; vesiculis cristato- serralts.

» Habite l'Océan européen. Ma collection. Je la dois à M. Des- champs. Elle est petite comme la plum.sétacée ; maïs elle en est très-distincte.

7. Plumulaire bipinnée. Plumularia bipinnata. i

Pi, surculis ramosis Lipinnatis ; pinnis pinnulisque bifariis confertis ; vesiculis terelt-ovatis , subscabris.

Habite l'Océan indien. Sonnerat. Ma collection. Cette espèce a laspect d’un lycopode ou d’une fougère. Ses jets soutien- nent quelques rameaux alternes, courbés, bipinnés, et à pinnules serrées les unes contre les autres. Celles qui portent les cellules sont très-courtes. Les vés’cules sont nombreuses, cerclées, échinulées. Couleur brune; longueur, quinze à vingt centimètres.

8. Plumulaire anguleuse. Plumularia angulosa.

PL stirpe flezuosd, bast nudä ; ramnis alternis , subcom- pressis , pinnatis; pinnis bifariis secundis appressis.

Mus. n.o

B. var. stirpe longissimä.

Mus.no

Habite les mers Australes. Péron et le Sueur. Cette plamulaire est remarquable par sa tige droite, fléchie en zig-zags fré- quens, non divisée, mais munie de rameaux alternes, ou- verts ou ascendans , pinnés et quelquefois presque bipinnés. Les pinnulessont courtes et serrées. Leurs cellules sont uni- latérales et ont une petite épine à leur base.

La variété B. offre dans ce genre la tige la plus allongée que l’on connaisse ; cette tige a environ six décimètres de longueur. Ses rameaux latéraux sont d’une longueur médiocre.

9. Plumulaire brachiée. Plumularia brachiata.

SANS VERTÈBRES. 127

PL stirpe rectd, basi nudd; ramis opposito-geminatis , longis pinnatis patentibus ; pinnulis Lenutbus breviusculis bifariissubappressis ; vesiculis cylindraceis. |

Mus, n.° * |

Habite les mers Australes. Péron et le Sueur. La singularité frappante de cette espèce est d’avoir les rameaux opposés, non sur les côtés de la tige , mais sur des points communs de cette tige ; en sorte que ces rameaux sont véritablement gé- minés. Ces mêmes rameaux sont très-ouverts, viennent par paires écartées , et ce sont les inférieurs qui sont Jés plus longs. Les vésicules sont allongées, cylindracées , cerclées, hérissées sur leurs cercles. Hauteur, vingt-cinq à trente cen- timètres.

10. Plumulaire frangée. Plumularia fimbriata.

PI. stirpe ramisque pinnalo - fimbriatis ; ramis alternis bifariis patentibus ; pinnulis creberrimis cilisformibus. Mus. n.° . Habite les mers Australes. Péron et le Sueur. Elle est moins ‘grande que celle qui précède, et a ses rameaux alternes

plus fréquens, et ses pinnules ciliiformes plus ouvertes. Ses vésicules sont à-peu-près les mêmes.

11. Plumulaire scabre. Plumularia scabra.

PL surculis infernè nudis muricato-scabris : supernt ra- moso-cÿmosis ; iramis divisis pinnatis ascendentibus ; cellulis minutissimis. :

Mus. n.o

Habite les mers Australes. Péron et Le Sueur. Le port parti- culier de cette espèce la distingue éminemment. Ses tiges

; nues, scabres, ramifiéesen cime versleur sommet ; ses pin- nules très-fines , serrées et ascendantes ; enfin, ses cellules

mutiques et extrêmement petites, la caractérisent, Hauteur, douze centimètres.

12. Plumulaire pinnée. Plumularia pinnata. PL humilis, surculis simplicibus pinnatis subarticulatis ; pinnis alternis laxiusculis ; denticulis semi-campanula- tis secundis ; vesiculis ovatis ore coronatis.

1285 -__ ANIMAUX

Sertularia pinnata. Soland. et Ell. p. 46: Ellis corall. tab. XI. f. 16. a. A.

Habite les côtes de France et d'Angleterre, dans Manche. Ma collection. Elle s’élève à peine à quatre ou cinq centi-

mètres. 3

13. Plurmulaire sillonnée. Plumularia sulcata. PL. stirpe ramoso sulcato ; ramis erectis ; ramulis latera- libus distantibus subpinnatis ; uno latere celluliferts. Mus. n.° Habite les mers australes. Péron et le Sueur. Cette espèce est maigre, lâche dans toutes ses parties. Sa tige et ses branches offrent des sillons ascendans et ondés. Hauteur , quinzeou

seize centimètres.

14. Plumulaire filamenteuse. Plumularia filamentosa.

PL surculis numerosis filiformibus erectis ramosis ; ramis apice pinnatis spicæformibus ; pinnulis secundis bre vibus.

Mus. n,

B. var. surculis filamentosis longissimis.

Mus. n.°

Habite les mers Australes. Péron et Le Sueur. Elle forme une touffe de jets filiformes, noiïrâtre onu brune, comme spici- fère, et haute d'environ douze centimètrés. La variété B. offre des jets beaucoup plus longs et plus frèles. Les pinnules

des épis sont courtes , serrées.

15. Plumulaire pennatule. Plumularia pennatula.

PL. filiformis , tenella, pinnata ; pinnis crebris , ascenden- libus , appressis; articulatis ; cellulis secundis, campa- nulatis , slipula corniformi suffultis , purpureis.

Mus. n,

Sertularia pennatula. Soland. et EIl. p. 56. t. 9. f. 1—o.

Habite l'Océan indien, la côte occidentale de la Nouvelle- Hollande. Péron et le Sueur. Espèce petite, délicate, fort jolie, et comme sanguinolente ou teinte de pourpre. Ses jets naissent sur des filets tubuleux , rampans, entortillés

et radiciformes. Ils sont nus inférieurement, et portent

SANS VERTÈBRES. 129

deux rangées de pinnules articulées, ascendantes , courbées , resserrées. Les cellules sont unilatérales , campanulées , sub- dentées, et sessiles dans l’aisselle d’une stipule. Hauteur, cinq à huit centimètres.

16, Plumulaire élégante. Plumularia elegans.

PL. ramosa ; surculis ramisque pinnatis; pinnulis alternis, distichis setaceis patentibus ; denticulis secundis campa- nulatis spinuld suffultis.

Mus. n.° «

Habite. .... Elle semble se rapprocher de la sertularia fru- Lescens, Soland. et Ell. p. 55. t. 6. fig. a. A.; mais ses pinuules sont plus longues, plus läches, plus ouvertes, et offrent, toutes ensemble, la forme élégante d’une plame à barbes séparées. Ma collection.

17. Plumulaire sétacée. Plumularia setacea.

PI. simplezx , pinnata ; pinnis allernis subincurvatis ; den- ticulis obsoletis remotissimis secundis ; vesiculis oblon- gis axillaribus.

Sertularia setacea. Soland. et EIl. p. 43.

Ellis , corall.t. 38 f. 4. Shaw-Miscellan. 2. t. #1.

Habite les mers d'Europe. Ma collection. C’est la plus pe- tite des espèces de ce genre. Ses jets pinnés et à pinnules lâches , trés-ouvertes, n’ont guère plus de deux centimètres

de longueur.

SÉRIALAIRE. (Serialaria.)

Polypier phytoïde et corné ; à tiges grêles , fistuleuses, rameuses, garnies de loges cylindracées, saillantes, pa- rallèles, cohérentes sérialement, disposées, soit par masses séparées , soit en spirale continue,

T'ome 1E

\

9

130 ANIMAUX

Polyparium phytoïdeum ; corneum ; surculis gracili- bus, fistulosis, ramosis, calÿciféris. Calyces cylindracei, prominuli , paralleli, seriatim cohærentes , in massas distinctas vel in spiram continuam disposite.

OBSERVATIONS.

Les sérial aires ,, quoique voisines des sertulaires par leurs rapports, constituent un genre particulier bien dis- tinct, et facile à reconnaître par la disposition des cellules des polypés. Dans ce genre, les cellules, au lieu d’être sé- parées les unes des autres, et de représenter le long des _ jets et des rameaux, des dents, soit opposées, soit alternes, sont tubuleusés, parallèles et cohérentés plusieurs en- semble , tantôt par rangées séparées et diverses , dans certaines espèces ; et tantôt ne formant qu'une rangée non interrompue, qui tourne en spirale autour des tiges et des rameaux dans d’autres espèces.

Dans les espèces , dont les rangées de cellules forment des masses séparées , on est tenté de prendre chaque rangée pour des vésicules gemmifères propres à reproduire ces

polypes.

ESPÈCES.

* Cellules cohérentes par masses séparées.

1. Sérialaire lendigère. Serialaria lendigera. $. ramosissima , diffusa; ramis filiformibus articulatis subdichotomis; cellularum seriis distinctis; caly cibus sen sim brévioribus. Sertularia lendigera. Lin. Esper.: suppl. 2. t 8.

.

SANS VERTÈBRES. 151

Ellis corall. t. 15. n.° 24. fs. b.B. Habite les mers d'Europe, Ma collection. Elle est très-fine , très-rameuse, à ramifications presque capillacées.

2, Sérialaire cornue. Serialaria cornuta.

S. ramosissima , arliculata, subcrispa; ramis alternis; ramulis secundis incurvis ; cellularum seriis distinctis ; ullimis extremitate bisetts.

Mus. n.0 0 Habite . ... l'Océan asiatique. Je la ctois du voyage de MM. Ze “Sueur et Péron. Elle est un peu plus forte et moins ca-

pillacée que la précédente , à extrémités courbées et comme

frisées. XX Cellules cohérentes par masses continues , spirales.

3. Sérialaire convolute. Serialaria convoluta.

S. stirpe alternalim ramosa ; ramis simplicibus filiformi- bus ; cellulis cohœrentibus in spiram continuam , angus- tam, ramos involventem.

Mus. n.0 |

Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le Sueur. Ma collection. Sa tige , longne de quinze à dix-huit certi- mètres, soutient des rameaux alternes , simples , filiformes, entourés d’une spirale étroite et grimpante que forment les cellules cohérentesen sérié continne.

4. Sérialaire crêpue. Serialaria crispa.

S. stirpe ramboso-paniculata; cellulis cohæ@rentibus in spi- ram plicato-crispam:; subfimbriatam.

Mus. n.°

Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le Sueur.

. Macollection: Celle-ci est un peu moitis grandé que célle qui précède ; elle est rameuse, paniculée, et a sa spirale moins régulière, moins étroite, plissée, presque frangée , et quelquefois iiterrompue,

132 ANIMAUX

#*_ Polypiers vernissés ou légèrement encroûtés à l'extérieur.

Ces polypiers sont enduits d'un encroûtement extrême- ment mince , le plus souvent luisant comme un vernis , et qui les rend en quelque sorte lapidescens. Le peu d’épais- seur de leur encroûtement ne permet pas qu'il contienne seul les cellules des polypes , comme cela arrive aux poly- piers corticifères. Certains d'entr’eux sont même si sin- guliers , qu’ils n’offrent extérieurement aucune cellule ap- parente.

Voici les principaux genres qui se rapportent à cette 2.e division des polypiers vaginiformes.

TULIPAIRE. (Liriozoa.)

Polypier phytoïde, lapidescent ; à tiges tubuleuses, articulées , adhérentes à un tube rampant. Cellules allon- gées, pédicellées , fasciculées trois à trois; à faisceaux opposés , situés au sommet des articulations.

Polyparium phythoïdeum , lapideum ; caulibus tu- bulosis , articulatis, tubo repente adhærentibus. Cellule oblongæ , pedicellatæ , fasciculatim ternæ ; fasciculis ex apicibus articulorum.

SANS VERTÈBRES. 133

OBSERVATIONS.

Le polypier singulier et assez élégant, dont il s’agit ici, ne peut appartenir au genre des sertulaires, étant lapides- cent, et ayant ses cellules fasciculées trois à trois ; l’on ne saurait non plus le réunir convenablement à celui des cel- laires, puisque ses cellules ne sont ni adnées ou décur- rentes par leur partie inférieure , ni incrustées à la surface des tiges. Il faut donc en former un genre particulier , comme l'a déja fait M. Zamouroux, dans un mémoire qui n’est pas encore publié.

Voici la citation de la seule espèce connue qui appar- tienne à ce genre.

, ESPÈCE.

2. Tulipaire des Antilles. Ziriozoa caribæa. T. lapidea , subdiaphana; articulis clavatis ; cellularum fas- ciculis oppositis , et terminalibus. Cellaria tulipifera Soland.et El. n.o 15, tab. 5. fig. a. 4. Habite l'Océan des Antilles.

CEÉLLAIRE. (Cellaria. }

«

Polypier phythoïde , à tiges tubuleuses, rameuscs, subarticulées , cornées , luisantes , lapidescentes.

Cellules sériales , soit concaténées, soit adnées in- crustées à la surface du polypier.

134 ANIMAUX

Vessies gemmifères nulles, ou constituées par des bulles :

qui se trouvent sur certaines espèces.

Polyparium phytoïdeum ; surculis ramosis , tubulo- sis , subarticulatis , corncis , nitidis , lapidescentibus.

Cellulæ seriales, vel concatenatæ, vel adnatæ , plus minusve inorustatæ ad superficiem polypari.

Vesicule gemmiferæ nullæ, nisi bullæ quæ in non nullis speciebus extant.

OBSERVATIONS.

C’est avec raison que l’on a séparé les cellaires des ser- tulaires, que Linné confondait dans le même genre. Ces jolis polypiers en sont éminemment distingués , non-seule- ment par leur aspect luisant ainsi que par l’enduit jparticu- lier quiles couvre, et qui , comme ferait un vernis, les fait paraître brillans et lapidescens ; mais ils en diffèrent en outre par leurs cellules non entièrement libres sur les côtés des tiges, comme celles des sertulaires. En effet, les cel- lules des cellaires sont, tantôt , incrustées et presque sans saillie à la surface des tiges et des rameaux , et tantôt, ad- nées au polypier , elles sont décurrentes par leur base, quoique leur partie supérieure soit rejetée en dehors et plus ou moins saillante.

Ces polypiers ressemblent à de petites plantes extré- mement déliées, à ramifications subarticulées, souvent très-fines. Ils présentent de petites touffes brillantes et fort jolies.

Qn distingue aisément les ceZ/aires des corallines ,,en ce

SANS VERTÈBRES. : 135

‘que, dans celles - ci , les cellules des polypes ne s'aper- çoivent point au simple aspect, tandis que celles des ce/laires sont toujours perceptibles.

On peut partager les cellaires en deux groupes, soit comme sections d’un même genre , soit comme formant deux genres particuliers , en distinguant celles dont les cellules sont incrustées et presque sans saillie, de celles dont la partie supérieure des cellules est saillante au de-

hors.

ESPÈCES.

1. Cellaire salicorne. Cellaria salicornia. C. dichotoma, articulata; articulis cylindricis, cellulis rhombeis obtectis. Cellaria farciminoides. Soland.et Ell. p.26. T'ubulartiafistulosa. Lin. Ellis corall. t. 23. Esper. suppl. 2. t. 2.

Mus. n.° Habite l’Océan européen et la Méditerranée. Ma collection. Ess

pèce bien connue ; ses articulations sont un peu fusi-

formes.

2. Cellaire céréoïde. Cellaria cereoides. C. ramosa, articulata; articulis subcylindricis ; cellulis apice obliquatis , subprominulis. Cellaria cereoides. Soland. et Ell. p. 26. t. 5. fig. b. B. C. DE.

Habite la Méditerranée, sur les côtes de Barbarie. Ma col-

Jlection.

3. Cellaire délicate. Cellaria tenella.

C. dichotomo - ramosissima, diffusa, articulata; articu- lis filiformibus; apicibus cellularum subprominulis Mus. n.o

136 ANIMAUX

Habite .. .. les mers Australes ? du voyage de MM. Péronetle Sueur. Elle est frêle , délicate, très-fine, à ramifications dichotomes , ettient à la précédente par ses rapports,

4. Cellaire filifère. Cellaria filifera.

C. ramosissima, dichotoma , flabellata; ramulis subsca- bris , ad latera filiferis ; cellulis minimis distichis im- bricatis subprominulis.

B. var. ramulis depressis, nudiusculis.

Mus. n.°

Habite l'Océan asiatique, austral. Péron et Le Sweur. Ma collection. Ses jets , très-divisés et flabelliformes , n’ont que trois centimètres de longueur. La variété B. n’est presque point filifére.

5. Cellaire barbue. Cellaria barbata:

C. dichotoma, erecta , setis articulatis barbata; ramulis teretibus subsquarrosis ; cellulis subprominulis unisetis.

Mus. n.o

Habie l'Océan asiatique? du voyage de MM. Féron et Le Sueur. Ma collection. Elle est très-fragile , à barbes longues, ascendantes.

6. Gellaire loriculée. Cellaria loriculata.

C. articulata , ramosissima; cellulis opposilis , subcunea- tis , adnatis , oblique truncatis.

Ellis corall. &. 21. n.° 7. fig. b. B.

Sertularta loriculata. Lin. Esper. suppl. 2. t. 24.

Habite l'Océan européen. Ma collection. Longueur, sept à huit centimètres. Les oscules des cellules sont latérales, un peu au-dessous de leur sommet.

7. Cellaire caténulée. Celluria catenulata.

C. ramosissima , subcespitosa , crispa; ramulis articulatis concatenutis , apice convolutis ; cellulis ovalibus nitidis superimpositis , hinc depressis.

Mus. n,0

1. var. fusca ; ramulys rectioribus.

Mus, n.0

SANS VERTÈBRES: 197

Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Zéron et le Sueur.

Espèce remarquable, itrès-élégante, offrant des touffes très= rameuses, luisantes , argentées, blondes, roussâtres et comme frisées, par l’enroulement de ses petites ramifications. Les cellules sont ovoides, subturbinées, comme dentées à l’ou- verture, convexes d’an côté, un peudéprimées de l’autre. In- sérées les unes au-dessus des autres , elles donnent aux ra- meaux l’aspect de petites chaînes. La variété Best rembrunie, et n’est point frisée. Hauteur, six à neuf centimètres.

8. Cellaire en scie. Cellaria serrata.

C. ramosissima, subcrispa; ramis dichotomis, apice digt- tato-palmatis ; ramulis serratis ; articulis compressis , acutangulis , hinc concavis.

Mus.n,

Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et le Sueur. Cette espèce se rapproche tellement de la précédente par ses rapports, qu’à son aspect je la prenais d’abord pour une de ses variétés, Cependant ses articulations, tont-à-fait apla- ties, minces, concaves d’un côté, convexes de l’autre, et ses ramuscules éminemment en scie des deux côtés , l’en distinguent fortement. Elle forme des touffes très-garnies , un peu crêpues, grisâtres ou blondes, hautes de cinq à six centimètres. Les cellules paraissent adnées dans le côté con- cave des ramuscules.

9. Cellaire dentelée. Cellaria denticulata.

C. tenella , ramosa M dichotoma , albo-nitida ; surculis ra- misque. filiformibus, ad latera denticulatis ; cellulis bi- fariam imbricatis ; apice prominulis.

Habite l'Océan d'Europe, sur les côtes de France. Ma col- lection. Elle paraît avoir des rapports avec la-cellaire cé- réoide; mais elle est très-frêle ; et éminemment dentelée sur les côtés par les pointes saillantes des cellules. Hauteur, deux à trois centimètres.

10. Cellaire pectinifère. Cellaria pecünifera. C. minima, ramosa ; ramis ramulisque pinñalts ; pinnis une latere pectinalis brevissimis.

138 ANIMAUX

Habite... ma collection , communiquée par M. Lamouroux. Son aspect singulier et étranger me fait présumer qu’elle provient duvoyage de MM. Péronet le Suewr.

11. Cellaire pectinée. Cellaria pectinata.

C:surculis ramosis , pinnato-pectinatis; pinnis alternis, linearibus, distantibus , patentissimis, bifariam denta- Lis ; vesiculis ovatlo-truncatis, plicatis, costalis.

Mus. n.°

Habite l'Océan asiatique, austral. Péron et Le Sueur. Cette cellaire a un aspect tout-à-fait particulier qui peut aisé- ment la faire reconnaître. Ses jets, tantôt simples ct élé- gamment pectinés, tantôt soutenant quantité ,de rameaux alternes , pareillement pectinés , sont remarquables par leurs ramilles ou pinnules linéaires, très-ouvertes , écartées entr’elles, etdentées des deux côtés comme d'os terminal du prestis ou poisson-scie. Les dentsde ces pinnules paraissent être l'extrémité saillante et pointue des cellules tubu- leuses et décurrentes de ce polypier. Les vessies gemmi- fères sont ovales-tronquées , plissécsset striées sur les cô- tés. Longueur , cinq à huit centimètres. Ma collection.

1», Cellaire operculée. Cellaria operculata. C.ramosissima, Striala ; ramis pinnalo-pectinalis ; pin- nis alternis linearibus distantibus patentissimis , bifariam denticulatis ; vesiculis lœvibus , ovatis truncatis opercu- latrs. | Mus. n. “,2 Habite....Je la.crois du voyage de MM. Péronet de Sueur. Cette cellaire n’est peut-être qu’une variété de la précé- ‘* dente: cependant ses vessies gemmifères sont si différentes ; et, d’ailleurs, moins élégante et plus diffuse, les dents latérales de ses pinnules étant très-petites , il paraît conve- _nable de la distinguer.

13. Cellaire ivoire. Cellaria eburnea. C. ramis articulatis patulis ; cellulis alternis, tubulosis, decurrentibus, supernè obliquis, prominulis , truncatis. Sertularia eburnea. Lin. Esper. suppl. 2. t. 18.

SANS VERTÈBRES. 139

Ellis corall. t. 21.n.° 6. fig. a. 4. Hab'te les mers d'Europe. Ma collection. Elle est très-déli- cate , el n’a que deux à trois centimètres de longueur.

14. Cellairethuia. Cellaria thuïa.

C. stirpe rigida , flexuosa, supernè paniculata; ramults alternis dichotomis ; denticulis distichis adpressis alternis. Sertularta thuia. Soland. et Ell. p. 41.

Esper. suppl. 2.1. 23.

Ellis corall. t. 5. n.c 9. fe. à. Z.

Habite les mers d'Europe. Ma collection. Sa tige est dure, opaque, flexueuse. Ses rameaux sont tränsparens, moins pinnés que dans la cellaire lonchite.

15. Cellaire lonchite. Cellaria lonchitis. C.pinnata, articulata ; denticulis alternis , distichis ap- pressis ; vesiculis ovalis operculatis. Sertularia lonchitis. Soland. et El. p. 42. Sertularia lichenastrum. Lin. ER suppl. 2. t. 35. Habite la mer des Indes, etc. Je n’ai point vu cetteespèce, { Voyez Sertularia articulata. Esper. suppl. 2. tab. F

16. Cellaire ciliée. Cellaria ciliata.

«C. ramosissima , dichotoma , subserrata ; cellulis alternis , inferné adnatis , supernèe obliquis et prominulis ; ore pa- tulo ciliato.

Cellaria ciléatu. Soland. et EI. p. 24.

Sertularia ciliata. Tin. Esper. suppl. 2.t. 14.

ÆEllis corall. &. 20. n.°5. fa. d. D.

Habite des mers d'Europe. Ma collection. Elle est très-ra- meuse , verdâtre presque comme un hypnüm, à ramifica- tions gréles, en scie, spinuleuses. Longueur , trois à quatre centimètres.

UE Céllaire cornue, Cellaria cornuta. C. ramosa ; articulata ; cellulis tubulosis curvatis ; altera suprà alleram ; setd ad osculumlongissimä. Sertularia cornuta. Lin., Esper. suppl. 2::t. 19. Ellis corall.t. 21. n. 10. fig. c. C. Habite les mers d'Europe.

ao ANIMAUX

18. Cellaire multicorne. Cellaria chelata. C: ramosa ; cellulis corniformibus, uno latere ramulorum adnatis ; ore marginato. Sertularia loricata. Lin. Esper. suppl. 2. t. 29. Ellis corall. t. 22. fg.9,b, B.

Habite les côtes d'Angleterre , sur les fucus.

19. Cellaire bursifere. Cellaria bursaria. C. ramosa, articulata ; cellulis oppositis pellucidis ca- rinatis , tubulo adnato subclavato anctis. Soland. et Ell. p. 25. é S'ertularia bursaria. Lin. Ellis corall. t. 22.n.°8, fig. a, A. Habite les côtes d'Angleterre.

20. Cellaire vésiculeuse. Cellaria vesiculosa.

C:tenella, ramosa, articulata ; articulis subglobosis, ve- siculosis , subbicarinatis , pellucidis , purpureo-punc- Lalis.

Vorticella polypina? Esper. suppl. 2. t. #.

Mus. n.°

Habite. ... Élle paraît avoir beaucoup de rapport avec l'espèce précédente ;. cependant ses articulations , qui semblent for- mées de deux cellules réunies, sont enflées, vésiculeuses, et non aplaties comme dans la cellaire bursifère. Ses rami3 fications ressemblent à des portions de chapelet. Longueur , quatre centimètres ou environ.

La figure citée d’Esper ne représente point la vorticella poly- pina de Linné, mais un polypier presque semblable à notre cellaire vésiculeuse.

21. Cellaire plumeuse. Cellaria plumosa. C. cellulis unilateralibus alternis extrorsum acutis ; ramis

dichotomis erectis fastigiatis. Soland. et Ellne 1. Ellis corall. t. 18. Mrs

Sertularia fastisiata. Lin. Habite les mers d'Angleterre.

22. Cellaire néritine. Cellaria neritina.

SANS VERTÈBRES. 141

C.ramosa , dichotoma , ferruginea ; ramis uno latere cel. dulosis; cellulis extrorshm mucronatis ; vesiculis helici- formibus cellulis interjectis.

Ellis corall. t. 19. Sertularia neritina. Lin.

B. eadem, minor , ramosissima , flabellata, plumbea.

Habite sur les côtes d'Amérique. La variété B. vient des mers de la Nouvelle-Hollande. Péron.

23. Cellaire aviculaire. Cellaria avicularia. C. ramosa, articulata, nitida; cellulis alternis bisetis ; - ore avium çapilum instar galeato. Ellis corall. t. 20. fig. a, A. Sertularia avicularia. Lin. Habite dans les mers d'Europe, elle est commune.

24. Cellaire rampante. Cellaria reptans. C. repens , dichotoma articulata; cellulis alternis unilate» ralibus ; osculis bisetis. Soland. et EIL. no 4. Ellis corall. t. 20. n.o 3. fig. b, B, Sertulariareptans. Lin. Habite les mers d'Europe.

25. Cellaire raboteuse. Cellaria scruposa. C. repens , ramosa , uno latere cellulosa; cellulis alternis extrorsüm angulatis. Ellis corall. t. 20. n., 4. fig. c, C. Sertularia scruposa. Lin. Habite dans les mers d'Europe.

26. Cellaire nattée. Cellaria texta. C. Surculis semi-teretibus, erectis, dichotomis , rariter

pilosis, uno latere bifariam texlis ; altero cedluloso. Ma collection.

Habite dans l'Océan asiatique, austral. Péron et le Sueur.

27. Cellaire cirreuse. Cellaria cirrata. C'articulata , ramosa, dichotoma , incurvata ; articulis

subciliatis ovato-trunçcatis, uno lalere planis, celluli- feris. |

142 ANIMAUX | Soland. et Ell. n., 1%. tab. 4. fig. d: D:

Habite dans les mers de Inde. Elle varieà articulations non ciliées. Ma collection.

28. Cellaire éventail. Cellaria flabellum. C. ramosa , dicholoma, articulata ; articulis subcunei- formibus , uno latere cellulosrs. Soland. et Ell. p. 28. n. 16. tab. 4. fiz.c, C. Habite dans l'Océan.

ANGUINAIRE. (Anguinaria.)

Polypier phytoïde, rampant, grêle, fistuleux. Cellules droites, filiforimes, tubuleuses, distantes, un peu en massue, à ouvertures placées latéralement au-dessous de

leur sommet.

Polyparium phytoïdeum , repens , gracile , fistulo- sum. Cellulæ erectæ , distantes ; filiformes , subcla- vatæ , tubulosæ , lateraliter infra apicem apertæ.

OBSERVATIONS.

Il n’est pas possible de ranger convenablement l'engur- naire , ni parmi les sertulaires , ni parmi les cellaires', tant elle en diffère par le éaractère de ses céllulés. En consé- quence , après l'avoir examinée moi-même , j'ai pensé qu’il était nécessaire d’en former un genre particulier; quoiqu'il n’ait encore qu’une espèce , si le polype de Cavokini [ Cay. pol. 3. p. 221. tab. 8. f. 11. ] n’en est pas une secoride.

SANS VERTÈBRES. 145

L’anguinaire présente des jets très - grêles , filiformes, un peu dilatés par espaces , fistuleux , sublapidescens, ram- pans ou grinpans et attachés le long des rameaux de cer- tains fucus.

Il s'élève de ces jets , des cellules distantes, éparses , fili- formes, un peu en massue et spatulées au sommet , au- dessous duquel est une ouverture elliptique et latérale. Ces cellules font paraître les jets comme pinnés irrégulière- ment , et ont l'aspect de rameaux simples, un peu courts.

ESPÈCE.

1. Anguinaire spatulée. Ænguinaria spatulata. Ellis corall. t. 22. n. 11. fig. c, C, D. Sertularia anguina. Lin. Céllaria anguina. Soland. et EÏl. no 12. Espér , suppl. t. 16: Habite dans les mers d'Europe. Ma collection.

DICHOTOMAIRE. (Dichotomaria. }

Polypier phytoïde , à tiges tubuleuses, subarticulées, dichotomes, enduites d’un encroûtement calcaire. Cellules des polypes non apparentes.

Polyparium phytotleum ; caulibus tubulosis subar- ticulatis , dichotomis , crusté calcared indutis. Cellulæ polyporum nulle.

144 ANIMAUX

OBSERVATIONS:

Les dichotomaires ont beaucoup embarrassé les zoolo- gistes qui ont essayé de les rapporter à des genres con- nus ; aussi les uns en ont fait des tubulaires, et d’autres les ont rangées parmi les corallines. Quoique les polypes de ces polypiers ne soient nullement connus , leur encroûtement calcaire les distingue éminemment des tubulaires , et leurs tiges fistuleuses les éloignent évidemment des corallines ; il est donc nécessaire de les considérer comme constituant un genre particulier que nous croyons convenablement placé dans cette division.

Les dichotomaires de la première section sont éminem- ment tubuleuses, et articulées ou subarticulées. On re- marque qu'il n’y a point d'ouverture à l’extrémité des ra- meaux, sauf les fractures ; que, conséquemment, les po- lypes ne sortent point par ces extrémités, Cette particula- rité les distingue de tous les autres vaginicoles.

Quant aux dichotomaires de la deuxième section , et dont M. Zamouroux forme ses liagores, je crois qu’on peut, en effet, les distinguer , n’étant point articulées , et parais- sant souvent non tubuleuses, Je présume néanmoins qu’elles sont fistuleuses, et que la compression a pu rendre ainsi leurs tiges et leurs rameaux comme aplatis.

Ces dichotomaires inarticulées ont été regardées comme des fucus lichénoïdes. Je pense , malgré cela , que ce sont des polypiers , et, comme elles paraissent avoir beaucoup de rapports avec celles de la première section, je ne les en

séparerai pas provisoirement.

SANS VERTÈBRES. 145 ESPÈCES. * Dichotomaires tubuleuses , subarticulées.

1. Dichotomaire fragile. Dichotomaria fragilis.

D. ramosissima , dichotoma, subfastigiata ; articulis cy lin- dricis : ultimis apice subcompressis.

Tubularia fragilis ? Gmel. p. 3832.

Corallina tubulosa ? Pall. zooph. p. 430.

Tubularia umbellata? Esper.. suppl. 2. t. 17.

Mus. n.

Habite les mers d'Amérique. Ma collection. Elle présente des touffes extrêmement garnies, très-rameuses, dichotomes,

en cyme corymbiforme, blanches ou d’an verd blanchâtre. Longueur , six à neuf décimètres.

2, Dichotomaire obtuse. Dichotomaria obtusata. D. corymboso-ramosa, dichotoma, articulata ; articulis oblongo-ovatis , subvesiculosis , exrsiccatione compressis. Corallina obtusata. Soland, et Ell. p. 113.t. 22. £ 2 Tubularia obtusata. Esper. suppl. 2. tab. 5. Habite sur les côtes des îles Bahama. Ma collection. Elle est blanchâtre , très-rameuse , dichotome, et en cyme corym-

biforme comme la précédente; mais ses ramifications sont

plus grosses , à articulations renflées, comme vésiculeuses.

3. Dichotomaire ridée. Dichotomaria rugosa.

D. ramosa ; dichotomo-cymosa ; articulis cylindricis an- nulato-rugulosis, subcontinuis ; apicibus compressis.

Corallina rugosa. Soland. et El. p. 115. t. 22. f. 3.

Tubularia fragilis. Esper, suppl. 2. t. 3.

Tubularia dichotoma. Esper. suppl.-2. t. 6.

_ Habite les mers d'Amérique, les côtes de la Jamaïque. Ma collection. L’on a pris ses synonymes pour ceux de la dich. fragile , dont il paraît qu’on n’a pasencore donné de bonnes figures.

Tome IL.

10

146 ANIMAUX

4. Dichotomaire lapidescente. Dichotomaria lapi-

descens.

D. ramosa , dichotomo - fastigiata,